Le premier homme
Une BD de
Jacques Ferrandez
chez Gallimard
(Fétiche)
- 2017
Ferrandez, Jacques
(Scénario)
Ferrandez, Jacques
(Dessin)
Ferrandez, Jacques
(Couleurs)
Kaplan, Alice
(Préface)
Camus, Albert
(Adapté de)
09/2017 (28 septembre 2017) 150 pages 9782075074155 Grand format 311464
En 1913, Henry Cormery, arrive d'Alger pour prendre la gérance d'une ferme dans un petit village algérien près de Bône. Il est accompagné de sa femme sur le point d'accoucher. À leur arrivée, elle met au monde leur fils, Jacques. Quarante ans plus tard, nous retrouvons Jacques, devenu adulte, qui tente de savoir qui était son père. Celui-ci, mort lors de la guerre, un an après sa naissance, lui est donc inconnu. Jacques se rend pour la première fois sur sa tombe à Saint-Brieuc. Peu après, lors d'un voyage à Alger où il rend visite à sa mère, Catherine,... Lire la suite
Jacques Ferrandez est devenu au fil du temps le spécialiste de l’histoire de l’Algérie sous domination coloniale française pendant plus de 150 ans avant de connaître l’indépendance pour son plus grand bonheur. Il s’attaque à une grande œuvre littéraire de Camus qui était resté inachevé à sa mort assez brutale lors d’un tragique accident de voiture.
On plonge dans une Algérie où les français et les arabes cohabitaient presque de manière assez pacifique pour faire tourner l’économie locale. Il ne faudra pas omettre le fait qu’ils ne vivaient pas sur un même pied d’égalité ce qui peut expliquer bien des choses. Graphiquement, c’est toujours aussi beau avec des couleurs bien chaudes comme pour rappeler le climat et les paysages ensoleillés. On ressent avec nostalgie tout le quotidien de cette Algérie aujourd’hui disparue.
Il s’agit en l’occurrence de raconter l'enfance de Jacques Cormery inspirée par celle du jeune Camus puis de partir plus tard à la recherche du père. Le défi était plutôt de taille car il fallait adapter en bande dessinée une œuvre littéraire assez majeure qui est enseigné dans toutes les universités consacrées aux grands auteurs du XXème siècle. Il a su conserver l’esprit de l’auteur en illustrant le roman. Bien écrit et bien dessiné.
A noter une grosse erreur de datation. Le héros ne peut avoir 40 ans en 1957 alors qu’il n’avait qu’un an en 1914. Il y a parfois de grosses incohérences qu’on relève et qui peuvent pourtant passer assez inaperçu.
Ceux qui sont nés à Alger et qui ont dû quitter ce pays suite à la guerre et au terrorisme pourront s’y retrouver. Les autres apprécieront sans doute un certain humanisme dans l’appréhension des situations malgré quelques faiblesses.