Sarajevo-Tango
Une BD de Hermann chez Dupuis (Aire Libre) - 1995
10/1995 52 pages 2800122692 Grand format 1322
Entre colère et indignation, c'est l'aventure qui mène la danse En échange d'un paquet d'argent, Zvonko Duprez, ex-légionnaire travaillant à son compte, va tenter de ramener une fillette en Suisse, dans les bras de sa mère. Pour une sordide question d'héritage, le second mari de sa mère ne souhaite pas que cette opération de sauvetage réussisse et lance un tueur aux trousses de Duprez. Entre les obus qui explosent dans Sarajevo, les balles anonymes et mortelles des snipers, le froid glacial de l'hiver, le manque de vivres et de médicaments, l'impuissance... Lire la suite
Je n'ai pas été véritablement emballé par cette Bd et j'avais peur d'être le seul à donner un avis négatif alors que le sujet est plutôt grave et que le but poursuivi par cette histoire est tout à fait louable car à visée humanitaire. Me voilà rassuré car je rejoins la position de la plupart des avis émis.
Certes, un auteur peut dénoncer des atrocités et des crimes commis. Se servir d'une BD comme d'une action à visée politique, c'est risqué. Il y a un parti pris et c'est une position que je respecte.
Mais justement, je ne suis pas d'accord avec ces positions car j'ai toujours eu le sentiment que les casques bleues ont fait ce qu'ils pouvaient, que le Secrétaire de l'ONU de l'époque était sincère dans ses propos de dénonciation des crimes, que la situation dans l'ex-Yougoslavie était plus compliquée que cela et que finalement cette intervention des forces de l'OTAN a bien eu lieu avec le dénouement qu'on connaît.
Mettre également des visages de bétail aux occidentaux devant leur télé, ce n'est pas très sympa pour eux (pour nous !). Certes, les médias manipulent souvent les foules. Mais alors, il ne faut pas se tromper de cible.
Le droit d'ingérence dans les affaires d'un pays, c'est compliqué. On peut prendre d'autres exemples plus récents comme l'Irak.
C'est vrai il y aura toujours des "salauds" comme dit l'auteur dans sa préface mais je ne pense pas que ceux qui laissent faire ou sont indifférents soient des "monstres". Le peuple lambda qui vit dans ses galères quotidiennes ne doit pas être incriminé. C'est trop fort... Il fallait un juste équilibre que cette bd n'a pas su trouver.
Je suis assez surpris des éloges reçus par cet album, que je trouve raté.
Le dessin et la mise en couleurs sont conformes à ce qu'on peut attendre de l'auteur, mais son scénario est tellement manichéen qu'il en perd toute crédibilité. Les gentils d'un côté, les méchants de l'autre, l'ONU qui s'en lave les mains et au milieu l'opinion publique malléable à souhait. Il est vrai que le monde entier est peuplé d'imbéciles, c'est bien connu.
Bref, aucune finesse dans le traitement du sujet... et une fiction maladroite collée par-dessus, qui n'a rien d'original ni de passionnant. Sans compter que les personnages de cet album-prétexte ne sont que des coquilles vides.
Vraiment pas ce qu'Hermann a fait de mieux, donc.
Ecrit en pleine guerre de Yougoslavie cet album est avant tout un cri du coeur.
Hermann s'indigne qu'à 2 heures de Bruxelles (ou de Paris !) des gens s'étripent pour des motifs d'un autre âge, surtout à l'heure où l'on parle de construction européenne.
Mais son cri d'indignation est surtout un cri de révolte vis à vis de l'ONU qui laisse faire les massacres malgré la présence des Casques Bleux. Ceux-ci sont d'ailleurs affublés pendant tout l'album d'un chapeau de schtroumpf, ce qui en dit long sur la manière dont Hermann les considère. Ce ne sont d'ailleurs pas tant les hommes que l'inanité des ordres et du règlement qui sont mis en cause.
Un grand talent au service d'une belle cause avec toute la noirceur et le désespoir de la guerre.
Un superbe album que nous livre içi Hermann.
Une histoire se passant dans l'Europe de l'est ou la misère et la guerre ne font qu'un.
Assez triste surtout pour sa fin, avec des décords splendides et avec des lieux rééls.
De plus il est marqué en première page que c'est considéré comme un document envoyé à diverses personnes concernés.
Quand Hermann met son art à la disposition d'une cause qui lui est chère et s'implique politiquement cela fait mal.
Puissant, grinçant et vérité implacable, vous éclabousse à chaque planche. Autour d'un côté utilisation de l'absurde qui peut dérouter au premier abord mais fonctionne implacablement.
Un album à part dans la carrière d'Herman
Reportage sur le vif, comme le sait si bien faire Hermann...Avec d'authentiques héros, qui meurent fatalement, privant ainsi le lecteur de toute suite éventuelle...