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C'était une lecture bien fastidieuse qui s'est étalée sur 3 jours. Le format ne paye pas de mine mais c'est plutôt un condensé d'informations qu'on doit ingurgiter. Ce n'est pas facile à lire mais cela sans doute vaut la peine de s'y attarder.
Le sujet me plaît assez bien pour des raisons également personnelles. Il s'agit d'évoquer l'agriculture biologique à travers l'expérience d'un GAEC entre trois associés. Cependant, il ne s'agit pas que de cela.
Il est également question d'une autoroute qui doit traverser les champs de ces localités isolées dans la campagne. Le mécanisme qui est mis en route est vraiment bien expliqué. On se rend compte que ce sont les puissants qui font le tracé pour pas que cela passe chez eux. C'est toujours mieux chez les autres.
Par ailleurs, c'est présenté comme un progrès technologique quand c'est la nature qui recule. Je ne suis pas contre le progrès bien au contraire. Ce dernier ne doit jamais se faire au détriment des individus et surtout si ce sont les plus pauvres (désolé par les riches et les puissants!).
J'ai aimé également la puissance des arguments avancés par l'auteur qui ne donner pas la parole à la partie adverse et qui s'en expliquera d'ailleurs. On pourra reprocher que c'est à sens unique. Pour moi, cela rétablit un espèce d'équilibre des forces. J'aime toujours autant les oeuvres engagées.
Excellente BD-reportage, la toute première du genre signée Davodeau (et peut-être l'une des premières BD de ce genre, d'ailleurs). Le quotidien du monde agricole y est retranscrit avec justesse; c'est d'ailleurs la partie du livre qui m'a le plus plu. Ce qui est fou, c'est que cette BD date d'il y a presque vingt ans (réalisée au cours de l'année 2000; parution en 2001) mais qu'elle est plus que jamais d'actualité: confrontation de système productiviste vs durable; agriculture biologique; écologie et environnement; ignorance des réalités du monde rural par la société citadine, etc. Il y a beaucoup de thèmes traités dans cet album, et même si on sent le parti pris de l'auteur (et tant mieux ! - la morale de fin est d'ailleurs géniale), ils sont tous bien exposés.
Les dessins conviennent parfaitement à ce type de BD et accentuent encore plus l'authenticité du propos. En bref, une très bonne BD, "à lire absolument" selon moi, étant donné sa place en tant que précurseuse du genre "reportage / documentaire" dans le monde de la bande dessinée.
Pour ma première BD de Davodeau (on parle beaucoup de lui dans la "bonne presse" et j'ai souvent des réflexes de recul quand tout le monde aime un bouquin...), j'ai opté pour Rural, sous-titré Chronique d'une collision politique... Alors il ne sera pas question de politique dans cet excellent (et très drôle) documentaire sur les transformations du monde rural et périphérique. Ou pas dans le sens journalistique. Mais de politique sociétale assurément car lorsque l'on fait des choix (généralement minoritaires), on fait bien sur de la politique! Et c'est ce que font les protagonistes de l'album.
Les personnages de ce reportage en trois axes sont d'une part les associés d'un GAEC (groupement de producteurs) de vaches laitières Bio, d'autre part un couple chassé de sa maison par le passage d'une nouvelle autoroute, enfin les incidences et contextes de tracé de cette nouvelle voie aux incidences majeures sur des populations et des paysages. Un excellent résumé de notre époque où l'équilibre entre ruralité et urbanisation semble de plus en plus difficile à maintenir.
