Prophet
INT. Intégrale
Une BD de
Mathieu Lauffray
chez Soleil Productions
- 2016
Lauffray, Mathieu
(Scénario)
Dorison, Xavier
(Scénario)
Lauffray, Mathieu
(Dessin)
Lauffray, Mathieu
(Couleurs)
Lauffray, Mathieu
(Couverture)
10/2016 (26 octobre 2016) 196 pages 9782302052291 Format normal 291242
Depuis qu'il est revenu d'une expédition où il a découvert les traces d'une ancienne civilisation, Jack Stanton est en proie à des visions. Tout est bizarre autour de lui : on tente de l'assassiner, un cargo se brise en plein Manhattan et, bien évidemment, personne ne veut croire à ses histoires. Un soir, alors qu'il traverse le pont de Brooklyn, il se retrouve transporté dans un monde parallèle. L'avenir du monde est entre les mains de Jack Stanton. Pourra-t-il éviter un chaos planétaire ?
Le problème avec Mathieu Lauffray c'est l'irrésistible séduction de son dessin. Ses pages vous entrainent dans de vertigineux abysses graphiques tellement évocateurs que vous perdez la notion même du récit.
Quand ce récit se perd dans des méandres oniriques confus il ne vous reste que les images, ce qui, me direz-vous, est déjà très consistant quand on a affaire à un tel talent.
Pour ma part Prophet ne m'a pas fait oublier Long John Silver, ce serait plutôt l'inverse., peut-être eut-il fallu que Xavier Dorison reste aux commandes du scénario jusqu'à la fin.
Comme disait Julien Duvivier : « il faut trois choses pour faire un bon film : d'abord une bonne histoire, puis une bonne histoire, et enfin une bonne histoire », je pense que la recette est la même pour faire une bonne bande dessinée.
Cette histoire de découverte d'un temple maléfique en Himalaya par un archéologue est pour le moins passionnante. Nous allons de surprise en surprise puisque notre découvreur Jack Stanton est alors projeté dans un monde parallèle avec un mystérieux tatouage sur sa poitrine.
On sent l'influence de Sanctuaire sur cette oeuvre ce qui n'est pas pour me déplaire avec une ambiance oppressante et le réveil de créatures démoniaques. Par ailleurs, le dessinateur Mathieu Lauffray assure avec un dessin et un style hors du commun. Tant d'expression et de relief dans les visages! Des décors sublimes notamment celle de New-York en ruine habitée par des créatures cauchemardesques! Un si caractéristique langage graphique que nous retrouverons d'ailleurs avec bonheur dans Long John Silver. Oui, nous avons là un dessinateur hors pair! Il se débrouille d'ailleurs pas si mal en reprenant seul la direction de l'oeuvre à partir du tome 2.
Géniale idée également cette association d'être le prophète non seulement de la destruction passée mais également celui du renouveau. Dans le registre "apocalyptique", c'est ce que j'ai lu de meilleur ! Un dénouement dans le tome 4 très attendu !
Il aura fallu bien des années avant d’aboutir à la conclusion (pour rappel : 9 ans !). Je l’étais promis que j’achèterais la série qu’une fois que celle-ci soit terminée. J’ai subi trop de déconvenue ces dernières années dont celle avec la série Adamson que je n’ai toujours pas digéré d’où mon excessive prudence. J’ai par conséquent acquis les 4 volumes réédités pour l’occasion chez le nouvel éditeur Soleil. J’ai juste regretté le remplacement de certaines couvertures que j’aimais bien.
Pour le reste, j’ai apprécié ce final en relisant l’ensemble d’une seule traite. Je n’ai pas senti de rupture graphique ou bien au niveau de l’intrigue. L’auteur est décidément au sommet de sa forme à tous les points de vue. Cela reste une suite cohérente avec le reste malgré le décalage temporel. C’est de la bonne science-fiction sur le thème de la fin du monde. Il est clair que la pirouette finale ne plaira pas à tous les lecteurs sans doute à cause de sa facilité. Cependant, c’est un choix qu’il faut respecter. J’ai passé un agréable moment de lecture et c’est bien là l’essentiel.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5