La saveur du printemps
Une BD de Kevin Panetta et Savanna Ganucheau chez Jungle - 2020
06/2020 (11 juin 2020) 54 pages 9782822230445 Autre format 398898
Avant de déménager dans une grande ville avec ses amis pour se consacrer à la musique, Ari doit trouver quelqu'un pour aider son père dans leur boulangerie familiale qui connaît des difficultés. Alors qu'il fait passer des entretiens d'embauche, Ari fait la connaissance de Hector, un garçon passionné de cuisine. Peu à peu, une histoire d'amour naît entre eux.
"La saveur du printemps" a justement un gout bien fade avec son lot de personnages sympathiques, sans être attachants. Je ne sais pas si c'est la traduction de l'anglais au français mais les dialogues sont plutôt ternes et sans saveurs. Concernant le dessin, les personnages et l'expressivité sont réussis, mais il n'y a aucun sens du détail sur les éléments du décor, certaines cases sont mêmes carrément grossières ou bâclées. La bichromie ne transcende pas non plus l'oeuvre. En résumé, tout est rapidement moyen, sans réelle recherche de profondeur, une histoire de vie lambda sur des thèmes vus et revus : émancipation, vie de famille, adolescence, paternalisme, homosexualité, en plus d'être très prévisible. Également une approche trop simple dans la gestuelle des personnages qui tire vers le manga, la présence de flèches sur certaines cases nous prête à croire que le lecteur ne sait décoder le mouvement dans une bande dessinée. "La saveur du printemps", d'un registre qui sonne trop vite adolescent n'apporte pas grand chose au paysage de la bande dessinée Outre-Atlantique.
Ce qui surprend au premier abord, c'est que c'est dessiné à la manière d'un manga mais avec une touche de bd européenne bien que l'action se situe dans une ville côtière des États-Unis. On apprendra que c'est le premier roman graphique des auteurs, le scénariste américain et la dessinatrice australienne . Bref, il n'y a plus de normes et c'est tant mieux.
On va suivre un jeune adolescent Ari qui cherche sa voie aussi bien professionnellement que sentimentalement. Son père boulanger souhaite coûte que coûte qu'il puisse l'aider à faire tourner son commerce pour reprendre plus tard cette affaire. Pour cela, il va embaucher un nouveau compagnon Hector qui va prendre un plus d'importance pour son fils.
Le dessin est franchement doux et concourt à une atmosphère joyeuse baignée de bonheur au milieu de toutes ces pâtisseries. J'ai beaucoup aimé ce graphisme qui fait ressortir les émotions des différents personnages. Par ailleurs, cette bichromie aux tons vert-bleu donne une touche parfaite à cette œuvre. On ressentira véritablement la saveur du printemps dans cette joyeuse romance entre cuisine, musique et romance.