Vers la fin de l'album, lorsque, logiquement l'auteur devrait aller voir les responsables de l'Autoroute ASF en bon documentariste qu'il est, afin d'avoir tous les sons de cloches, il explique sur une pleine page qu'il fait le choix de ne pas le faire: il ne souhaite pas diffuser la communication formatée et très efficace de l'entreprise sur les bienfaits de l'autoroute et sa démarche "écologique" et il assume la proximité humaine qu'il a tissé avec ces victimes du serpent d'asphalte pendant une année. En début d'album outre une préface de José Bové, Davodeau donne un point de vue très intéressant sur la subjectivité du documentariste et du réel. Il assume le fait que le bouquin sera un point de vue, son point de vue et que même avec une démarche d'objectivité, la réalité n'est pas la même pour tout le monde ; même des images filmées sont montées et scénarisées. Il nous invite alors à prendre son livre comme sa vision d'une réalité. Je trouve passionnante cette cohérence qui permet à la fois de lire le bouquin comme un reflet d’événements réels et de fait une "fiction" avec ses effets de style et la subjectivité (la sensibilité) de l'auteur. Néanmoins nombre de scènes et de dialogues sonnent tellement vrais que l'on ne peut s'empêcher de les sentir profondément sincères.
Ainsi l'on apprend plein de choses dans ces aller-retours de Davodeau en R5 (l'affaire se déroule en 1997) entre la ferme du Kozon où les associés nous expliquent avec force pédagogie mille détails de la vie à la ferme, et la maison de Catherine et Philippe, passages les plus sombres de la BD tant est palpable la tension liée à ce sacrifice obligé d'années de travaux pour un rêve détruit. Les agriculteurs sont bavards et adorent expliquer leur travail, parfois technique, parfois trivial comme lorsqu'il faut naviguer entre les lâchers de bouses des vaches dans l'enclos de traite...
La structure de l'album est clairement liée aux discussions entre le reporter et ses sujets, ce qui permet une souplesse et de lier incidemment chaque sujet les uns aux autres, nous permettant de ressentir les problématiques générales entre le collectif et l'individuel, entre les nécessités d'équipement nationales, les envies de passer au bio, les contraintes réglementaires,... Il n'y a pas a proprement parler de méchants dans l'histoire, même pas l'autoroute dont personne ne conteste l'éventuelle pertinence autrement qu'en rappelant qu'un élargissement de la nationale coûterait au contribuable alors qu'une autoroute est financée par le prestataire. Une question de choix...
Le sujet de Davodeau n'est pas de parler de corruption (connue dans ces dossiers), de grands projets polluants, etc. Il cite simplement le président de l'association de sauvegarde du territoire qui pointe des questions liées au tracé. Il donne son point de vue personnel sur la destruction du paysage par les ponts et le goudron. Il montre l'effet du passage de la voie sur la maison des Soresi ou le fait qu'un élu local voulait un échangeur vers sa commune... Pas de polémiques donc mais simplement des illustrations documentaires des incidences d'une vision productiviste et industrielle d'une vie rapide et performante en regard de choix (collision politique nous disions...) d'individus d'une vie saine, tranquille et de la difficulté à pouvoir conserver son libre arbitre dans une société qui ne laisse plus beaucoup de place à des choix différents. Etienne Davodeau (dont je n'apprécie pas plus que cela le dessin, je précise) nous offre un très bel album où l'on sent l'investissement personnel et qui reste absolument pertinent même 18 ans après. Et si vous voulez prolonger en mode rigolade, les Vieux Fourneaux du grand Lupano traitent aussi de ces questions.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/05/06/rural
Encore une excellent Davodeau. Et pourtant le thème, l'auteur le reconnaît lui même en préface (qu'il faut lire d'ailleurs), n'est pas forcément très sexy. mais voilà, le dessin et surtout les personnages de cette BD/docu sont tellement attachants qu'on a du mal à descotché du récit. Davodeau traîte le désarroi des ces gens si proche de nous de manière très humaine et très humaniste. Sans jamais verser dans le larmoyant. ce qui serait injuste au vu du courage et du flegme de certains "héros" ordinaire de la BD. Le résultat provient peut-être du fait que l'auteur se met en scène lui même ce qui lui donne peut-être le récul nécessaire. C'est tout simplement une magnifique BD qui relate de manière très intelligente notre qotidien et la manière dont, même un peu désarmé, on peut se battre contre une société en passe de devenir totalement folle !
