Rouge Himba
Rouge Himba - [Carnet d'amitié] avec les éleveurs nomades de Namibie
Une BD de Solenn Bardet et Simon Hureau chez La boîte à bulles (Carnets de la boîte à bulles) - 2017
11/2017 (15 novembre 2017) 278 pages 9782849532935 Autre format 316006
Les Himbas sont un peuple situés à cheval entre l’Angola et la Namibie dont les 10 000 individus vivent principalement sur les 30 000 km carrés du Kaokoland. Rien n’aurait du pousser le dessinateur Simon Hureau à venir scruter de plus près les us et coutumes de ce peuple d’éleveurs au mode de vie ancestral. Mais la proposition de Solenn Bardet de la suivre en Afrique va le convaincre de tenter l’aventure. Née en 1975, la jeune femme n’a que 18 ans en 1993 quand elle débarque chez les Himbas. Adoptée selon les rites de la peuplade, Solenn Bardet... Lire la suite
Après Kilum - Rencontre avec les Himbas, c'est le second ouvrage que je lis sur cette peuplade africaine d'origine bantoue et qui s'est installée au nord de la Namibie à la frontière de l'Angola. L'auteure Solenn Bardet qui a déjà réalisée un documentaire sous forme d'un film s'est associée au dessinateur Simon Hureau pour faire partager son savoir lié à de nombreuses années d'expérience avec ce peuple qui l'a adopté alors qu'elle n'avait que 18 ans lorsqu'elle a débarqué de nulle part.
C'est un carnet de voyage très très complet pour s'immerger dans la culture himba. Je dirai même qu'un étudiant en sociologie qui ferait sa thèse sur le sujet devrait prioritairement lire cet ouvrage. Tout est étudié avec le plus grand détail et surtout le plus grand soin. Certes, il y a eu des passages où j'ai parfois eu envie de décrocher. Cela aura pu être certainement plus court. Cependant, cela demeure une véritable merveille et richesse d'informations. Quant au dessin, il est splendide car il est précis avec une observation très poussée.
Les chutes d'Epupa sont d'une réelle beauté et d'un réalisme saisissant. Il y aura une critique du tourisme. Certains se comportent très mal avec les locaux en ne disant pas bonjour ou en marchandant les bibelots à la baisse. Il faut dire que certains touristes ont dû être échaudés car dans certains pays, on vous saute littéralement dessus pour vous vendre hors de prix des babioles. Cependant, la critique sévère d'une des protagonistes est tout de même justifiée même si on peut comprendre certaines réticences de la part du touriste lambda.
Cela va même aller plus loin car c'est notre civilisation dans son entier qui est l'objet de critiques. En effet, on paye l'eau et tout ce qui nous entoure. Rien n'est vraiment gratuit et cela nous oblige à travailler pour pouvoir survivre dans cette société fortement inégalitaire. Notre marge de liberté est infime et on court après le temps. J'ai bien aimé le carnet à la fin ainsi que l'interview de cet himba qui est venu visiter Paris. Encore une fois, ce système de pensée n'est pas dénué d'intérêt.
Au final, c'est un portrait assez fidèle sur ce peuple. Ils méritent qu'on les laisse tranquille. J'espère sincèrement que ce barrage ne se construira pas à l'avenir. Il est vrai que sous des arguments liés au développement économique et à la technologie, on détruit un mode de vie tout à fait respectable.