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Comment faire un récit autobiographique touchant, qui pousse à réfléchir, à partir du prisme... des cheveux. Bluffant !
Racines est à la BD ce qu'Americanah de Chimamandah Ngozie Adichie est au roman.
Lou Lubie fait coup double cet automne, en remportant les prix Télégramme (Brest en bulles) et Ouest France (Quai des Bulles)...
Deux journaux à la fois concurrents et similaires, dans leur parisianisme bourgeois (qu'est-ce qu'ils ont de breton ?). Il n'empêche que la BD, qui a été primée sous leurs noms, est très positive.
La bibliothécaire me l’a gentiment fait passer sur ma carte, après m’avoir mis l’eau à la bouche et alors qu’il était multiplement réservé... Merci à elle.
Pourtant, je ne partais pas conquis sur ce genre de BD, que ce soit à cause de son trait ou du statut d’influenceuse de Lou Lubie, son autrice.
Mais, d’emblée, je dois avouer que la couverture de la BD m'a attirée... Pas pour sa nudité - ça n'émoustille que les ayatollahs - mais parce que c’est un bel objet, tout en relief... On a envie de la toucher et de la prendre dans nos mains.
Ensuite, si les dessins me rebutaient un peu au départ, j'ai vite changé d'avis à la lecture... Lou Lubie a son style, créole et féminin. Ses dessins sont clairs et accessibles. Cela sert bien son propos didactique, vulgarisateur.
Surtout, la mise en scène est parfaite, avec un grand sens de la narration. Ce qui n’efface pas non plus un plan (il n’y a pas de chapitre) digne d’un blog (c’est un peu fourre-tout). Mais ça reste très fluide.
Enfin, le propos de Lou Lubie est d’une formidable densité. C’est parfois émouvant et elle est parvenue à me passionner avec son histoire de tifs, qu’elle relie aussi à ses origines, à l’Histoire de la Réunion. Le titre est donc particulièrement bien trouvé et j'ai apprécié les passages dans sa langue maternelle, le créole.
Son ton est assez neutre, plutôt juste dans l’ensemble, quoiqu’elle peut parfois s’enflammer un peu je trouve, obnubilée qu’elle est par le cheveu crépu (exemple : pour moi Sibeth N’Diaye est plus une parvenue de la Macronie, qu’une figure importante du féminisme...).
Mais, dans l’ensemble, j’ai lu cette BD avec beaucoup d’intérêt, alors qu’elle était relativement loin de mes centres d’intérêt justement.
Un petit miracle... J'espère que le tome 2 fera repousser les cheveux des hommes, parfois pauvres en la matière...
Très bonne BD qui met en exergue un réel problème que peuvent vivre certaines adolescentes. Le dessin est très classique mais avec de très belles couleurs !
Rose a des origines réunionnaises qui lui ont laissé en héritage de magnifiques cheveux crêpus. Mais Rose n'est pas du tout de cet avis. Pour elle, sa chevelure est un fardeau, une malédiction qui est cause de tous ses maux.
A travers le regard de Rose, Lou Lubie se penche sur un problème de société réel: la norme dans le monde capillaire. Elle décortique l'histoire, s'appuie sur des études et des faits pour dénoncer cette discrimination.
En nous narrant le parcours d'acceptation de Rose, elle dénonce le long chemin qu'il reste à faire dans notre société.
Le scénario m'a ouvert les yeux sur ce vrai problème. L'histoire de Rose a été comme une prise de conscience, une vraie gifle.
Pour accompagner ce récit fort en émotions, Lou Lubie a opté pour une esthétiques aux traits sûrs et aux couleurs chatoyantes.
Les moments qui se basent sur des faits historiques ont une autre teinte, ce qui permet de bien les distinguer. Le dessin est vraiment au service du propos et l'ensemble donne une BD émouvante mais aussi percutante. Lou Lubie nous livre un vrai message. Une BD à mettre entre toutes les mains.
