Le sang des Valentines
Une BD de Catel et Christian De Metter chez Casterman (Un Monde) - 2004
01/2004 56 pages 2203391154 Grand format 33144
Lorsque l’armistice est signé, le 11 novembre 1918, Augustin Dortet s’étonne d’être encore en vie. Mille fois il a cru mourir dans les tranchées de la Grande Guerre, après avoir vu et vécu mille horreurs. Persuadé de ne devoir sa survie qu’au courrier enflammé que lui a adressé sa femme Geneviève au cours de la dernière année du conflit – les lettres d’amour qu’on appelait les « valentines » et qui contribuaient tant à soutenir le moral des soldats –, il n’a plus qu’une idée en tête : la rejoindre dans leurs Pyrénées natales. Et, espère-t-il, mettre... Lire la suite
Cette bd marie à la fois un drame intimiste avec l'horreur de la première guerre mondiale et ses tranchées. Le récit repose sur un scénario lié à l'envoi de correspondance sur le front.
Le sang des Valentines ne se contente pas de montrer toutes les atrocités de la guerre, il nous fait également partager l'émotion d'un homme et les conséquences psychiques de la guerre et de l'amour sur l'être humain. Il y a quelques clichés et un dénouement maladroit qui alourdisse quelque peu le propos. La fin m'est apparue comme un peu décevante.
Un exercice de style pas toujours convaincant dont on ne retiendra que le message fort.
"Regarde-moi bien, Augustin, mon visage... ma jambe en moins. La guerre m'a tué de la pire manière qui soit... en me laissant la vie. "
Voici une citation extraite de cette poignante BD et qui illustre tout ce que la Guerre a pu infliger aux hommes. Là, on parle d'un poilu qui revient totalement estropié des tranchées mais vivant... A son plus grand regret...
Son visage qui ferait pâlir de jalousie le Joker de Batman, voire la balafre d'un certain Scarface... (inspiration M. De Metter ?), est à lui seul le témoin de l'atrocité de cette période.
Mais revenons au héros principal, Augustin. Toutes les émotions ressenties par ce dernier, de la joie d'être libre au désespoir d'une vie détruite, nous traversent avec une efficacité souvent insoutenable.
La faute à ce dessin pictural magnifique de C. De Metter qui par ses aquarelles, rend cette histoire tellement humaine et tout aussi envoutante.
Rentrer au pays avec les effets de la Guerre sur tout son corps ou retourner chez soi avec le choc de voir qu'il n y a plus rien, que tout est à reconstruire, ce sont des destins à l'image de cette époque : tragiques et sans concessions...
C'est triste, émouvant, intime : C. De Metter et Catel livrent ici une histoire poignante où l’amour et la mort s'entrechoquent inlassablement. Le Grand Prix du Public attribué à Angoulême en 2005 n'est pas étonnant au vu d'un résultat aussi réaliste.
Nous ne connaîtrons certainement, et heureusement, jamais l'atrocité vécue par ces soldats mais une chose est certaine, on peut aisément penser que ces fameuses "valentines" leur auront apportés un peu de douceur et d'évasion...
Et ce, même si ces échanges épistolaires pouvaient être faussés par l'identité de l’expéditrice. Quand bien même... à l'instant T, les mots devaient être forcément bénéfiques...
Bien que la fin soit un peu abrupte, l'histoire de ce poilu qui rentre chez lui, avec des flash back bien amené, est très attachante.D'autant que les dessins très particuliers donnent le ton et créent l'ambiance.
A lire donc.
Désolé mais je n'ai pas accroché. Et surtout au scénario, comme quoi. J'ai toruvé tout cela confus, tarabiscoté et somme toute anecdotique. J'ai pas reussi à m'intérressé au destin de ce poilu de la guerre 14/18. Bon, je l'ai quand même lu et fini ce qui est bon signe...L'aquarelle a parfois beaucoup de force et accompagne bien certaines scènes très tendues et violentes de la BD. Très déçu tout de même...
Seulement à feuilleter l'album, on est saisit par la quintessence du dessin. De l'aquarelle en bd. Saisissant et remplit d'émotion, on navigue en boucle de temps allant du passé au présent sans savoir où l'auteur veut nous amener. J'ai été désolée d'avoir lu une critique avant la lecture de la bd qui me dévoilait le punch final. L'effet surprise est tombé à l'eau mais je comprends pourquoi cet album se retrouve cette année en compétition pour le titre de meilleur scénario au Festival d'Angoulême. Le dessin est tellement choc qu'une nomination pour meilleur album aurait eu également sa place. Pour ceux qui aiment les BD adultes gorgée de sentiments humains...