Sans aller à l'école, je suis devenu mangaka
Une BD de Syoichi Tanazono chez Éditions Akata - 2016
02/2016 (25 février 2016) 294 pages 9782369741060 Format Manga 278796
Le jeune Masatomo aurait pu avoir une vie normale : jusqu'à son entrée à l'école primaire, il était en effet un petit garçon plutôt jovial. Mais hélas, en première année, et peu de temps après la rentrée, son trop colérique professeur lui donne un gifle particulièrement violente, et pas du tout justifiée. Dès lors, la spirale infernale commence pour Masatomo, qui n'ose plus retourner à l'école : peur du regard d'autrui et des rumeurs, incapacité à sortir de chez soi, difficultés d'intégration. Tous les ans, malgré les efforts de ses parents, mais... Lire la suite
Le titre est en soi une provocation pour dire que sans aller à l’école, on peut devenir quelqu’un, on peut réussir sa vie et accomplir ses rêves et ses passions. Bref, on n’a pas forcément besoin de l’école. Ce manga retrace le parcours d’un enfant qui va décrocher peu à peu du système scolaire. A l’origine, il y aura une gifle non justifiée de la part d’un enseignant. C’est clair que les professeurs n’ont pas tous la vocation pour ce beau métier et il en existe beaucoup qui peuvent vous dégoûter de l’école.
Personnellement, même si j’étais un bon élève, je n’ai pas gardé un très bon souvenir de certains enseignants. Il y a des Miss Tingle dans chaque collège. A noter que ce film avait reçu une salve de critiques du corps enseignant qui voulait le faire interdire dans notre pays. C’est clair qu’ils préfèrent défendre leur corps que les élèves maltraités physiquement et psychologiquement. Qui n’a pas eu une rouste ou une déculottée monstrueuse et humiliante lors de son passage à l’école primaire ? Sic.
Certains élèves ont une véritable phobie pour l’école ce qui est le cas de notre petit héros qui se réfugie alors dans le dessin. On pourra dire que tout ce cinéma pour une gifle, cela apparaît comme disproportionné. Cependant, cette souffrance est bien réelle. J’ai également connu un petit garçon qui a été acculé au suicide à cause de l’école. Ce n’est pas forcément à cause des différents professeurs mais surtout des élèves qui n’hésitent pas à se moquer entre eux et à rejeter l’élément le plus faible. Notre héros va connaitre cela et on va souffrir avec lui. Cela peut rappeler de mauvais souvenirs à certains. En même temps, cela entraîne également un handicap social dont les conséquences sont difficiles à mesurer. Il est très difficile de s’en sortir par la suite. L’école n’a pas que du mauvais.
Bref, c’est un titre assez intéressant sur une thématique à savoir la déscolarisation qui n’est pas forcément traité de cette manière. Bien entendu, il y aura des petites choses assez énervantes sur les réactions pas toujours cohérentes de Masatomo. C’est également un one-shot de 290 pages qui est fort bien réalisé et dans une édition impeccable. L’achat à un prix aussi bas se justifie bien entendu. C’est un témoignage mi-biographique assez passionnant.