Voici un album reportage d’Etienne Davodeau sur Etienne, Jean-Claude et Olivier, trois agriculteurs qu’il a suivi pendant environ un an. Trois agriculteurs associés qui, par conviction personnelle, sont passés d’une agriculture conventionnelle à une agriculture biologique avec tous les problèmes que cela entraîne. De plus, c’est impuissant qu’ils assistent à la planification et aux travaux de l’autoroute A87 Angers-Cholet qui va couper leur exploitation en deux en passant dans la salle de bain fraîchement rénovée de leurs voisins.
Même si le récit offert par Davodeau n’est pas entièrement objectif et qu’on sent qu’il se lie d’amitié et s’implique de plus en plus tout au long du reportage (et le lecteur aussi d’ailleurs), il a déjà le grand mérite de ne pas nous livrer une énième image caricaturale pourvue de vieux paysans boiteux et munis d’un couvre-chef usé. Ici, les paysans sont jeunes, modernes et osent parler bio.
Davodeau combine ici ses grands talents de narrateur à un récit qu’il rend très fluide et agréable à lire à l’aide de flash-backs habiles. Mais Davodeau n’est pas seulement un grand narrateur, c’est également une touche humour que j’apprécie et un côté très humain émouvant.
Cette famille qui se voit délocalisée pour une compensation financière plutôt modeste ne peut laisser indifférent. Ce genre d’histoires que les paparazzis rongent jusqu’à l’os, mais que Davodeau aborde avec justesse, humanisme et respect.
L’humour et l’autodérision de Davodeau qu’il distille avec brio jusque dans ces remerciements à la fin du tome (Merci à l’ASF, non c’est pour rire). Ceux qui aiment cet humour doivent absolument lire « Quelques jours avec un Menteur » de Davodeau.
Et puis, pour tous ceux qui aiment commencer leurs journées par un bon verre de lait (ou même pour ceux qui sont allergiques et se gavent de soja), c’est très intéressant de voir comment fonctionne une ferme laitière, avec les interminables heures de travail qui précèdent la fabrication de ce verre de lait.
Si le sujet de l’autre album reportage de Davodeau (Les Mauvaises Gens) ne m’avait pas plu, celui-ci est accessible de tous et devrait combler tous les amateurs de Davodeau et autres BDphiles.
Comment parler à la fois de l'agriculture bio et des méthodes de développement d'infrastructures en campagne ?
C'est ce difficile défi qu'a relever avec brio Etienne Davodeau dans cet excellent reportage BD réalisé sur 12 mois.
"Rural !" n'est pas un pamphlet écolo, ni un tract anti-mondialisation. C'est "tout simplement" un livre intelligent fait pour permettre de s'exprimer des individus d'horizon différent sur une réalité véritable. Il y a deux thèmes à cet album, lesquels ne sont ni totalement liés, ni complètement séparés. Leur rapport est avant tout géographique : les acteurs et témoins (qui existent vraiment) vivent dans une même région, le Layon (en Anjou), dont la Culture agricole et naturelle est forte. Il ne faut pas vivre ou même connaître cet endroit pour apprécier ce livre, il suffit d'accepter la complète subjectivité de l'auteur qui nous offre ici des histoires réelles sans la moindre trace de fiction. Un reportage d'une grande qualité.
Davodeau s'essaye pour la première fois dans l'histoire de la bande dessinée (du moins a ma connaissance) a l'ecriture d'une BD-reportage. Le defi était de montrer ce qu'était aujourd'ui le métier d'agriculteur, bien loin de l'image d'Epinal qu'on pourrait en avoir. Il parviens a donner un aspect policier a son recit en racontant la lutte de quelques paysans contre la construstion d'une autoroute. L'histoire est captivante, intelligente, emouvante, parfois drole et tres humaine.
