Les sentinelles (Breccia/Dorison)
2. Chapitre deuxième : septembre 1914, la Marne
Une BD de
Xavier Dorison
et
Enrique Breccia
chez Delcourt
- 2009
Dorison, Xavier
(Scénario)
Breccia, Enrique
(Dessin)
Breccia, Enrique
(Couleurs)
Marlu, Philippe
(Lettrage)
05/2009 (20 mai 2009) 62 pages 9782756018812 Grand format 87284
Septembre 1914. La victoire du Kaiser semble aussi proche qu'inéluctable... Et pourtant, le général Gallieni croit qu'un sursaut est possible. Seule preuve de cette opportunité, une photo prise au-dessus de la zone ennemie. Mais qui oserait aller la récupérer ? Qui pourrait traverser la Marne pour ranimer la flamme d'une fierté perdue dans les défaites sanglantes d'août ?... Qui ?... Sinon les Sentinelles !
Un avion de reconnaissance est en mission du côté de Soissons. Mais où sont donc passés les Allemands ? Pas le moindre Boche à l’horizon. Le capitaine de Clermont, décide de descendre près du sol. Ce n’est pas la meilleure des idées car il n’y a effectivement pratiquement aucun Doryphore… Pratiquement aucun… C’est bête un camion en panne avec des zigues qui, voyant un avion français pointent leur Mauser et abattent l’aéroplane. Avant d’être abattu, le capitaine a eu le temps d’envoyer un message signalant la non présence des Allemands.
Ce message revêt une importance capitale aux yeux du général Gallieni. Cela signifie que l’armée allemande s’est coupée en deux et qu’une brèche existe. Gallieni pense possible d’attaquer le flanc droit de l’ennemi avec les soldats stationnés à Paris. Mais pour convaincre Joffre de le laisser mener son opération, il lui faut des preuves ! Et des preuves, il en a… Enfin… Presque… Les photos sont dans le Kodak du capitaine de Clermont… Capitaine qui n’est pas rentré… Ce qui signifie qu’il a dû être abattu dans une zone tenue par les Allemands…
La mission des Sentinelles est donc très simple : retrouver l’avion dans une zone aux mains des Boches, ramener les clichés…
Critique :
Dans ce deuxième tome des sentinelles, nous en sommes à peine au troisième mois de la guerre, en septembre 1914, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à moins d’un miracle, L’ennemi va prendre Paris… Et la France est foutue ! Quand tout semble perdu, il ne reste qu’à recourir à une arme secrète : les Sentinelles ! Il suffit de leur adjoindre une section et de les envoyer débusquer cet avion. Sur papier tout est simple. Sur papier…
Encore un scénario de Xavier Dorison qui mêle l’histoire vraie et ses personnages steampuntesques. C’est bien amené.
Dans ce numéro, les Sentinelles vont s’enrichir d’un troisième individu, et pas n’importe lequel : un capitaine fier de ses titres de noblesse et du passé de tous ses ancêtres. Tous ? Pas trop vite, il semblerait qu’au moins un ait failli à défendre la France et donc son honneur. Et que pourrait-il y avoir de plus important pour un de Clermont que l’honneur ?
Je sais que les dessins d’Enrique Breccia en décevront plus d’un. Pourtant, je me suis habitué à son trait avec des visages extrêmement expressifs et caricaturaux. Finalement, ils permettent à la série de se démarquer d’autres.
Excellente bédé! Au début, le dessin me rebutait un peu mais au fur et à mesure de la lecture, je commençais à adhérer complètement. Je trouve que le dessin et la couleur sont en harmonies avec l’histoire. Les dialogues sont vachement crédibles, on si croirait, d’autant plus que parfois des photos d’époque sont utilisées.
Si les Américains ont Iron man, nous les européens, on a taillefer le sentinelle. Et oui! un scientifique Français (peu conventionnel) a trouvé le moyen de créer des surhommes dans l’intention de les utiliser pour gagner la guerre de 14-18. Un super héro est né ! Même si la guerre ne se gagne pas avec un seul homme aussi puissant qu’il soit, il faut bien admettre que cela donne du courage aux autres soldats qui le regarde à l’œuvre.
Ça n’a rien avoir avec les comics Américain, il y a plus de réalisme ici, avec un super héro et des hommes déchirés par la guerre. Les deux premiers volumes sont vraiment bon !
Si le dessin d’Enrique Breccia est plaisant, le scénario reste trop conventionnel et sans véritable surprise. Gabriel Feraud, même s’il a quelques états d’âme typiquement européens ne peut éviter le mimétisme avec ses illustres homologues d’outre-Atlantique.
L’album glisse progressivement dans le cliché et le lieu commun. Dommage car le 1er opus de la série apparaissait comme prometteur.
Nous voici avec enfin le second album.
Cette suite est toute aussi bien, cette fois taillefer commence sa première mission en tant que sentinelle.
Une sorte de hèros pour la première guerre mondiale est plutot bien réussi et imaginé, vivement la suite.