Les seigneurs de la Terre
1. L'appel de Cérès
Une BD de
Fabien Rodhain
et
Luca Malisan
chez Glénat
- 2016
Rodhain, Fabien
(Scénario)
Malisan, Luca
(Dessin)
Francescutto, Paolo
(Couleurs)
Rabhi, Pierre
(Préface)
02/2016 (10 février 2016) 46 pages 9782344007631 Grand format 270028
1999. Florian, jeune avocat, est le fils d'un puissant agriculteur en sud Rhône-Alpes, président de la coopérative régionale. Alors qu'il n'y connait rien (ou presque) au travail de la terre, Florian accompagne son père pour un voyage d'études au Mexique, financé par un fournisseur de pesticides. Sur place, il est frappé par la misère et l'impact désastreux de l'agriculture occidentale industrialisée sur la population locale... et sur le monde. Cette épreuve est un choc pour Florian, qui sent alors retentir en lui l'appel irrépressible de la terre.... Lire la suite
BD engagée en faveur de l’agriculture biologique de façon un peu unilatérale mais juste dans sa description. La partie romanesque fait passer le côté didactique pour rendre l’ensemble attrayant aidée par la qualité du dessin.
À faire lire pour une prise de conscience même si le père productiviste est un peu caricatural.
Les autres acteurs du monde agricole me paraissent plus conforme à ceux que j’ai côtoyé car quel que soit son mode de production, pour être agriculteur il faut être passionné.
Une des 1ere Bd engagée écolo. Les personnages se mettent en place avec une vraie profondeur psychologique, on attend la suite pour voir si le bonheur est bien dans le pré et surtout pour mieux comprendre la gravité des dégâts de l'agriculture intensive et les solutions pour sauver et nourrir l'humanité. A lire absolument pour le plaisir et pour comprendre les enjeux de notre survie. Dc
Album intéressant et bien écrit, le scénario est solide, l'approche pédagogique avec une thématique est très en phase avec l'actualité. Cette BD dénonce l'industrie chimique liée à l'agriculture, cette industrie qu'on pourrait du fait de ses pratiques, accuser de crimes contre l'humanité Mosento est à l'origine du PCB, de l'Agent Orange, du DDT, de la Dioxine, du RoundUp ... que des trucs sympa qui ont tué des milliers de personnes)! Le dessin est solide avec de très belles planches.
Je salue le traitement de cette thématique, oh combien importante, qui est très présente en librairie mais très peu en BD. Quelques "clichés" qui n'entachent en rien la qualité générale.
Belle réussite pour le premier album de Fabien Rodhain ; j’attends la suite avec impatience !
Cet album est riche en informations, en questions (sur nos choix de société notamment), sur le métier d'agriculteur, sans misérabilisme ni manichéisme.
L'agriculteur ressort à la fois victime et complice des "multinationales de l'empoisonnement" de type Monsanto, sans que la démonstration ne paraisse outrancière. C'est probablement la terrible vérité qui est dénoncée dans cet album. Et encore, je pense avoir vu au travers de reportages que la vérité est pire encore.
Le dessin est très solide ; les personnages sont facilement reconnaissables (sauf la fiancée du personnage principal, c'est ballot car elle apparait souvent, et a un rôle déterminant pour la suite, visiblement), et les décors sont bien dessinés.
Cependant, comme le dessinateur sait dessiner, il est dommage qu'il n'ait pas plus proposé de décors un peu grandioses, comme celui où se donnent rendez-vous l'avocat et sa fiancée.
De ce point de vue, la couverture en promet plus que son contenu.
Pour la suite, et pour conserver des lecteurs, il faudra sans doute lever un peu le pied sur le didactique (par moment, j'avais l'impression de relire un "michel Vaillant" des années 90, quand Graton - que j'aime énormément pour son travail des années 50-60 - est devenu plus journaliste automobile que auteur de BD et décrit les paddocks de course pendant des pages parce que l'histoire n'est pas des plus excitantes).
On se cultive, mais est-ce qu'on se soucie des personnages ?
Pas tant que ça.
Pourtant, de l'émotion était possible : la famille sud-américaine expropriée par la multinationale, qui se retrouve à la rue, elle m'a touchée, mais on ne saura pas ce qu'elle devient.
(comme dans la vie, bien sur, mais enfin, une BD permet des fois de s'échapper du réel...)
