Raven (Lauffray)
3. Furies
Une BD de
Mathieu Lauffray
chez Dargaud
- 2024
Lauffray, Mathieu
(Scénario)
Lauffray, Mathieu
(Dessin)
Lauffray, Mathieu
(Couleurs)
Howard, Robert E.
(Adapté de)
09/2024 (20 septembre 2024) 78 pages 9782205203400 Grand format 502961
En piégeant Lady Darksee, Raven fait preuve d'une audace folle. Non seulement, il avait déjà récupéré les émeraudes, mais en plus, il isole la capitaine pirate de son équipage resté au camp. Malheureusement, pour les rescapés du naufrage, la situation est critique : le comte est assassiné par Drago, le second de Darksee, et le « Capricorne » qui devait permettre à tout ce petit monde de s'enfuir de cet enfer, est échoué sur la plage. La menace des cannibales est plus que jamais présente et amis et ennemis d'autrefois devront s'entendre pour faire... Lire la suite
C'est vous dire : L'une des choses que j'ai la +appréciée dans cet album c'est ... la préface avec le résumé des deux premiers tomes pour qu'on se remette vite dans l'histoire! Ca se perd en BD, c'est dommage et cette initiative est donc à louer.
Pour le reste, j'ai quand même eu l'impression d'avoir un peu perdu mon temps (et accessoirement mon argent). Le scénario est bâclé, on a même du mal à croire à la rédemption de Raven.
Navrant.
Suite et fin des aventures de Raven et Lady Darksee dans un opus où chacun cherche à tirer son épingle du jeu afin de fuir avec les émeraudes tant convoitées.
Il ne faut absolument pas chercher du renouveau sur le thème de la piraterie, ici le terrain est balisé et il n'y aura pas de réelle surprise puisque le menu est classique mais copieux: trahison, héroïsme, exécutions et combats.
Visuellement, Lauffray assure comme un chef avec cet ultime volet, il nous en donne pour notre argent en termes de découpage, trait, colorisation, encrage…
Si l'emballage est alléchant et que la forme est belle, quand est-il du fond ? C'est malheureusement là où le bât blesse avec beaucoup de raccourcis et quelques ficelles narratives téléphonées.
Même si la série a des défauts très évidents et ne restera pas dans les mémoires, elle aura été divertissante et finalement bien amenée jusqu'à cette conclusion qui n'a pas besoin de suite pour moi. Pour son prochain projet, je conseille à Lauffray d'engager un scénariste afin de corriger les maladresses et autres écueils d'écriture.
Tout a été dit sur cette série en trois tomes. Mathieu Lauffray s'est bien fait plaisir avec ce qu'il sait parfaitement faire. Une belle histoire de piraterie, avec un dessin virtuose, comme d'habitude.
Mais le graphisme ne suffit pas toujours. Je ne peux n’empêcher de penser à Uderzo reprenant seul Astérix. On a là le même problème. Mathieu n'est pas scénariste. Donc Aie !!!
Ce troisième tome vient clore cette histoire de pirates en beauté. Autant j'avais des réserves sur le précédent volume, autant ce dernier opus m'a passionné. Pourtant l'incipit de cet album peut à priori, désarçonner le lecteur avec des révélations sur l'enfance de Raven.
Avec une pagination plus conséquente que précédemment, Lauffray prend le temps de nous livrer une conclusion digne de ce nom.
Si le personnage de Darksee semble prendre moins de place ici, en revanche Anne fait preuve de tempérament indéniable, jusqu'à éclipser lady Darksee.
Outre, une course au trésor bien amenée, la force de cet album en particulier, et la cette série en général, réside dans le dessin enlevé, et reconnaissable entre tous, de Mathieu Lauffray .
Il nous offre ici de magnifiques planches : celles sous la pluie, par exemple, ou encore avec l'incendie du fortin.
Contrairement à certains, je pense que la fin proposée suffit en elle-même, et qu'il serait inutile de prolonger dans un nouveau cycle.
Même si elle n'égale pas à mes yeux "Long John Silver", cette série est de très bonne qualité, et j'aurai grand plaisir à la relire.
