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Album grand format, couverture classique tout a fait dans l'ambiance western. Édition des années 80, sans qualité ni défaut particulier.
On m'avait offert cet album il y a fort longtemps et il a toujours été pour moi une étrangeté: depuis que je m'intéresse à la BD je n'ai jamais entendu parler de Sicomoro alors qu'à l'époque et encore aujourd'hui le graphisme de ces quatre histoires est totalement unique! Un peu comme les films maudits et uniques de leur auteurs qui sont entrés au panthéon comme des singularités.
Sicomoro (il s'agit d'un pseudo) est de l'école italienne et a participé à la formation de beaucoup d'auteurs de la péninsule. Très vite on reconnaît le trait comparable à celui de Manara, Serpieri, Liberatore,... Giraud avait également ce style sur certains Blueberry. C'est un style des années 70-80 qui sied parfaitement au noir et blanc. Un style entre l'hyperréalisme d'un Alex Ross et les contrastes d'un Hugo Pratt. D'ailleurs, récemment, seuls certains illustrateurs américains se rapprochent ce ce type de dessin. Un style totalement western, faisant ressentir l'épaisseur du cuir des vêtements, la texture de la poussière, la densité des chevelures en bataille et des moustaches touffues. Ça me rappelle les magnifiques illustrations de l'édition Folio junior du Seigneur des Anneaux des années 80 par Philippe Munch (pour ceux qui sont passé par là...).
Cet album totalement unique, comme si Sergio Leone avait été adapté en BD par Sicomoro, propose quatre histoires de l'Ouest:
Celle d'un vieux trappeur retiré des hommes et qui tombe sur une petite frappe qui l'obligera à renouer avec la morale, pour le pire...
Celle d'un tireur professionnel s'entraînant en prévision d'un duel qu'il attend de longue date pour venger son honneur,
Celle d'un desperados décidé à quitter sa vie de pillages et qui tombe sur une caravane de Mormons, pas si pacifiques lorsque surviennent les indiens...
Celle de la guerre d'indépendance américaine, histoire un peu particulière par sa construction et par le fait qu'elle ne se situe pas dans le thème du western.
Toutes ces histoires sont marquées par un pessimisme féroce, cette destinée noire qui ramène toute volonté humaine à la réalité de la violence de ses contemporains. Il n'y a pas d'espoir véritable dans l'Ouest. Seulement des personnages qui croient qu'ils vont surmonter leur destin. Sicomoro fait corps avec ces thématiques classiques du western. Les regards sont puissants dans ses dessins, ceux de la femme, de l'enfant, du père. Ces regards presque angéliques tombent sur une crasse, des peaux burinées par le soleil. Rarement un dessin aura autant incarné un style, une époque. Le Western est un thème on ne peut plus graphique. Ici, entre des séquences de vie quotidienne, de chevauchée et de quelques paysages, quelques fulgurances percutent le lecteur comme cette page de fusillade au dynamisme incroyable. Ce dessin est étonnant tant en quelques coups de hachures il donne à la fois un réalisme et un dessin totalement BD à la fois. La maîtrise de l'italien est impressionnante. Que ce soient les décors, les vêtements, les expressions, les séquences dynamiques, les cadrages, tout est maîtrisé à la perfection chez Sicomoro, ce qui fait revenir la question: comment un tel dessinateur peut-il être si peu connu dans notre pays alors que ceux cités plus haut sont reconnus comme des maîtres? Sans doute par l'absence de BD populaire dans sa biblio et par une atténuation de son style lorsqu'il est colorisé. Sicomoro n'aurait dû faire que du noir et blanc (comme un certain Alberto Varanda). En attendant cet album est un must-have à découvrir de toute urgence si vous aimez le western.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/01/19/rio-grande
Album grand format, couverture classique tout a fait dans l'ambiance western. Édition des années 80, sans qualité ni défaut particulier.