Comment faire un récit autobiographique touchant, qui pousse à réfléchir, à partir du prisme... des cheveux. Bluffant !
Racines est à la BD ce qu'Americanah de Chimamandah Ngozie Adichie est au roman.
Lou Lubie fait coup double cet automne, en remportant les prix Télégramme (Brest en bulles) et Ouest France (Quai des Bulles)...
Deux journaux à la fois concurrents et similaires, dans leur parisianisme bourgeois (qu'est-ce qu'ils ont de breton ?). Il n'empêche que la BD, qui a été primée sous leurs noms, est très positive.
La bibliothécaire me l’a gentiment fait passer sur ma carte, après m’avoir mis l’eau à la bouche et alors qu’il était multiplement réservé... Merci à elle.
Pourtant, je ne partais pas conquis sur ce genre de BD, que ce soit à cause de son trait ou du statut d’influenceuse de Lou Lubie, son autrice.
Mais, d’emblée, je dois avouer que la couverture de la BD m'a attirée... Pas pour sa nudité - ça n'émoustille que les ayatollahs - mais parce que c’est un bel objet, tout en relief... On a envie de la toucher et de la prendre dans nos mains.
Ensuite, si les dessins me rebutaient un peu au départ, j'ai vite changé d'avis à la lecture... Lou Lubie a son style, créole et féminin. Ses dessins sont clairs et accessibles. Cela sert bien son propos didactique, vulgarisateur.
Surtout, la mise en scène est parfaite, avec un grand sens de la narration. Ce qui n’efface pas non plus un plan (il n’y a pas de chapitre) digne d’un blog (c’est un peu fourre-tout). Mais ça reste très fluide.
Enfin, le propos de Lou Lubie est d’une formidable densité. C’est parfois émouvant et elle est parvenue à me passionner avec son histoire de tifs, qu’elle relie aussi à ses origines, à l’Histoire de la Réunion. Le titre est donc particulièrement bien trouvé et j'ai apprécié les passages dans sa langue maternelle, le créole.
Son ton est assez neutre, plutôt juste dans l’ensemble, quoiqu’elle peut parfois s’enflammer un peu je trouve, obnubilée qu’elle est par le cheveu crépu (exemple : pour moi Sibeth N’Diaye est plus une parvenue de la Macronie, qu’une figure importante du féminisme...).
Mais, dans l’ensemble, j’ai lu cette BD avec beaucoup d’intérêt, alors qu’elle était relativement loin de mes centres d’intérêt justement.
Un petit miracle... J'espère que le tome 2 fera repousser les cheveux des hommes, parfois pauvres en la matière...
Très bonne BD qui met en exergue un réel problème que peuvent vivre certaines adolescentes. Le dessin est très classique mais avec de très belles couleurs !
Rose a des origines réunionnaises qui lui ont laissé en héritage de magnifiques cheveux crêpus. Mais Rose n'est pas du tout de cet avis. Pour elle, sa chevelure est un fardeau, une malédiction qui est cause de tous ses maux.
A travers le regard de Rose, Lou Lubie se penche sur un problème de société réel: la norme dans le monde capillaire. Elle décortique l'histoire, s'appuie sur des études et des faits pour dénoncer cette discrimination.
En nous narrant le parcours d'acceptation de Rose, elle dénonce le long chemin qu'il reste à faire dans notre société.
Le scénario m'a ouvert les yeux sur ce vrai problème. L'histoire de Rose a été comme une prise de conscience, une vraie gifle.
Pour accompagner ce récit fort en émotions, Lou Lubie a opté pour une esthétiques aux traits sûrs et aux couleurs chatoyantes.
Les moments qui se basent sur des faits historiques ont une autre teinte, ce qui permet de bien les distinguer. Le dessin est vraiment au service du propos et l'ensemble donne une BD émouvante mais aussi percutante. Lou Lubie nous livre un vrai message. Une BD à mettre entre toutes les mains.