Prodigy.
1. La Terre maléfique
Une BD de
Mark Millar
et
Rafael Albuquerque
chez Panini Comics
(Best of Fusion Comics)
- 2019
Millar, Mark
(Scénario)
Albuquerque, Rafael
(Dessin)
Maiolo, Marcelo
(Couleurs)
Studio RAM
(Lettrage)
Yildirim, Özgür
(Couverture)
Davier, Thomas
(Traduction)
11/2019 (06 novembre 2019) 146 pages 9782809481016 Format comics 377889
Edison Crane est l'homme le plus intelligent de la planète. Titulaire du Prix Nobel, compositeur de génie, expert dans tous les domaines et champion de niveau olympique, il n'y a aucun défi qui l'arrête. Il est d'ailleurs l'atout caché des gouvernements de toute la planète pour résoudre les problèmes les plus ardus !
Après l’excellent The Magic Order, cette mini-série constitue le second titre de Mark Millar à être publié après le rachat de sa société d’édition, Millarworld, par Netflix. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on est très loin d’y retrouver la qualité du premier (Prodigy 2018, #1-6).
L’histoire est celle d’Edison Crane, un prodige doué depuis l’enfance dans des domaines aussi divers que variés (les arts martiaux, les échecs, l’économie, la médecine, l’aérospatiale et bien d’autres encore), lancé dans une aventure hors-normes pour déjouer un complot sataniste mondial doublé d’une invasion extraterrestre. A la seule écriture de cette phrase, on se rend immédiatement compte de l’invraisemblance du scénario. Et même si Millar est habitué aux personnages atypiques, il en fait ici beaucoup trop.
L’intrigue ne prend pas le temps de la réflexion et se déroule à toute vitesse, l’aventure se résume à passer des requins de l’océan indien aux terroristes de l’Etat islamique, les méchants sont stéréotypés et on alterne les scènes de cascades périlleuses ridicules et celles de déductions sorties de nulle part. Même le personnage de Crane – ce génie milliardaire philanthrope humaniste et sûr de lui – est bien trop lisse pour être intéressant (à l’inverse des super-héros DC ou Marvel qui composent avec leurs failles et leurs émotions). Enfin, le retournement de situation final est cliché au possible et on croirait avoir lu une série B et non une production d’un scénariste majeur de l’industrie du comics.
Si le scénario est extrêmement décevant, il reste néanmoins le dessin de Rafael Albuquerque pour rattraper, un peu, l’ensemble et passer malgré tout un bon, mais rapide, moment de lecture. S’il s’agit là de la seconde collaboration entre Millar et Albuquerque après Huck en 2015, on n’y retrouve cependant ni la jolie colorisation pastel ni le personnage prodigieux mais surtout humain et sensible de leur précédente collaboration.