Sarah
INT. Intégrale
Une BD de
Christophe Bec
et
Stefano Raffaele
chez Les Humanoïdes Associés
- 2014
Bec, Christophe
(Scénario)
Raffaele, Stefano
(Dessin)
Denoulet, Bertrand
(Couleurs)
Favrelle, Christian
(Couleurs)
Glogowski, Philippe
(Lettrage)
05/2014 (14 mai 2014) 188 pages 9782731694048 Grand format 216711
Au fin fond de la Pennsylvanie, Sarah et David viennent d’emménager dans une maison à l’écart de Salamanca, une petite ville forestière peu accueillante dont les habitants semblent protéger le secret d’un passé trouble. En proie aux démons de son enfance et à des crises d’angoisse chroniques, Sarah découvre que cette nouvelle vie, censée lui offrir un nouveau départ, décuple son mal. Pour faire face à ses peurs, Sarah cherche une vérité qui va la mener en des territoires où l’horreur et le surnaturel surgissent sans crier gare.
Une série qui mélange savamment plusieurs types d’horreurs, pour notre plus bonheur ! (Tueur en série, viols, monstres, mystère en villes reculée, schizophrénie, maison des horreurs, etc.).
C’est très réussi, très accrocheur et prenant, ça se lit d’une traite !
Une très très bonne surprise. je ne m'attendais vraiment pas à être aussi captivé par cet album. Je m'attendais plus à une histoire se rapprochant de Sanctuaire Genesis. Mais pas du tout. Ici les auteurs poussent très loin chaque personnage, leur univers, leur passé ainsi que les décors dans lesquels ils interviennent. Tout est très recherché et travaillé avec de multiples flashback dans le passé. une vrai réussite
Le dessin de Raffaele, aussi « sale » que dans Fragile, sert parfaitement un récit glauque à souhait. Le travail sur les yeux des personnages est ainsi remarquable. Les thérias sont originaux, et en tous points effrayants.
Du sang, des tripes, on ne nous épargne -presque- rien.
Etonnamment, les parties intimes des personnages restent cachées lors des scènes de sexe. Le désir physique, animal, est pourtant un sujet important de ce triptyque. Montrer cette crudité aurait ajouté au malaise du lecteur ?
Niveau histoire, Bec maîtrise parfaitement le passé de Salamanca. La mine, les enfants, le grand incendie, Joey… Tous ces éléments trouvent leur cohérence dans un tome 3 encore plus malsain que les autres.
Les auteurs passent néanmoins à côté du chef d’œuvre. La fin de Sarah est en effet décevante. Kelly, l’amie imaginaire, se tait deux pages trop tôt. Son discours aurait pu apporter un éclairage original sur toutes les monstruosités vécues. La séquence choc avec le jardinier demeure ainsi vide de sens et l’on se prend à ricaner à la lecture de la dernière planche, pirouette scénaristique inutile.
Fine bouche ? Certes. Avec des dents pointues !