Le roi des mouches
3. Sourire suivant
Une BD de Michel Pirus et Mezzo chez Glénat - 2013
01/2013 (23 janvier 2013) 62 pages 9782723472463 Grand format 178960
Dernier acte du chef-d’œuvre de Mezzo et Pirus Éric Klein, alias le Roi des Mouches, est un jeune branleur qui règne sur un univers provincial où, sous la surface des apparences, tout débloque. Les mères font de faux sourires au brandy de leurs dents tâchées de rouge à lèvres, les adolescentes vendent leurs petites culottes sales, les dealers coupent leur came à lengrais de jardin tout en soccupant affectueusement de leur mamie Et parmi cette théorie de personnages interlopes, un sac se passe, se perd, change de mains, avec son intrigant contenu... Lire la suite
Le texte, très dense et littéraire, semble prendre de plus en plus d'importance et donne clairement l'impression de lire un roman. Articulé autour de plusieurs voix off, le ton général est cinglant, parfois pompeux, mais traversé de fulgurances géniales.
Attention, cela reste difficile à lire. L'ensemble est étouffant, peu fluide et requiert une attention totale pour ne pas être perdu. J'en ai ressenti un léger sentiment de redondance et de lassitude. Le récit à base de délires psychotiques et d'onirisme nous emmène loin et peut laisser K.O !
Au final, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, mais au-delà du malaise qu'ils provoquent, ces trois tomes constituent bel et bien une œuvre à part, puissante et vertigineuse.
A lire absolument !
Meilleure BD du monde .
La plus noire des bandes dessinées, servie par le plus noir des dessins: c'est un sans faute, je défie quiconque de lire d'une traite ces trois volumes et de dormir tranquillement dans la foulée. Cette histoire est dérangeante, malsaine, vulgaire, brutale, mais magistrale. Il est rare qu'une bande dessinée puisse avoir un tel impact, et pour cette raison, il est indispensable de la lire!
Il est terriblement dommage que dans la première moitié de ce "Sourire Suivant", le troisième et dernier tome du "Roi des Mouches", Pirus ait fait le choix de l'onirisme à fond, du délire complet : certes justifiées par l'état mental et l'abus de drogues des personnages (qui sont passés à l'engrais comme drogue dure...), ces pages sont surtout inutilement confuses, portées par un texte hallucinatoire qui a certes ses moments, mais qui sent surtout le tour de force. Bref, Pirus n'est malheureusement pas Lautréamont (... mais qui l'est, de nos jours ?), et honnêtement,on frise parfois le ridicule, et surtout, on s'ennuie un peu pendant de longues, longues pages qui ne font finalement pas avancer la fiction pourtant passionnante du "Roides Mouches". Heureusement, à mi parcours, tout cela se dresse et on s'engage dans une sorte de sprint final qui nous emmène vers une résolution diablement satisfaisante des nombreuses fictions entremêlées, mais - et c'est un soulagement - vers aucun happy end forcé. La dernière page, extraordinaire, est sans doute la plus forte et la plus juste conclusion que les auteurs pouvaient apporter à leur oeuvre maîtresse : on ne change pas, jamais, on ne fait que refaire les mêmes erreurs idiotes, avec à chaque fois des conséquences plus dramatiques.
PS: Tiens, j'aimerais bien savoir si la quille contenue dans le fameux sac est une référence au "En Quatrième Vitesse" de Robert Aldrich ? En tout cas, j'ai voulu y croire, et j'ai aimé le clin d'oeil.
Fin de cette série qu'on pourra qualifier d'addictive ! C'est pour cela qu'il vaut mieux qu'elle s'arrête tant le lecteur éprouve ce malsain plaisir à suivre & connaître l'issue de ces jeunes complètement pommés...
Délires toujours aussi glauques, dessins toujours aussi noirs, aucun répit dans l'inconscient de tous ces personnages pour lesquels une certaine empathie s'installe pour certains d'entre eux.
J'avais accroché sur le "Fantôme de Damien" au T2, le passage de voix-off de Lisa est excellent ! Pirus adapte les monologues des protagonistes avec une modernité fabuleuse !
Le masque du Roi des Mouches brûle, on croit que c'est peut-être salvateur, jusqu'à la dernière case où est suggéré un ultime drame derrière cet apaisement furtif...
Non, décidément aucune issue positive...
Une très, très bonne série. Assurément, une série qui ne laisse place à aucun état d'âme. On n'en sort pas le cœur léger, loin s'en faut...
Bravo à Mrs Mezzo & Pirus qui, de part leur complémentarité, nous offrent une œuvre ahurissante !
Troisième et dernier opus (?)
L'expression des pensées devient parfois abscons (notamment le texte de Lisa) mais la déchéance et le désarroi restent envoutant à nous mettre mal à l'aise, à l'image du dernier plan (case) où l'apaisement apparent ne devrait pas durer très longtemps... Un cauchemar déambulant où la vie est bien sombre. Une expérience.