Sang Royal
INT. Sang royal
Une BD de Alejandro Jodorowsky et Dongzi Liu chez Glénat - 2020
10/2020 (28 octobre 2020) 232 pages 9782344044353 Grand format 407118
Entre Macbeth et Game of Thrones, il y a Sang Royal... Alvar, jeune et puissant souverain, trahi par son propre cousin et laissé pour mort, reprend ses droits au terme de plusieurs années sans mémoire. Mais son retour lui révèle une trahison plus cruelle encore. Blessé, bafoué, il reconquiert son trône en imposant à tous une épouse controversée : sa propre fille. La lame de la vengeance amènera les deux amants sur le chemin de la jalousie et de la haine.Cette tragédie shakespearienne met en scène l'âme noire de personnages hantés par des cauchemars... Lire la suite
Une série de Jodorowsky, c’est toujours pour moi un régal par anticipation !
Ses scenarii sont clivants, très clivants. Beaucoup adorent, beaucoup détestent, et moi, j’adore son style.
Ici, on est dans du Jodo pur jus : trahisons, mensonges, manipulations, gore, passages malsains/malaisants/glauques, personnages attachants et répugnants … tout y est !
Et dans Sang Royal, à chaque album, la magie opère, mais dans des styles et des ficelles à chaque fois différentes. C’est du tout bon.
Autre point fort : les graphismes. Ils sont sensationnels, ni plus, ni moins. Très léchés, dynamiques, ce sont de vraies peintures qu’il convient de décortiquer et regarder plusieurs fois tellement c’est beau. L’aspect médiéval-Fantasy de l’album est vraiment mis en avant de manière idéale, idéalisée même.
Dommage que nous n’ayons pas plus de productions de cet artiste en France, car il est vraiment très bon.
Je ne mets pas 5/5 car il y a quelques petites facilités scénaristiques par moments, ainsi que quelques petits points mal expliqués ou étranges dans le comportements de personnages, mais ce n’est pas loin de la perfection.
Sang royal est fort bien dessiné surtout au niveau des visages des personnages. On entre tout de suite dans le champ de la bataille. Cependant, on ne comprend pas vraiment les enjeux guerriers car nous n’aurons droit à aucune explication pour situer le contexte. Le récit semble en effet se concentrer sur le destin personnel d’un roi qui sera remplacé par un usurpateur.
A ce sujet, je trouve que l’attitude de la reine qui accepte facilement cet échange ne me parait guère convaincante. Jodorowski renoue également avec des thèmes brûlants qui ont jadis fait sa réputation à savoir l’inceste. Là encore, le comportement des deux protagonistes laisse songeur. La fin de ce premier tome peut apparaître réellement pathétique à bien des égards.
Pour autant, la lecture reste toujours aussi agréable. On a droit à une histoire peu conventionnelle qui n’emprunte pas le chemin que nous avions tracé. On sait que tout cela va mal se terminer mais il y a tout de même le plaisir de la découverte. Cela ne justifie pas l’achat à moins d’être fan. Il faut dire que la couverture est somptueuse. Espérons que le second tome relève un peu le niveau…