Info édition : Disponible également à sa sortie dans un coffret avec "Quelques jours avec un menteur" et "Les mauvaises gens" (ISBN du coffret 9782756048987.)
C'était une lecture bien fastidieuse qui s'est étalée sur 3 jours. Le format ne paye pas de mine mais c'est plutôt un condensé d'informations qu'on doit ingurgiter. Ce n'est pas facile à lire mais cela sans doute vaut la peine de s'y attarder.
Le sujet me plaît assez bien pour des raisons également personnelles. Il s'agit d'évoquer l'agriculture biologique à travers l'expérience d'un GAEC entre trois associés. Cependant, il ne s'agit pas que de cela.
Il est également question d'une autoroute qui doit traverser les champs de ces localités isolées dans la campagne. Le mécanisme qui est mis en route est vraiment bien expliqué. On se rend compte que ce sont les puissants qui font le tracé pour pas que cela passe chez eux. C'est toujours mieux chez les autres.
Par ailleurs, c'est présenté comme un progrès technologique quand c'est la nature qui recule. Je ne suis pas contre le progrès bien au contraire. Ce dernier ne doit jamais se faire au détriment des individus et surtout si ce sont les plus pauvres (désolé par les riches et les puissants!).
J'ai aimé également la puissance des arguments avancés par l'auteur qui ne donner pas la parole à la partie adverse et qui s'en expliquera d'ailleurs. On pourra reprocher que c'est à sens unique. Pour moi, cela rétablit un espèce d'équilibre des forces. J'aime toujours autant les oeuvres engagées.
Excellente BD-reportage, la toute première du genre signée Davodeau (et peut-être l'une des premières BD de ce genre, d'ailleurs). Le quotidien du monde agricole y est retranscrit avec justesse; c'est d'ailleurs la partie du livre qui m'a le plus plu. Ce qui est fou, c'est que cette BD date d'il y a presque vingt ans (réalisée au cours de l'année 2000; parution en 2001) mais qu'elle est plus que jamais d'actualité: confrontation de système productiviste vs durable; agriculture biologique; écologie et environnement; ignorance des réalités du monde rural par la société citadine, etc. Il y a beaucoup de thèmes traités dans cet album, et même si on sent le parti pris de l'auteur (et tant mieux ! - la morale de fin est d'ailleurs géniale), ils sont tous bien exposés.
Les dessins conviennent parfaitement à ce type de BD et accentuent encore plus l'authenticité du propos. En bref, une très bonne BD, "à lire absolument" selon moi, étant donné sa place en tant que précurseuse du genre "reportage / documentaire" dans le monde de la bande dessinée.
Pour ma première BD de Davodeau (on parle beaucoup de lui dans la "bonne presse" et j'ai souvent des réflexes de recul quand tout le monde aime un bouquin...), j'ai opté pour Rural, sous-titré Chronique d'une collision politique... Alors il ne sera pas question de politique dans cet excellent (et très drôle) documentaire sur les transformations du monde rural et périphérique. Ou pas dans le sens journalistique. Mais de politique sociétale assurément car lorsque l'on fait des choix (généralement minoritaires), on fait bien sur de la politique! Et c'est ce que font les protagonistes de l'album.
Les personnages de ce reportage en trois axes sont d'une part les associés d'un GAEC (groupement de producteurs) de vaches laitières Bio, d'autre part un couple chassé de sa maison par le passage d'une nouvelle autoroute, enfin les incidences et contextes de tracé de cette nouvelle voie aux incidences majeures sur des populations et des paysages. Un excellent résumé de notre époque où l'équilibre entre ruralité et urbanisation semble de plus en plus difficile à maintenir.
