Saint-Elme
1. La Vache Brûlée
Une BD de Lehman, Serge et Frederik Peeters chez Delcourt - 2021
10/2021 (13 octobre 2021) 78 pages 9782413030171 Format normal 431042
Le détective Franck Sangaré, accompagné de son assistante, l'étrange madame Dombre, débarquent à Saint-Elme, une petite ville de montagne réputée pour son eau de source. Ils sont sur les traces d'un fugueur disparu depuis trois mois : enquête apparemment facile. Sauf qu'à Saint-Elme, tout le monde vous le dira : « Ici, c'est spécial. »
Je n'ai pas été ébahi par ma lecture.
La faute à un dessin perfectible, surtout mal colorié, et à un scénario excessif qui retire à l'histoire tout semblant de réalisme.
Il me faut pouvoir m'identifier à un personnage pour m'attacher au récit. Ici, cela n'a pas été le cas, alors l'album m'a paru long à lire, lent à se mettre en route, et aucun personnage ne m'a marqué.
Graphiquement, ça passe, sans être extraordinaire.
Mais la colorisation n'aide vraiment pas. Ce coin de nature, ce gros village au bord de l'eau m'a paru, parfois irréel, parfois étriqué, rarement sympathique, et franchement déconnecté.
La population qui le compose est trop borderline pour être crédible, trop cosmopolite pour être reliée à un pays. Il n'y pas grand monde de normal, c'est trop.
Comme les deux premiers tomes étaient disponibles, j'ai lu les deux, mais je m'arrêterai là, ce n'est pas pour moi.
En découvrant "Saint-Elme" dans les rayons, sa couverture étrange et l'intérieur bizarrement bariolé ne m'avaient pas totalement convaincus. Mais Frederik Peeters est l'un de mes auteurs préférés (j'ai quasiment tous ses albums). Comme en plus les premiers retours étaient bons, j'ai fini par l'acheter et j'ai carrément bien fait.
Cette colorisation si particulière prend tout son sens à la lecture. Dès l'entame j'ai été aspiré par ce graphisme hallucinant qui donne à ce polar une atmosphère fantastique, une dimension corrosive presque malsaine, avec des bleus et des rouges irréels. C'est du grand Peeters !
Côté scenario, on a Saint-Elme, une ville improbable et un décor extrêmement bien trouvé, des personnages plus interlopes les uns que les autres, une intrigue poisseuse à souhaits... Tous ces éléments s'agencent à la perfection et m'ont laissé une impression de trouble persistante.
Un excellent premier tome, addictif et pleinement maitrisé.
Une véritable réussite , surtout après avoir relu "L'Homme gribouillé" signé des deux mêmes auteurs.
"la partie graphique [est] menée de main de maitre par Peeters qui nous offre une belle partition, avec un sens du découpage épatant et une mise en couleur d'une stupéfiante audace". Je viens de citer Johnny Fletcher et je souscris totalement.
Graphiquement, c'est vraiment superbe !
Coté scénario, c'est sombre, plein de mystère et d'intrigues dont on sent bien qu'elles vont s'entrecroiser.
Je suis conquis par ce premier tome, il me tarde de lire la suite.
Après une scène liminaire d'une formidable efficacité, l'album perd peu à peu le fil de la tension et du mystère qu'il avait jeté en pâture à notre curiosité. Une suite de scènes finalement assez convenues du polar constituent le reste de l'album, avec un soupçon d'étrangeté malheureusement pas de nature à relever l'intérêt à mon sens. Il n'y a qu'à voir la scène de la bagarre et et de l'interrogatoire d'un duo de dealers par le détective privé Franck Sangaré dans les goguenots d'une boite de nuit: dix pages qui auraient tout aussi bien pu se réduire à une ou deux pages. Tout est du même tonneau, avec des scènes plutôt tièdes qui filent et font tourner les pages sans retenir tout à fait l'attention. Je suis donc arrivé au terme de l'album sans me sentir concerné plus que ça par une intrigue qui tarde à exposer son propos et à exhaler son mystère, peuplée de personnages qui ressemblent davantage à des archétypes de fiction qu'à des êtres humains plausibles.
Heureusement, il y a la partie graphique menée de main de maitre par Peeters qui nous offre une belle partition, avec un sens du découpage épatant et une mise en couleur d'une stupéfiante audace. Il se démène pour faire vivre cette histoire qui malheureusement m'a semblé ne jamais pouvoir décoller.
C'est donc une vive déception que ce premier album de Saint-Elme, un rendez vous raté, même s'il reste malgré tout l'intéressant travail fourni par Peeters. A voir avec les tomes suivants si la machine s'emballe et nous mène vers des sommets.
Quel plaisir de retrouver ce duo d'auteurs dont la dernière œuvre m'avais complètement transportée.
Le premier tome de cette nouvelle série a pris le même chemin.
L'intrigue se met rapidement en place et les différents nœuds narratifs se rejoignent tous vers le même fil conducteur, à savoir cette mystérieuse disparition.
C'est très bien construit et sans temps mort.
Les personnages ont une véritable âme et ils ont tous leur importance et leur rôle à jouer.
Le graphisme de Peeters retranscrit parfaitement ça avec une ambiance assez glauque et inquiétante alors qu'on se trouve à Saint-Elme une belle station montagneuse très touristique.
Son découpage et sa mise en scène sont volontairement assez dynamique avec une colorisation très vive mais qui colle relativement bien à l'univers.
J'ai hâte de poursuivre l'aventure qui devrait s'étaler sur 4 ou 5 albums.