La saga de Grimr
Une BD de Jérémie Moreau chez Delcourt - 2017
09/2017 (13 septembre 2017) 221 pages 9782756080642 Autre format 308484
La Saga de Grimr est une quête d’identité tragique dans un décor grandiose. Le héros y est confronté à chacun des piliers de la culture islandaise : le prestige de la généalogie, le culte de la loi et la superstition. 1783. L’Islande, accablée par la misère, doit encore subir le joug du Danemark. Et le sort de Grimr, devenu orphelin, est plus cruel encore dans ce pays où l’homme se définit d’abord par son lignage. Doté d’une force impressionnante, il se sait capable de rivaliser avec les plus fameux héros de saga même s’il n’est le fils de personne.... Lire la suite
Meilleure bd de son auteur. Une très belle redigestion des codes du manga shonen dans un format beaucoup plus franco belge très poétique et graphique
J'ai beaucoup aimé la saga de Grimr qui nous plonge dans une Islande inhospitalière. Il y a certes le climat très froid mais également la rudesse de ses habitants ainsi que les volcans qui menacent les biens et les personnes. Le graphisme est assez austère mais cela colle bien avec le décor.
Pour l'une de ses premières en tant que dessinateur et scénariste, c'est vraiment une très belle réussite. C'est assez rare qu'un auteur réussisse aussi bien. Quand cela arrive, il faut le faire remarquer car le talent est là. Elle a quand même reçu le fauve d'or au festival d'Angoulême en janvier 2018.
Sur le récit, il est à la fois réaliste et onirique par moment. J'ai beaucoup aimé la linéarité de ce scénario qui ne perd pas le nord et ni le lecteur. Certes, cela manque parfois d'un peu de chaleur et de rebondissements. Cependant, cette saga tragique saura contenter le lecteur aussi exigeant soit-il.
Un album tout en originalité et tout en finesse. Cette lecture est totalement immersive. Jeremie Moureau nous transmet énormément d'émotions à travers la vie de Grimr. C'est à la fois dur et sensible, aventureux et romantique glacial et volcanique, mais c'est surtout très juste.
De son côté, le dessin assez particulier colle totalement à l'histoire avec des paysages juste magnifiques.
Le premier choc que j'ai ressenti vis-à-vis de l'Islande, c'est en regardant la comédie de Ben Stiller "La vie rêvée de Walter Mitty". L'omniprésence de la Nature à la fois magnifique, menaçante et dangereuse. C'était visuellement bouleversant.
Et voilà que je retrouve ce pays, mais avec sa culture, ses caractères, en lisant la BD "La Saga de Grimr" de Jérémie Moreau.
La tragédie et le malheur de perdre ceux qu'on aime, certaines âmes, dotées d'une force de caractère hors norme peuvent peut-être l'accepter. S'il existe une contrepartie : celle de graver son nom et son courage dans la roche de la légende et traverser les siècles. Grimr est un misérable orphelin déambulant dans l'Islande du XVIIième siècle sous la coupe des danois. Mais le petit garçon trapu aux cheveux roux refuse d'être réduit à ça...
Gros carton critique de l'année 2017 (Fauve du meilleur album à Angoulême 2018), cet album en solo de l'auteur du très réussi Singe de Hartlepoole nous présente la misère de l'Islande, terre désolée victime de la fureur de la Terre, ses volcans et ses geysers, ses tremblements de terre, la rigueur de son climat... Cette histoire assez sombre d'un orphelin doté d'une force colossale, volcan humain décidé à être quelqu'un, repose beaucoup sur le dessin, très particulier, des paysages d’Islande, ses coulées de lave, ses névés, ses landes caillouteuses. Sur Le Singe le style de Jérémie Moreau passait par-ce que c'était une farce. Ici on est dans la Saga, le récit mythique des héros islandais, ce qui peut justifier ce trait grossier. Mais j'ai eu néanmoins beaucoup de mal avec ces planches épaisses, ces personnages bovins et ces couleurs très ternes. Je reconnais la technique (issue de l'animation) de Moreau sur les plans et mouvements des personnages. Mais cela reste trop fruste pour moi. L'album a de toute évidence nécessité un gros boulot et une implication de son auteur (comme tous les albums de la collection Mirages de Delcourt), l'idée d'une Saga en cours de construction, avec ce poète qui reconnaît la destinée de Grimr malgré les heurts d'une époque et société très violentes, injuste, superstitieuse, tout cela est plutôt intéressant mais la partie graphique entache trop le projet pour en faire véritablement un bon album...
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/05/04/bd-en-vrac-8
Gros gros coup de cœur pour ce magnifique ouvrage.
Poésie, romance, aventure et politique le tout dans une Islande belle et sauvage.
Rien que le contexte donne envie de plonger dans le livre.
A cela s'ajoutent un dessin très profond et très expressif (notamment les visages), et des couleurs à l'aquarelle maitrisées et authentiques.
