La querelle des arbres
Une BD de Amaya Alsumard et Renaud Farace chez Casterman - 2024
04/2024 (24 avril 2024) 224 pages 9782203198364 Format normal 497645
Une fable au cœur de l’Indochine coloniale. Années 1920. Settimo, bûcheron corse en exil, débarque dans une plantation du bord du Mékong. Petit à petit, ses préjugés d’occidental arrogant s’érodent au contact des locaux et surtout d’un garçon étrange, Chân Ly. Mais les pouvoirs de chaman de ce dernier, ainsi que son grand-frère engagé dans la dissidence politique, se heurtent rapidement à la violence intrinsèque de cette société coloniale. La tension monte, la répression policière s’intensifie et, bientôt, chacun devra choisir son camp...
Les auteurs ont réussi la quadrature du siècle en abordant dans le même album des sujets aussi variés (voire opposés) que le colonialisme, la veulerie de petits colons et du pouvoir en place, des truands prêts à tout, la magie ancestrale, des hommes qui se battent pour un idéal et/ou qui se reconstruisent dans cette aventure humaine. Oufff! Et il y a même un peu d'amour et de d'humour.
Tout sonne juste dans cet album fleuve de 220 pages! C'est transgénérationnel et peut être lu par tous (même si certaines scènes sont un peu dures).
Nous allons découvrir un bûcheron assez costaud qui débarque un peu en fanfare en Indochine dans les années 20. Il doit travailler pour une plantation au bord du Mékong. Il va découvrir une nouvelle culture visiblement plus en harmonie avec la nature et notamment les arbres.
Là encore, cette fable écologique et fantastique au cœur de l'Indochine coloniale a eu du mal à me convaincre malgré des planches graphiques assez prometteuse. Le récit est plutôt lent avec un récit qui a du mal à s'envoler.
Certes, le sujet était assez intéressant sur l'éducation d'un peuple en pleine période coloniale. Il y a des superstitions auxquels ce peuple semble être attaché. Or, on sombre dans le récit fantastique pour leur donner raison face à l’arrogance de l'homme blanc qui organise une véritable répression pour garder le contrôle et surtout le pouvoir.
Le travail graphique réalisé est par contre assez convaincant car on ressent une certaine finesse dans les décors ainsi qu'une bonne expressivité des personnages. Tout ceci concourt à rendre la lecture plutôt agréable. Bref, c'est plutôt du bon travail.
Ce sont plutôt les longueurs du scénario qui laisse à désirer. La maîtrise narrative semble faire défaut. J’apprécie les beaux graphismes car cela concourt à rentrer dans une histoire. Cependant, ce n'est pas au point de trouver d’éventuelles qualités à un scénario quand il n’y en a pas. Bref, une petite déception en ce qui me concerne.
Plongée dans l'indochine coloniale des années 20. Entre arrogance des colons et chamanisme des locaux, une histoire complexe mais très cohérente, une galerie de personnages attachants pour la plupart, un dessin et des couleurs adaptés au récit, bref une réussite anticolonialiste, écologique et humaniste.
Récit complet, au sujet intéressant et bien traité : la découverte de l'Indochine, et la confrontation au colonialisme, par un bûcheron corse rescapé de la grande guerre. Colosse plus fragile et attentionné que sa carrure ne pourrait le laisser supposer, il découvre la culture de l’hévéa, le travail en forêt tropicale, et surtout les coutumes et croyances locales. Il est initié au respect de l’esprit des arbres par Chan Ly un petit garçon exceptionnel, auquel les arbres semblent annoncer tous les événements à venir.
Le dessin "à la hache" rend bien la tension croissante entre les annamites exploités et maltraités et les colonialistes méprisants et violents.
Album à découvrir autant pour le scnénarion que le dessin. Belle surprise. Histoire touchante dans un contexte historique relaté avec justesse. Des messages forts et une dénociation du colonialisme à travers la relation entre un jeune garçon et un bucheron. Tout est juste dans cet album.