Vers la fin de l'album, lorsque, logiquement l'auteur devrait aller voir les responsables de l'Autoroute ASF en bon documentariste qu'il est, afin d'avoir tous les sons de cloches, il explique sur une pleine page qu'il fait le choix de ne pas le faire: il ne souhaite pas diffuser la communication formatée et très efficace de l'entreprise sur les bienfaits de l'autoroute et sa démarche "écologique" et il assume la proximité humaine qu'il a tissé avec ces victimes du serpent d'asphalte pendant une année. En début d'album outre une préface de José Bové, Davodeau donne un point de vue très intéressant sur la subjectivité du documentariste et du réel. Il assume le fait que le bouquin sera un point de vue, son point de vue et que même avec une démarche d'objectivité, la réalité n'est pas la même pour tout le monde ; même des images filmées sont montées et scénarisées. Il nous invite alors à prendre son livre comme sa vision d'une réalité. Je trouve passionnante cette cohérence qui permet à la fois de lire le bouquin comme un reflet d’événements réels et de fait une "fiction" avec ses effets de style et la subjectivité (la sensibilité) de l'auteur. Néanmoins nombre de scènes et de dialogues sonnent tellement vrais que l'on ne peut s'empêcher de les sentir profondément sincères.
Ainsi l'on apprend plein de choses dans ces aller-retours de Davodeau en R5 (l'affaire se déroule en 1997) entre la ferme du Kozon où les associés nous expliquent avec force pédagogie mille détails de la vie à la ferme, et la maison de Catherine et Philippe, passages les plus sombres de la BD tant est palpable la tension liée à ce sacrifice obligé d'années de travaux pour un rêve détruit. Les agriculteurs sont bavards et adorent expliquer leur travail, parfois technique, parfois trivial comme lorsqu'il faut naviguer entre les lâchers de bouses des vaches dans l'enclos de traite...
La structure de l'album est clairement liée aux discussions entre le reporter et ses sujets, ce qui permet une souplesse et de lier incidemment chaque sujet les uns aux autres, nous permettant de ressentir les problématiques générales entre le collectif et l'individuel, entre les nécessités d'équipement nationales, les envies de passer au bio, les contraintes réglementaires,... Il n'y a pas a proprement parler de méchants dans l'histoire, même pas l'autoroute dont personne ne conteste l'éventuelle pertinence autrement qu'en rappelant qu'un élargissement de la nationale coûterait au contribuable alors qu'une autoroute est financée par le prestataire. Une question de choix...
Le sujet de Davodeau n'est pas de parler de corruption (connue dans ces dossiers), de grands projets polluants, etc. Il cite simplement le président de l'association de sauvegarde du territoire qui pointe des questions liées au tracé. Il donne son point de vue personnel sur la destruction du paysage par les ponts et le goudron. Il montre l'effet du passage de la voie sur la maison des Soresi ou le fait qu'un élu local voulait un échangeur vers sa commune... Pas de polémiques donc mais simplement des illustrations documentaires des incidences d'une vision productiviste et industrielle d'une vie rapide et performante en regard de choix (collision politique nous disions...) d'individus d'une vie saine, tranquille et de la difficulté à pouvoir conserver son libre arbitre dans une société qui ne laisse plus beaucoup de place à des choix différents. Etienne Davodeau (dont je n'apprécie pas plus que cela le dessin, je précise) nous offre un très bel album où l'on sent l'investissement personnel et qui reste absolument pertinent même 18 ans après. Et si vous voulez prolonger en mode rigolade, les Vieux Fourneaux du grand Lupano traitent aussi de ces questions.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/05/06/rural
Encore une excellent Davodeau. Et pourtant le thème, l'auteur le reconnaît lui même en préface (qu'il faut lire d'ailleurs), n'est pas forcément très sexy. mais voilà, le dessin et surtout les personnages de cette BD/docu sont tellement attachants qu'on a du mal à descotché du récit. Davodeau traîte le désarroi des ces gens si proche de nous de manière très humaine et très humaniste. Sans jamais verser dans le larmoyant. ce qui serait injuste au vu du courage et du flegme de certains "héros" ordinaire de la BD. Le résultat provient peut-être du fait que l'auteur se met en scène lui même ce qui lui donne peut-être le récul nécessaire. C'est tout simplement une magnifique BD qui relate de manière très intelligente notre qotidien et la manière dont, même un peu désarmé, on peut se battre contre une société en passe de devenir totalement folle !