Le tout est sublimé par une histoire touchante qui trace la vie triste et tragique de Grimr qui va tout faire pour écrire sa légende.
Une vraie réussite qui m'a touché au plus profond.
A ne surtout pas manquer.
On ne s'attend pas à ce crescendo de force et de beauté au début de l'album qui est pourtant déjà plaisant grâce à la profondeur des personnages et du contexte. Mais plus j'avance plus je suis prise aux tripes, les couleurs du procès la nuit, le découpage des cases hyper bien pensé, les expressions tellement crues des visages et la cohérence de chaque élément visuel et scénaristique. Tout concorde, la force de la nature dans les paysages avec le personnage de Grimr, la dureté de la nature et celle de la société humaine. Et en plus c'est 231 pages en autodidacte, un boulot de malade, pour moi c'est un chef d’œuvre.
Personnellement, j'ai adoré... Ce roman graphique m'a transporté en Islande dans un pays où les "silences" (les images) sont bien plus éloquent que de longues tirades.
L’âpreté des personnages est à la mesure de la terre qui les porte et les rejette...
J'ai aimé et j'aimerai le relire plus tard tranquillement quand le froid et le vent repointeront le bout de leur nez et que je m'installerai sous le plaid dans mon canapé défoncé.
Pas convaincu, histoire trop lente et peu de profondeur des personnages. On voit arriver la fin, sans surprise. Personnellement deçu.
Même avis que Rody Sansei.
Je n'ai absolument pas compris l'engouement autour de cet ouvrage.
Je n'ai aimé ni l'histoire ni le graphisme.
Comme souvent avec les livres primés (pas toujours, mais souvent), j'ai été bien déçu : l'histoire est tout juste passable, jamais passionnante, et le dessin est très très très moyen (je ne l'avais pas aimé sur le Singe de Hartlepool, mais la lecture était passé grâce au scénario de Lupano).
Heureusement qu'il y a les quelques dernières pages pour redonner un (petit) peu d'intérêt au tout.
Bref, je ne recommande pas ce livre.
Avant d'en entamer la lecture, j’imaginais du lyrisme, un affrontement dantesque entre forces humaines ou (sur)naturelles… Mais rien d’autre que du vent et des cailloux ne vous attend ici.
Apparemment Jérémie Moreau n’aime pas le spectacle. Refusant tout panache et compartimentant soigneusement l’émotion, il a conçu la plus aride des épopées, glaciale et dépouillée.
Son héros, Grimr, titan né de l’Islande est à l’image de son île natale : solitaire, minéral, taciturne, froid. Cette terre cernée par l’océan, faite de roc, de glace et de feu n’offre aucune alternative et chaque homme à chaque instant peut y passer de chair à néant. Les seules choses qui semblent y germer sont les mythes... Avec l’avènement de Grimr, une nouvelle saga semblait promise à la population rugueuse et friande d’exploits qui y survit misérablement. Mais bientôt rabaissé au rang de bête, traqué, Grimr se forgera sa légende d’une manière inattendue…
D’autres auraient fait de cette matière féconde du grandiloquent. Mais le récit de J. Moreau reste puissamment brut et son trait fin aux couleurs terreuses puise sa force dans l’âpreté.
Du vent et des cailloux qui n’ont pas fini de me hanter… Magnifique !
OULALA quelle tuerie! Futur gagnant à Angoulême à coup sûr, sinon criez au scandale! L'épopée d'un "personne" à la sauce islandaise du 18e siècle, à qui la vie ne fait pas de cadeau, du début à la fin! Dessin superbe, narration top... Quel talent!
C'est le meilleur album que j'ai lu cet année, et il va raffler à coup sûr une floppée de prix prestigieux. Dessins superbes, paysages incroyables, visages très expressifs, beau travail sur la couleur, personalités inoubliables, souffle épique exploité sur plusieurs niveaux narratifs, surprenant parallèle entre le destin de Grimr et celui de l'Islande, etc. Cet album ne réserve que de très bonnes surprises. Absolument incontournable.
J 'avoue avoir eu du mal au début à m'approprier au style graphique de Jérémie Moreau, un style assez simple mais au fil des pages, son talent s'affirme. Et les scènes nocturnes,toutes en aquarelles, sont superbes (les premières pages du chapitre 4 sont d'une beauté à couper le souffle) .
L'auteur nous offre une histoire forte dans une Islande du XVIIIème siècle,dominée par le Danemark , et où une nature hostile rend la vie difficile aux habitants.
A travers les aventures de Grimr, l'auteur relate tout un pan d'une certaine histoire de l'Islande, histoire méconnue par la plupart d'entre-nous (légendes, société ...)
De l'injustice des hommes, aux caprices de la nature, rien ne sera épargné au jeune Grimr, dès les premières pages d'ailleurs.
Le scénario est bien construit, le chapitre 1 faisant écho aux planches de fin, et repose finalement sur une touche d'humanité que l'on attendait (presque) pas.
Un très bel album.