Saint-Elme
4. L'œil dans le dos
Une BD de Lehman, Serge et Frederik Peeters chez Delcourt - 2023
09/2023 (13 septembre 2023) 78 pages 9782413077954 Format normal 478617
La mort de Roland Sax crée des remous : Gregor Mazur et son entourage débarquent à Saint-Elme pour assister à l'enterrement. À la Vache Brûlée, Franck se remet de ses blessures et tente de convaincre Philippe de rester en ville malgré le danger. Stan et Yérim font un tour en boîte de nuit. Yves Mertens cherche une maison à louer. Et Piotr est touché par la grâce.
Cette couleur... C'est ce qui m'a marqué dans l'album. Il vaut le coup d’œil juste pour ça. Les aplats de couleur de Peeters, intenses, presque à saturation, créent une ambiance particulière, dérangeante. Ce graphisme sied bien aux mafieux et autres psychopathes du récit de Lehman. Particulièrement expressive, la couleur relègue le trait épais du dessin et les dialogues, au second plan ! Elle est ainsi au cœur de la narration.
Cependant, j'ai trouvé moins pertinente cette colorisation pour les parties plus lentes de l'album, qui sont d'ailleurs majoritaires, où les enquêteurs discutent entre eux pas exemple.
J'ai donc pris du plaisir à suivre les scènes d'action ou celles avec la mafia de Saint-Elme, mais je me suis un peu ennuyé pendant le reste du récit.
Si je ne connaissais pas cette BD, j'aurai aimé que quelqu'un me la fasse découvrir, en me disant de courir l'acheter !!!
Je pense à 100 % comme Yovo !!!
Cette série est vraiment unique, J’A-DO-RE !
Je regrette déjà que le tome 5 à venir soit le dernier.
Ne comptez pas sur l’objectivité de mon avis, j’adore trop cette série. Définitivement. Et ce, pour plusieurs raisons que j’ai déjà pu évoquer dans mes précédents commentaires. Parmi celles-ci : une ambiance unique, inimitable, due autant aux choix des décors qu’aux couleurs anormales utilisées si pertinemment par Peeters. C’est à chaque fois une petite claque visuelle. Si l’on rajoute une galerie de personnages complètement barrés et particulièrement bien caractérisés, on en reprend une deuxième.
Enfin et surtout, c’est la dimension pré-fantastique qui me fascine le plus. Tout concourt à faire sombrer l’histoire dans le surnaturel mais elle n’y bascule jamais vraiment, comme si elle restait accrochée au bord de l’abime. Le récit est donc constamment cerné par une forme d’irréalité, de fantasmagorie indéfinissable d’où n’importe quelle créature pourrait surgir sans que cela ait quoi que ce soit d’étonnant (mais un loup-garou, monsieur Lehman… vous êtes vraiment sûr ?!)
Cet équilibre périlleux entre un excellent polar, crapoteux à souhait, et l’univers de mystères et de légendes cher au scénariste, est un véritable tour de force. Ce 4ème tome s’inscrit dans cette continuité et ne déçoit pas, malgré l’absence de révélations d’ampleur, qui arriveront fatalement au prochain et dernier épisode.