Randolph Carter
1. La ville sans nom
Une BD de
Simon Treins
et
Jovan Ukropina
chez Soleil Productions
- 2024
Treins, Simon
(Scénario)
Ukropina, Jovan
(Dessin)
Paitreau, Stéphane
(Couleurs)
Lovecraft, H.P.
(Adapté de)
06/2024 (05 juin 2024) 54 pages 9782302095748 Grand format 499167
Engagé dans la Légion,Randolph Carter est blessé, seul survivant d'une attaque à Belloy-en-Santerre. Soigné à Marseille, il se lie d'amitié avec un autre légionnaire. Il est témoin du suicide d'un marin américain rescapé du pacifique sud, rendu fou à la suite d'un naufrage. En 1917 ils sont volontaires pour partir au Levant et participent à la campagne de Cilicie.
Engagé dans la Légion étrangère sur la Somme, l’archéologue Randolph Carter assiste à l’irruption de créatures indicibles massacrant son bataillon. Rescapé il entame un voyage en orient sur les traces du médaillon jadis trouvé dans le métropolitain de New-York et représentant une figure à tête de poulp….
Amis Lovecraftphiles bienvenue dans une nouvelle et très élégante itération de l’univers de l’écrivain de Providence qui nous fait découvrir le personnage récurrent de Randolph Carter. Le personnage apparait dans sept récits de Lovecraft en marge du mythe de Cthulhu. Ancêtre d’Indiana Jones, il est archéologue et homme d’action engagé pour un idéal dans la Première Guerre mondiale et relié au culte des Grands Anciens par sa généalogie.
Un peu passif sur ce premier tome (notons que l’histoire aurait probablement justifié trois ou quatre volumes), Carter sert principalement de fil rouge permettant des découvertes racontées par lui et ses interlocuteurs et relatant l’apparition de ces créatures non-humaines. Apparaissant déjà construit, le héros nous narre en deux temps l’histoire de sa famille et comment il en est venu à débarquer avec les boys sur la Somme doté d’un médaillon représentant le grand Cthulhu. Un peu linéaire mais très bien huilé dans l’enchainement des situations classiques des récits lovecraftiens (la rencontre du dément qui a rencontré les Autres, la secte occulte et ses agents infiltrés, le rationnel confronté à l’irrationnel,..), ce premier tome se lit avec grand plaisir et remplit le cahier des charges sur le plan narratif.
Le cadeau bonux est sur les dessins qui sortent du lot par leur qualité qui s’autorisent quelques planches particulièrement inspirées, notamment dans l’utilisation d’une colorisation adaptée aux ambiances. Sans être virtuoses, les dessins sont de ceux qui glissent sous les yeux mais que l’on réalise après coup pour leur lisibilité, leur finesse et leur qualité technique, discrète mais au-dessus de la moyenne.
Cette lecture est donc une excellente surprise, qui plus est chez Soleil qui a la fâcheuse habitude de reproduire les recettes et peine à sortir des rails de la maison. Avec deux tomes annoncés et un héros récurrent qui permet de découvrir une autre facette du gigantesque monde de H.P. Lovecraft, il serait dommage de se priver de cette jolie récréation.
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