Quelques jours à vivre
Une BD de Xavier Bétaucourt et Olivier Perret chez Delcourt (Encrages) - 2017
09/2017 (06 septembre 2017) 128 pages 9782756082264 Format comics 309666
Ce matin, Juliette prend son service à l'unité de soins palliatifs. Elle est accompagnée par une infirmière senior qui la guide pour ses premiers jours. Dans ce service qui ne ressemble à aucune autre unité médicalisée, elle assiste à la réunion de transmission entre les infirmières de nuit et celles de jour. Juliette comprend qu'elle va devoir remettre en question bon nombre de ses certitudes...
Il est vrai que le titre donne un peu la tonalité de ce documentaire sur les services spécialisés en soin palliatif. Il ne s’agit plus de guérir mais de soigner pour soulager la douleur avant l’heure fatidique. Ce genre de service a vu le jour dans le milieu des années 80 en France alors que cela existait depuis une bonne vingtaine d’années dans d’autres pays européens notamment au Royaume-Uni. Encore une fois, notre pays était un peu à la traîne souvent pour des raisons bassement financières.
La question de l’euthanasie sera également abordée. On apprendra que seuls les pays du Benelux l’ont autorisé légalement. Il s'agit d’éviter l’agonie d’une personne et d'abréger au plus vite ses souffrances. Pour autant, car le débat est plus complexe qu’il n’y paraît, le personnel des soins palliatif n’est visiblement pas préparé pour cela car il poursuit une autre voie à savoir la gestion des souffrances physiques et psychiques.
Cet ouvrage est une sorte de documentaire sur le travail du personnel soignant dans les services de soins palliatifs. Il met en valeur leur travail un peu particulier. Le contexte géographique est celui de la ville de Roubaix, l’une des plus pauvres de France avec un taux d’espérance de vie considérablement faible par rapport à la moyenne nationale.
La lecture a été assez fluide ce qui permet une bonne compréhension. On voit des situations de tous les jours avec parfois beaucoup de peine mais parfois un peu d’humour. Il n’y a point de dramatisation à outrance. Il y a beaucoup d’humanité ce qui fait du bien. Tout sonne vraiment juste.
Un mot sur le dessin. Le graphisme est doux avec des aquarelles de nuances de gris. On notera un trait assez fin.
Je mets 4 étoiles à une œuvre qui le mérite bien. Il est vrai que nos sociétés prônent le culte de la jeunesse et qu’on préfère aisément éluder ces sujets peu réjouissants. Cependant, il faut également envisager sa mort ou celle d’un proche afin de mieux gérer cette phase car on y sera tous confrontés un jour ou l’autre.