Prison
Une BD de
Fabrice Rinaudo
et
Sylvain Dorange
chez La boîte à bulles
- 2022
Rinaudo, Fabrice
(Scénario)
Royant, Anne
(Scénario)
Dorange, Sylvain
(Dessin)
Dorange, Sylvain
(Couleurs)
10/2022 (05 octobre 2022) 80 pages 9782849534458 Format normal 455573
Comment la France traite-t-elle ses prisonniers ?À cette question, il y a ce qui est dit, et ce qui se passe ; il y a la lumière, mais aussi et surtout beaucoup de zones d'ombre. C'est elles que Fabrice Rinaudo a voulu raconter.À travers quatre itinéraires croisés, il a choisi de montrer ce qui ne se montre pas. Ses personnages, qu'ils soient braqueurs, dealers, cambrioleurs, ou simples gardiens de prison, doivent affronter une réalité brutale où la violence, la détresse et la corruption cohabitent malgré tout avec la débrouille et la solidarité.Accompagné... Lire la suite
Voici quatre récits qui nous décrit le quotidien de prisonniers et ce n'est pas aussi rose que le citoyen lambda pourrait le croire. La prison est loin d'être un hôtel luxueux payé au frais de l'Etat et de la communauté. Les gens qui sont enfermés souffrent véritablement et certains en meurent.
Je sais que beaucoup n'ont aucune pitié, aucune compassion vis à vis de ces prisonniers parce qu'ils ont commis des infractions parfois graves, des crimes et des délits. Certains ont roulé avec leur véhicule sous alcoolémie en récidive. Il y a en effet des infractions routières, parfois économiques ou fiscales.
Une simple gifle unique peut également conduire à 4 mois de prison. Un père ayant tué son enfant souffrant d'une maladie orpheline générant des douleurs effroyables peut se retrouver en détention. Tous les prisonniers sont alors mélangés. On peut côtoyer des violeurs de la pire espèce. Il faut savoir qu'une personne sur 1000 est actuellement dans un centre d'établissement pénitentiaire ce qui peut traduire que notre société va mal.
On apprendra surtout qu'un quart de la population carcérale souffrent de troubles psychiatriques. Est-ce que la prison est la bonne solution adéquate plutôt qu'un hôpital psychiatrique ? Quand on songe également à la surpopulation carcérale, il y a de quoi se poser des questions.
La privation de liberté s'accompagne assez souvent de la privation de soin. Il ne fait pas bon être malade en prison. Le nombre de suicide est également particulièrement élevé. La prison est un lieu violent et fortement pathogènes à bien des égards ! Anxiolytiques et anti-dépresseurs sont fournis allègrement afin de maintenir la paix sociale.
Les surveillants ne seront pas oubliés car il souffre également de la violence des détenus mais également du sous-effectif de la fonction publique ce qui rend leurs tâches encore plus difficiles pour un salaire d'ailleurs peu élevé. J'ai bien aimé l'histoire d'amour d'Audrey qui s'est faite licenciée suite à une dénonciation car il ne faut pas avoir de lien étroit avec les détenus.
Il s'agit juste dans cette œuvre très sombre de prendre conscience de ce qu'est réellement la prison, une ogresse qui avale tout cru et qui recrache entre haine, folie et violence. Je n'ai jamais été trop convaincu qu'il s'agit d'une solution pour réhabiliter les détenus dans la société. Cela peut produire assez souvent tout l'effet inverse.
Documentaire réussi, autant par le propos que par le dessin, sur l'univers carcéral en France.
Le dessin se prête très bien au scénario.
Cette BD nous plonge dans l'univers carcéral. On suit le personnage de Guy qui va être notre guide dans cet endroit qui est inconnu à de nombreuses personnes. Cette BD m'a permise de découvrir la vie dans une prison. Autant vous dire, que ce que nous décrivent les auteurs ressemblent à l'enfer. Le travail, le manque de soin, le mépris, les bagarres....Les vignettes s'enchainent et nous dévoilent un univers sordide.
J'ai personnellement été choquée par de nombreuses scènes. Certaines situations m'ont révolté. Il y a une déshumanisation et un véritable mépris pour ces prisonniers. Le scénariste de par son récit nous montre l'envers du décor et dénonce une situation carcérale en rupture.
Esthétiquement, le trait est brut et les couleurs sombres. Le choix graphique permet d'insister sur cette obscurité, sur cette noirceur et cette atmosphère sordide.
Cette BD est donc vrai plaidoyer pour une amélioration de la vie en prison. Le scénario et les illustrations servent parfaitement ce message fort.