Au final, si le scénariste sait raconter une histoire, et si le dessinateur sait dessiner, je ne suis pas certain d'avoir envie de lire la suite. Pas du fait que cela se passe dans le monde paysan (mes livres de chevet sont "des grives aux loups" et "les palombes ne passeront plus", de Michelet, ils ont façonné ma vie), mais parce que le rendu final laisse un peu sur sa faim le lecteur de BD.
J'ai eu envie de lire cette série car elle m'a rappelé la série « Châteaux Bordeaux », elle-aussi éditée che Glénat.
Pas de mystère : on est dans le même univers mais pas dans le même milieu, ici, il est question d'agriculture. Outre le traditionnel scénario du jeune homme ou de la jeune femme qui en manque de vraies valeurs et ayant déjà réussi la première partie de sa vie décide de se remettre en question en reprenant l'affaire familiale, le scénario pêche par ses lenteurs, à savoir, la description du fonctionnement d'une coopérative agricole, ainsi que par ses lourdeurs, la dénonciation de l'utilisation des produits phytosanitaires et nocifs très en vogue dans les années 90. Bref, tout ça donne une histoire déjà vue et assez plan-plan.
Côté dessin, c'est un peu près la même chose, il ne brille pas, mais ne déçoit pas non-plus.
Au final, je m'attendais à un peu plus de poésie dans cet album qui juxtapose la vie non trépidante d'un trentenaire et la dénonciation des produits nocifs dans l'agriculture.
Une nouvelle série, un nouvel album. Je lis la préface de Pierre Rabhi qui contextualise immédiatement cette bande-dessinée dans une thématique qui nous concerne toutes et tous : la place et l’évolution de l’agriculture et du monde paysan dans notre société. Vaste programme… J’ai l’habitude de me renseigner sur le sujet, et lorsque j’en parle autour de moi, j’ai souvent l’impression de prêcher des convaincus lorsque la discussion prend de l’ampleur…
Fabien Rodhain réussit la prouesse de synthétiser dans ce premier album un nombre considérable de questionnements. Et le tout s’enchaîne assez bien : la mainmise de grands semenciers (dont on modifiera le nom dans la BD de façon assez marrante, de même que leur produit phare) sur l’agriculture mondiale, la problématique des paysans sans terre, les OGM, une réflexion intéressante sur la mutation agricole de notre société occidentale d’après-guerre, notamment le passage de l’agriculture paysanne à l’agriculture intensive, pourquoi le bio, pourquoi pas le bio… Et j’en passe. Très intéressant. C’en est presque à se demander si le ou les prochains albums arriveront à maintenir le même foisonnement. En même temps, c’est vrai qu’on pourrait en parler des heures…
Reste qu’il a fallu intégrer un scénario à tout ça. De prime abord, une histoire assez convenue. Mais tout bien réfléchi, il me semble que cela aurait été une erreur d’échafauder quelque chose de plus complexe. Bien sûr, au final, on se rend compte que l’histoire sert plus de prétexte pour exposer la thématique de fond. Il m’a cependant semblé que le découpage narratif prenait parfois quelques raccourcis un peu brutaux. Rien de bien grave finalement. Bien que le dessin de Luca Malisan soit efficace, j’avoue ne pas avoir été charmé. Mais c’est un jugement purement subjectif. J’ai néanmoins noté quelques petits stratagèmes intéressants dans la succession de certaines cases, ou un traitement de la couleur judicieux, surtout lorsqu’il s’agit de récits enchâssés (flashback dans la vie du héros, petite histoire du paysan sans terre,…). Peut-être quelques grandes cases soufflant au lecteur un vent bucolique (comme le suggère la première de couverture) ? Je ne sais pas…
Alors, je place la note à 3 ou 4 sur 5 ? D’un côté, je salue l’initiative de parler du sujet dans une bande-dessinée : si vous êtes finalement sensibilisés par toutes ces questions grâce à cette BD alors que vous ne vous êtes jamais sentis concernés, c’est plus qu’un pari gagné. D’un autre côté, d’autres vecteurs que la BD dépeignent le problème de façon autant si pas plus poignante. Allons-y pour un 3,5 sur 5.
En attendant la suite, force est d’admettre que l’auteur ouvre une porte gigantesque. Et derrière cette porte, il y a beaucoup de fenêtres à ouvrir. Je suis curieux de voir lesquelles seront ouvertes en premier. Lesquelles ne seront peut-être pas ouvertes. Lesquelles seront refermées et/ou laissées ouvertes. Je crois que je peux presque parler d’impatience.