Le roi des mouches
2. L'origine du monde
Une BD de Michel Pirus et Mezzo chez Glénat (Drugstore) - 2008
09/2008 (17 septembre 2008) 62 pages 9782356260468 Grand format 77882
Il était une fois… Ce pourrait être à côté de chez vous, ou peut-être à l’autre bout du monde. C’est une banlieue comme tant d’autres, mais pourtant à nulle autre pareille. Bienvenue au pays du Roi des Mouches!Le Roi des Mouches est un jeune homme sans histoires, un peu rebelle, un peu magouilleur, un peu obsédé, qui passe le temps dans un environnement où il n’y a pas grand-chose à faire. À ses côtés gravite une cour de sujets bigarrée : la belle Sal, à la sexualité provocante ; Marie, une jeune femme faussement ingénue et ensorcelante ; Ringo,... Lire la suite
Il y a plus de protagonistes, le récit est donc plus complexe, plus difficile à suivre. Il faut avoir l'organigramme bien en tête pour comprendre toutes les interactions. Mais l'écriture, très littéraire, est toujours brillante, incisive, pleine d'éclats funestes et de fantasmes.
Le dessin est peu dynamique mais retranscrit bien l'esprit névrotique d'Eric, avec sa colorisation en aplats sombres. Il contribue largement à l'ambiance cinématographique qui s'en dégage (mélange de Lynch et Tarantino).
Je suis néanmoins d'accord avec l'avis de pokespagne. J'ai eu du mal à cautionner un récit qui sombre parfois en plein délire et malmène le lecteur. C'est prenant et remarquablement fait mais je n'ai pas retrouvé la magie du 1er tome.
Meilleure BD du monde .
Le second volet du "Roi des Mouches" permet à Mezzo et Pirus de pousser un peu plus loin leur chronique noire de la déprime post adolescente "ordinaire" : cette fois, les personnages de "l'Origine du Monde" n'ont droit à aucune rédemption par l'amour, et la descente en enfer du héros à tête de mouche s'accélère. Si cette dégradation somme toute logique de l'univers banlieusard cauchemardesque du "Roi des Mouches" fait clairement partie du programme, puisque le livre travaille sur la part masochiste (sans parler de la lâcheté) de chacun, le conduisant à prendre systématiquement la mauvaise décision, en toute conscience de cause et même avec une indéniable jouissance, on regrettera que les auteurs s'égarent occasionnellement avec la description de l'errance entre réalité et au-delà des personnages décédés, ainsi que le manque de crédibilité de l'épisode "Moi Tuer Pour Vivre" : lorsqu'il s'éloigne du réalisme, "le Roi des Mouches" perd de sa pertinence et de son impact (c'est d'ailleurs là une différence de taille avec le travail de Burns, qui sait mieux intégrer l'onirisme et le fantastique dans ses fictions...). Petit bémol donc à une oeuvre qui reste exceptionnelle.
Un second tome que je trouve encore plus intéressant que le premier, de part les personnages qui y sont traités. Une nouvelle dimension s'ouvre dans celui-ci, tout en continuant à traiter aussi bien le malaise d'un monde qui trainaille entre drogue, sexe et misère de la vie quotidienne....
On est dans la continuité du 1er opus : toujours ces mêmes sentiments de malaise, de gêne ressentis par & pour ces différents protagonistes.
Eric continue de nous entraîner dans ses profonds délires dus à son mal-être & on se demande s'il arrivera à trouver sa route...
De nouveaux personnages entrent en scène mais j'ai beaucoup aimé les passages ou apparaissent le fantôme de Damien (voir T1) : témoin des moments dingues de son pote.
Pirus & Mezzo nous tiennent en haleine sans une once d'essoufflement.
Le dernier tome s'annonce, certainement, aussi dur mais peut-être avec une issue positive ?
Quatre années, il aura fallu attendre quatre ans pour avoir la suite du "roi des mouches" ,- je ne dis pas connaitre la suite car le suspense n'était tout de même pas si insupportable que cela à la fin du premier opus-.
On retrouve le personnage d'Eric dans un univers toujours aussi glauque: boissons, sexe, trafic ; mais aussi les petites chroniques autours des personnages (d'ailleurs la galerie de personnages s'étoffe dans ce volume),évoluant dans des décors dessinés à la règle.
C'est carré, d'ailleurs tout est carré: le dessin, les rares phylactères, les récitatifs, le scénario! Car il n'y a pas ou peu de bulles mais des récitatifs intérieurs qui donnent au récit un caractère encore plus oppressant.
C'est toujours aussi sombre, aussi malsain, noir très noir mais superbement dessiné.
A noter que ce second volume est édité par Glénat (collection Drugstore) après l'avoir été par Albin Michel (pour le premier volume). Glénat a conservé le même format et la même qualité de papier que l'éditeur précédent. Seuls changement notables: le prix et la numérotation des pages.
Une bande dessinée de 64 pages qui demande, en outre, beaucoup de temps pour la lire, et cela, n'est pas banal par les temps qui courent.
Mezzo et Pirus signent là , une nouvelle fois, un petit bijou