Retour à Saint-Laurent-des-arabes
Retour à Saint Laurent des arabes
Une BD de Daniel Blancou chez Delcourt (Shampooing) - 2012
03/2012 (21 mars 2012) 9782756024202 Autre format 154666
Robert Blancou et Claudine Cartayrade, jeunes instituteurs nommés aux postes de Saint-Maurice-l'Ardoise pour la rentrée de 1967, découvrent une réalité dont ils ignorent tout : la condition des Harkis dans les camps militaires. Sans véritablement mesurer l'impact des traumatismes endurés par les familles, ils tissent des liens privilégiés jusqu'à la révolte de 1975 qui mènera à la fermeture du camp.
Le sujet semblait très intéressant dans le style qu'on a crée des sortes camps de concentration pour les exilés revenant de la guerre d'Algérie mais sans les tortures. Les fils de fer barbelés et les miradors sont présents ainsi qu'un couvre-feu le soir. On envoie également des instituteurs dans ces baraques afin d'éduquer les enfants car ils ne savent pas lire et ils ont été déraciné de leur culture. La France a une responsabilité dans l'abandon et le massacre des harkis après avoir accordé l'indépendance à l'Algérie. Oui, elle perd sur tous les tableaux.
Certes, la condition des Harkis a été difficile. Mais quand on vient de lire Passage Afghan, on se rend compte que dans le monde, les conflits peuvent générer des situations d'inconforts encore plus délicates ce qui n'est certes pas une raison. Pour autant, petit à petit une reconnaissance a vu le jour. Par exemple, une loi datant de 2008 permet d'ailleurs aux descendants de harkis de devenir fonctionnaire sans passer de concours dans le cadre des emplois dits réservés ce que n'a pas manqué de faire un descendant que je connais. C'est une forme de discrimination positive ou d'un droit à réparation pour ce qu'une autre nation souveraine a commis comme exactions et massacres. Dur à cautionner...
Il est vrai que certaines personnes auraient honte de bénéficier d'un droit parce qu'un grand-père a été blessé sur un champ de bataille ou victime d'un génocide non reconnu et contesté. Cela s'appelle la dignité. Cependant, notre gouvernement actuel ira plus loin dans la revalorisation d'une allocation de reconnaissance pour une communauté estimé à 500.000 membres. Des versements revalorisés et de plus en plus d'aides dans un contexte de caisse vide et de hausse d'impôts mais il faut ce qu'il faut dans le cadre d'un solde de tout compte d'une autre époque coloniale. Cela me rappelle le débat où les allemands devraient payer pour les grecs par rapport à ce qu'ils ont commis au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Ma position est très ferme: il faut passer l'éponge afin d'avancer sur le chemin de la paix et de la prospérité mondiale.
Sur la forme de cette bd, le dessin est vieillot. C'est terne et cela manque de couleur. Le reportage n'est point dynamique. C'est une compilation de témoignages notamment d'enseignants à la retraite. Une bd émotionnelle pour compatir et pour se repentir. Très peu pour moi sur ce sujet précis, désolé !