On m'avait offert cet album il y a fort longtemps et il a toujours été pour moi une étrangeté: depuis que je m'intéresse à la BD je n'ai jamais entendu parler de Sicomoro alors qu'à l'époque et encore aujourd'hui le graphisme de ces quatre histoires est totalement unique! Un peu comme les films maudits et uniques de leur auteurs qui sont entrés au panthéon comme des singularités.
Sicomoro (il s'agit d'un pseudo) est de l'école italienne et a participé à la formation de beaucoup d'auteurs de la péninsule. Très vite on reconnaît le trait comparable à celui de Manara, Serpieri, Liberatore,... Giraud avait également ce style sur certains Blueberry. C'est un style des années 70-80 qui sied parfaitement au noir et blanc. Un style entre l'hyperréalisme d'un Alex Ross et les contrastes d'un Hugo Pratt. D'ailleurs, récemment, seuls certains illustrateurs américains se rapprochent ce ce type de dessin. Un style totalement western, faisant ressentir l'épaisseur du cuir des vêtements, la texture de la poussière, la densité des chevelures en bataille et des moustaches touffues. Ça me rappelle les magnifiques illustrations de l'édition Folio junior du Seigneur des Anneaux des années 80 par Philippe Munch (pour ceux qui sont passé par là...).
Cet album totalement unique, comme si Sergio Leone avait été adapté en BD par Sicomoro, propose quatre histoires de l'Ouest:
Celle d'un vieux trappeur retiré des hommes et qui tombe sur une petite frappe qui l'obligera à renouer avec la morale, pour le pire...
Celle d'un tireur professionnel s'entraînant en prévision d'un duel qu'il attend de longue date pour venger son honneur,
Celle d'un desperados décidé à quitter sa vie de pillages et qui tombe sur une caravane de Mormons, pas si pacifiques lorsque surviennent les indiens...
Celle de la guerre d'indépendance américaine, histoire un peu particulière par sa construction et par le fait qu'elle ne se situe pas dans le thème du western.
Toutes ces histoires sont marquées par un pessimisme féroce, cette destinée noire qui ramène toute volonté humaine à la réalité de la violence de ses contemporains. Il n'y a pas d'espoir véritable dans l'Ouest. Seulement des personnages qui croient qu'ils vont surmonter leur destin. Sicomoro fait corps avec ces thématiques classiques du western. Les regards sont puissants dans ses dessins, ceux de la femme, de l'enfant, du père. Ces regards presque angéliques tombent sur une crasse, des peaux burinées par le soleil. Rarement un dessin aura autant incarné un style, une époque. Le Western est un thème on ne peut plus graphique. Ici, entre des séquences de vie quotidienne, de chevauchée et de quelques paysages, quelques fulgurances percutent le lecteur comme cette page de fusillade au dynamisme incroyable. Ce dessin est étonnant tant en quelques coups de hachures il donne à la fois un réalisme et un dessin totalement BD à la fois. La maîtrise de l'italien est impressionnante. Que ce soient les décors, les vêtements, les expressions, les séquences dynamiques, les cadrages, tout est maîtrisé à la perfection chez Sicomoro, ce qui fait revenir la question: comment un tel dessinateur peut-il être si peu connu dans notre pays alors que ceux cités plus haut sont reconnus comme des maîtres? Sans doute par l'absence de BD populaire dans sa biblio et par une atténuation de son style lorsqu'il est colorisé. Sicomoro n'aurait dû faire que du noir et blanc (comme un certain Alberto Varanda). En attendant cet album est un must-have à découvrir de toute urgence si vous aimez le western.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/01/19/rio-grande
Une BD que j'ai trouvé par hasard dans une brocante, et une très bonne surprise! J'aime beaucoup les BD western, et celle-ci mérite une bonne place.
résumé : 4 histoires courtes sans aucun lien, intéréssantes sans etre inoubliables (certaines finissent un peu en queue de poisson...)
Par contre, le dessin est vraiment superbe!! Et le mot est faible, c'est vraiment magnifique! Un roi du croisillon!
Bref, pour ceux qui aiment les TRES beaux dessins, et les Bd western...