Voici venue la fin (?) des aventures du pirate Raven et comme on s’y attendait depuis un premier tome lu à l’envie, le dessinateur de Long John Silver semble avoir produit sa trilogie à l’impro (au talent comme on dit). Toutes les difficultés rencontrées précédemment se retrouvent concentrées ici avec en outre la très mauvaise idée de monter la pagination à presque un double album pour une intrigue quasiment résolue à la fin du précédent…
L’ouvrage commence par une étrange page de résumé (qui n’existait pas sur le second tome, tiens, pourquoi?) puis sur une bonne surprise: un flashback sur l’enfance de Raven. Le projet étant construit sur la rivalité entre l’anti-héros et la belle Blacksee, le fait de renforcer le background de Raven est plutôt bien vue, en attendant celui de sa rivale (attendez…). Ensuite patatra: Lauffray reprend pratiquement case pour case sur la dernière page du volume deux pour nous enchainer un très long déroulement en unité d’action, de temps et de lieu. Le lieu est incroyablement pauvre avec cette menace majeure d’une attaque massive des cannibales sur le petit fort en bois, sauvages que le dessinateur laissera à l’état d’une masse informe, bien loin des flamboyances barbares qu’il a su croquer par le passé. Le temps se trouve haché avec des séquences brutales sans préparation et qui frisent par moment le ridicule. L’action se résume à des aller-retour de Raven entre les habitants du fort et les pirates piteusement vautrés au pied de leur navire échoué, tout cela en l’absence remarquable d’une Lady Darksee dont l’inévitable retour sonnera creux.
Si la réalisation de l’album a à peu près tout faux je soupçonne Mathieu Lauffray de préparer une suite ou spin off… sur ce qu’aurait dû être son projet depuis le début: Raven et Darksee se tournant autour dans une tragicomédie pirate. Il semble s’être perdu en route faute d’histoire à raconter. Une histoire sans personnage ne tient pas, des personnages sans histoire malheureusement pas plus. Terrible naufrage d’un immense illustrateur qui nous rappelle (en pire) les errements de sa première aventure en semi-solo sur Prophet. Raven n’avait pas pour objectif de révolutionner la BD de piraterie mais avait un potentiel ne serait-ce que dans le ton surprenant adopté. Sur Furies Lauffray dramatise et plonge dans ses tics graphiques sans contrôle, sans mise en scène. Une série à oublier et qui mérite deux étoiles uniquement en raison de l’aura d’un grand auteur et d’une qualité graphique qui reste malgré tour importante.
S’il y a bien quelque chose que j’apprécie en BD, c’est quand le dernier tome d'une série est plus consistant que les autres. Pour « Furies », Mathieu Lauffray nous gratifie de 78 planches, soit 20 de plus que l'épisode précédent. Ce format généreux offre à l’auteur la galerie rêvée pour déployer et faire admirer son talent.
Qu’est-ce qu’il est fort, ce bougre ! Un génie du dessin qui nous en met littéralement plein la vue. Paysages, personnages, décors, costumes, cadrages, lumières, couleurs, découpage… N’en jetez plus, tout est parfait, son style est juste hallucinant.
Cette virtuosité graphique ne peut toutefois pas faire oublier un scenario riquiqui et copieusement caricatural. Mais peut-on demander à des pirates en quête de trésors d’être subtils ? Evidemment pas. On est là pour des combats, de l’aventure, l'odeur de la poudre et des morceaux de bravoure. Et croyez-moi, on en a pour notre argent ! Même si l’histoire tient sur un post-it, elle a tout de même du corps et se laisse lire avec un plaisir régressif qui incite à une indulgence coupable. D’autant que son héros présente une personnalité d’une belle ambivalence.
Mathieu Lauffray, avec ce gros et superbe boulot, valide donc avec éclat son niveau « auteur complet ».
D’ailleurs, avec une fin aussi ouverte et le succès que ce troisième tome ne manquera pas de recueillir, difficile d’imaginer qu'il tourne définitivement la page « Raven ».
A suivre..?