Voici un album reportage d’Etienne Davodeau sur Etienne, Jean-Claude et Olivier, trois agriculteurs qu’il a suivi pendant environ un an. Trois agriculteurs associés qui, par conviction personnelle, sont passés d’une agriculture conventionnelle à une agriculture biologique avec tous les problèmes que cela entraîne. De plus, c’est impuissant qu’ils assistent à la planification et aux travaux de l’autoroute A87 Angers-Cholet qui va couper leur exploitation en deux en passant dans la salle de bain fraîchement rénovée de leurs voisins.
Même si le récit offert par Davodeau n’est pas entièrement objectif et qu’on sent qu’il se lie d’amitié et s’implique de plus en plus tout au long du reportage (et le lecteur aussi d’ailleurs), il a déjà le grand mérite de ne pas nous livrer une énième image caricaturale pourvue de vieux paysans boiteux et munis d’un couvre-chef usé. Ici, les paysans sont jeunes, modernes et osent parler bio.
Davodeau combine ici ses grands talents de narrateur à un récit qu’il rend très fluide et agréable à lire à l’aide de flash-backs habiles. Mais Davodeau n’est pas seulement un grand narrateur, c’est également une touche humour que j’apprécie et un côté très humain émouvant.
Cette famille qui se voit délocalisée pour une compensation financière plutôt modeste ne peut laisser indifférent. Ce genre d’histoires que les paparazzis rongent jusqu’à l’os, mais que Davodeau aborde avec justesse, humanisme et respect.
L’humour et l’autodérision de Davodeau qu’il distille avec brio jusque dans ces remerciements à la fin du tome (Merci à l’ASF, non c’est pour rire). Ceux qui aiment cet humour doivent absolument lire « Quelques jours avec un Menteur » de Davodeau.
Et puis, pour tous ceux qui aiment commencer leurs journées par un bon verre de lait (ou même pour ceux qui sont allergiques et se gavent de soja), c’est très intéressant de voir comment fonctionne une ferme laitière, avec les interminables heures de travail qui précèdent la fabrication de ce verre de lait.
Si le sujet de l’autre album reportage de Davodeau (Les Mauvaises Gens) ne m’avait pas plu, celui-ci est accessible de tous et devrait combler tous les amateurs de Davodeau et autres BDphiles.
Comment parler à la fois de l'agriculture bio et des méthodes de développement d'infrastructures en campagne ?
C'est ce difficile défi qu'a relever avec brio Etienne Davodeau dans cet excellent reportage BD réalisé sur 12 mois.
"Rural !" n'est pas un pamphlet écolo, ni un tract anti-mondialisation. C'est "tout simplement" un livre intelligent fait pour permettre de s'exprimer des individus d'horizon différent sur une réalité véritable. Il y a deux thèmes à cet album, lesquels ne sont ni totalement liés, ni complètement séparés. Leur rapport est avant tout géographique : les acteurs et témoins (qui existent vraiment) vivent dans une même région, le Layon (en Anjou), dont la Culture agricole et naturelle est forte. Il ne faut pas vivre ou même connaître cet endroit pour apprécier ce livre, il suffit d'accepter la complète subjectivité de l'auteur qui nous offre ici des histoires réelles sans la moindre trace de fiction. Un reportage d'une grande qualité.
Davodeau s'essaye pour la première fois dans l'histoire de la bande dessinée (du moins a ma connaissance) a l'ecriture d'une BD-reportage. Le defi était de montrer ce qu'était aujourd'ui le métier d'agriculteur, bien loin de l'image d'Epinal qu'on pourrait en avoir. Il parviens a donner un aspect policier a son recit en racontant la lutte de quelques paysans contre la construstion d'une autoroute. L'histoire est captivante, intelligente, emouvante, parfois drole et tres humaine.