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Années 60, Villerupt (Meurthe et Moselle), nous sommes à la Saint Sylvestre et Hervé (dit Baru) et ses potes ont une mission : faire la fête, boire des coups (à l'oeil c'est mieux) et draguer les filles. De plus, un pari a été fait : Hervé doit perdre son pucelage dans les trois jours. S'en suit la tournée des bals, bistros et autres baltringues de troisième catégorie (passé une certaine heure on est plus trop regardant sur la qualité des établissements).
Quequette Blues dont Roulez Jeunesse ! est l'intégrale est une oeuvre de jeunesse de Baru. Bien avant la mode des biographies/autofictions, Il nous raconte donc un épisode de sa jeunesse. Plus que l'anecdote qui sert de fil rouge au récit, c'est la fresque sociale décrite par Baru qui est formidable. La bande de potes dont chaque membre est issu de l'imigration de l'époque (italien, polonais, kabile), le décalage entre cette jeunesse et les parents (rock versus valse), le racisme latent qui profite du plus petit incident pour surgir et l'usine. Cette usine, qui hante toute l'histoire (on est jamais bien loins des haut-fournaux), c'est le véritable personnage pivot de l'histoire; à la fois salvation (elle emploie toute la région) et enfer (le travail est dur et sans répit). Tout le monde finit à l'usine d'une façon ou une autre, quand on sait le sort qu'a reservé l'histoire à la sidérurgie dans cette région on ne peut que frémir au devenir de ces populations.
Plus de 40 ans sont passés depuis les faits racontés et le propos de cette BD est encore totalement d'actualité aujourd'hui. Pas beaucoup de choses ont changé, les jeunes veulent toujours faire la fête, leur parents ne les comprennent pas, les cons sont toujours cons et l'avenir professionnel noir comme le charbon. Le récit de Baru est exemplaire, il va au-delà de ce qu'il raconte rendant la lecture de cette BD passionnante. Petit bémol néanmoins sur le dessin très brouillon par moment (la mise en couleur n'aidant pas). C'est une oeuvre de jeunesse et sa ce voit, malgré tout on décèle déjà tout ce qui va faire de Baru un très grand auteur : l'urgence du trait, la peinture sociale sans concession et la finesse de ses personnages.
Années 60, Villerupt (Meurthe et Moselle), nous sommes à la Saint Sylvestre et Hervé (dit Baru) et ses potes ont une mission : faire la fête, boire des coups (à l'oeil c'est mieux) et draguer les filles. De plus, un pari a été fait : Hervé doit perdre son pucelage dans les trois jours. S'en suit la tournée des bals, bistros et autres baltringues de troisième catégorie (passé une certaine heure on est plus trop regardant sur la qualité des établissements).
Quequette Blues dont Roulez Jeunesse ! est l'intégrale est une oeuvre de jeunesse de Baru. Bien avant la mode des biographies/autofictions, Il nous raconte donc un épisode de sa jeunesse. Plus que l'anecdote qui sert de fil rouge au récit, c'est la fresque sociale décrite par Baru qui est formidable. La bande de potes dont chaque membre est issu de l'imigration de l'époque (italien, polonais, kabile), le décalage entre cette jeunesse et les parents (rock versus valse), le racisme latent qui profite du plus petit incident pour surgir et l'usine. Cette usine, qui hante toute l'histoire (on est jamais bien loins des haut-fournaux), c'est le véritable personnage pivot de l'histoire; à la fois salvation (elle emploie toute la région) et enfer (le travail est dur et sans répit). Tout le monde finit à l'usine d'une façon ou une autre, quand on sait le sort qu'a reservé l'histoire à la sidérurgie dans cette région on ne peut que frémir au devenir de ces populations.
Plus de 40 ans sont passés depuis les faits racontés et le propos de cette BD est encore totalement d'actualité aujourd'hui. Pas beaucoup de choses ont changé, les jeunes veulent toujours faire la fête, leur parents ne les comprennent pas, les cons sont toujours cons et l'avenir professionnel noir comme le charbon. Le récit de Baru est exemplaire, il va au-delà de ce qu'il raconte rendant la lecture de cette BD passionnante. Petit bémol néanmoins sur le dessin très brouillon par moment (la mise en couleur n'aidant pas). C'est une oeuvre de jeunesse et sa ce voit, malgré tout on décèle déjà tout ce qui va faire de Baru un très grand auteur : l'urgence du trait, la peinture sociale sans concession et la finesse de ses personnages.
A lire absolument.