Les promeneurs sous la Lune
Une BD de Zidrou et Mai Egurza chez Rue de Sèvres - 2015
03/2015 (19 mars 2015) 56 pages 9782369811053 Grand format 241065
Napoléon Carvallo même une vie tranquille dans une petite ville catalane jusqu'à ce qu'une nuit il se réveille dans le lit de Linh, une inconnue du quartier, sans avoir aucune idée de comment il est arrivé là. Les choses deviennent de plus en plus étrange lorsque cette aventure se répète plusieurs nuits de suite ! Linh accepte de ne pas porter plainte à condition que Napoléon consulte un spécialiste du sommeil… nos héros ne sont pas au bout de leurs surprises : serait-il possible que toute la ville soit prise d'une étrange épidémie de somnambulisme... Lire la suite
C'est une chronique sociale teintée d'humour que nous propose Zidrou. Le thème sera celui du noctambulisme qui semble se propager sur la ville entière. Il met en scène un gars qui termine sa nuit dans le lit d'une jeune femme célibataire et teinturière de profession. Le problème ? Il n'a pas été invité das le lit. Oui, cela peut poser parfois des difficultés !
Le ton de ce conte urbain est résolument léger sur un mode humoristique. Cependant, il arrive également à introduire une dose de poésie autour de ces ballades nocturnes sur les toits de Paris.
Pour autant, je n'ai pas été convaincu plus que cela. Sans doute, il y a trop de naïveté, trop de gentillesse dans cette intrigue qui n'avance pas. Reste le dessin de cette illustratrice espagnole qui réussit à nous charmer.
L’hyper-productif et éclectique scénariste Zidrou est souvent bien inspiré, parfois moins.
Là, c’est franchement moins… « Les promeneurs sous la Lune » est vraiment l’une de ses œuvres mineures ; gentillette mais si légère que j’en cherche encore l’intérêt…
Graphiquement, les décors à la Voutch façonnés par Mai Egurza créent des ambiances vides et léchées plutôt agréables.
En revanche, le scenario qui ne repose que sur une belle mais unique idée – une contagion de somnambulisme – s’avère d’une maigreur famélique. Même les meilleurs passages (le langage des ronfleurs par exemple) sont survolés ou restent allusifs.
Rien ne fait exister les personnages qui ne font que de la figuration, sans finalité aucune. C’est juste une aimable fantaisie. Du coup l’ensemble est étonnamment superficiel alors que tous les éléments préexistaient pour un récit onirique et beaucoup plus profond…car mieux élaborée, cette historiette aurait tout d’une grande !
C'est beau, c'est drôle, c'est tendre, c'est velouté... du Zidrou pur jus avec en prime la découverte, en ce qui me concerne, de Mai Egurza.
De cet ouvrage se dégage une impression douce et éthérée, comme un rêve en pleine journée. Un dessin tout en rondeur et des couleurs tendres donnent au lecteur le sentiment de faire partie de ce rêve. Suivez ces gentils somnambules de toit en toit, emportés par une bise d'humour frais. Un album aux tonalités songeuses qu'il convient d'apprécier au fond de votre lit avant de sombrer dans un profond sommeil... et vous réveillez ailleurs ? Une lecture hautement recommandable, avec comme seul regret une fin un peu désabusée.