Semper Feri
1. Space Marines
Une BD de El Diablo et Mathieu Thonon chez Le Lombard - 2024
05/2024 (02 mai 2024) 80 pages 9782808211178 Grand format 498052
Hector et Rupert se retrouvent du jour au lendemain embrigadés de force au sein d'une unité de Space Marines, destinée à coloniser de nouveaux mondes pour assurer la survie de l'espèce humaine. En désaccord total avec leurs idéaux colonisateurs, ils n'ont qu'une seule envie : déserter en sabotant la mission. Mais dans le vaste univers, l'amitié, la vengeance et même l'amour peuvent s'entrechoquer au contact de chaque étoile.
Cet album a attiré immédiatement mon attention en me plongeant dans l’archéologie du blog, lorsqu’il y a presque huit ans (ça ne nous rajeunit pas!) je chroniquais un de mes premiers albums de retour de mon unique séjour à Angoulême où j’avais pu rencontrer le très sympathique Mathieu Thonon sur sa première publi, le brillant diptyque Brane Zero. Guettant de temps en temps une nouvelle création d’un auteur fort prometteur, je me suis précipité sur cette nouvelle série, un peu trop vite peut-être. Car Semper Feri est à la jonction entre l’album jeunesse et le Young Adult, propulsé par le scénariste El Diablo, venu de la presse BD satirique, et donc loin de la Hard Science qui m’avait tant plu sur Brane zero. Les qualités scénaristiques de Thonon sont donc hors sujet et sa technique, si elle s’est clairement développée sur la colorisation numérique plutôt chouette pour le genre, n’a que peu progressé depuis ses débuts.
On est donc en présence d’une honnête BD de SF militaire dystopique qui reprend une multitude de passages obligés et se repose essentiellement sur des designs plutôt réussis. Associés à un découpage très efficace, on peut dire que la forme joue son office malgré des personnages qui hésitent entre le style épuré type Animation mais sans la technique permettant une dynamique des mouvements, et le style jeunesse qui atténue la violence insistante de l’univers. Avec des personnages archétypaux et des scènes téléphonées comme cette belle scientifique résistante de l’ombre qui va emballer le cœur de notre gros bourrin de héros, le scénario a lui aussi un habillage alléchant mais une maîtrise partielle que les dialogues n’aident pas à alléger.
Comme souvent dans cette part de marché (comme sur le dernier Batman: White Knight), selon le public concerné le lecteur pourra passer outre ces limites calibrées ou les trouver trop déjà-vus pour s’arrêter sur cette création au milieu des centaines d’autres en librairie…
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