Pour en finir avec le cinéma
Une BD de Blutch chez Dargaud - 2011
09/2011 (09 septembre 2011) 82 pages 9782205067026 Format normal 137977
Qu'est-ce que le cinéma ? Quel effet nous fait-il ? Pourquoi l'aimons-nous? Autant de questions auxquelles Blutch répond à sa manière – profonde, humble et réfléchie –, puisant dans sa prodigieuse culture et, surtout, dans sa très grande science de raconteur de bande dessinée. Il évoque ainsi Burt Lancaster, Jean Gabin, Michel Piccoli, Luchino Visconti, Claudia Cardinale, Tarzan, Psychose... Tout autant essai graphique que bande dessinée ultime rêverie et fantasme sur l'autre art de la narration par l'image, Pour en finir avec le cinéma signe l'arrivée... Lire la suite
"Acteur mûrit, actrice vieillit!... Mais mon pauvre lapin, le cinéma n'a rien d'un art, c'est un produit culturel... Son aspiration spirituelle se réduit à un seul mot : bénéfice. Si tu vois là-dedans quelque chose d'exemplaire, c'est bien triste..."
Blutch écrit des livres difficiles d'approche. Si vous n'êtes pas cinéphile, passez votre chemin, il n'y a rien pour vous ici. Et quand on parle de cinéphile, on parle des classiques du cinéma, pas de "j'ai vu tous les Marvel".
Blutch éprouve certainement (enfin, je crois, je ne le connais pas) un amour pour le cinéma. Mais dans ce livre, il débat avec lui-même. Qu'est-ce que le cinéma, au juste? Peut-on voir dans le cinéma un art absolu au même titre que les tableaux peints? Ou est-ce encore une excuse pour exhiber des demoiselles dénudées? Les visages des acteurs peuvent-ils être sublimés? Le cinéma vaut-il davantage que le théâtre? Tant de questions que Blutch se pose.
Il faut vraiment aimer le cinéma pour apprécier cette BD. Si vous êtes capable de replacer chaque référence cinématographique présentée ici, chapeau. À noter que certaines scènes semblent tirées directement de "La Volupté", autre BD de Blutch. Le personnage qui se demande : "Qui se souviendra de lui? Qui se souviendra d'elle?" a déjà été vu dans cette dernière. De même, la main de gorille qui touche une femme, une autre scène quasi identique à celle qu'on a vue dans "La Volupté". La référence? Le cinéma, bien sûr.
En voici une que j'expose au hasard. Au bas de la page qui commence par "L'origine des espèces.", un homme et une femme se donnent un baiser sur la bouche. Cette scène est tirée du film de 18 secondes, "The Kiss", paru en 1896, film qui avait provoqué l'indignation à l'époque.
Il y a beaucoup de matériel ici. Blutch présente une réflexion fascinante, pour peu qu'on aime vraiment le cinéma.
"Pour damer le pion aux vieux croûtons, on a dit de l'art qu'il était 'moderne'... Puis, comme cette épithète prit de l'âge, l'art devint 'actuel'... Et quand ça n'a plus suffi, on lui colla l'enseigne 'contemporain'."
D'abord, un avertissement : ce livre (remarquable, à mon humble avis) de Blutch est exclusivement réservé aux cinéphiles compulsifs, et sans doute vaut-il mieux avoir dépassé la cinquantaine pour pouvoir réellement "se l'approprier". Les autres s'ennuieront probablement profondément devant ce qu'ils qualifieront d'histoires incohérentes pleines de références obscures, même s'ils prendront logiquement plaisir devant un dessin magnifique (mention spéciale aux délicieuses jeunes femmes peu vêtues qui parsèment "Pour en Finir avec le Cinéma" d'images excitantes...). Maintenant, si l'on est fan de "La Horde Sauvage", de Burt Lancaster ou de Michel Piccoli, si l'on a passé une bonne partie de sa vie à ennuyer à mort sa compagne à force de rabâcher des considérations profondes sur le Cinéma, à se fâcher avec ses amis et se ridiculiser en société parce qu'on admet mal l'inculture cinématographique générale, ce livre est bel et bien un délice. Et une souffrance aussi. Car tout ici est VRAI : le génie des réalisateurs, des acteurs, des films célébrés dans des planches reprenant souvent magistralement des scènes célèbres, mais aussi notre bêtise terminale à disserter éternellement sur ces sujets qui n'intéressent que nous, et, pire, à vouloir toujours avoir raison. Et finalement à foutre notre vie en l'air. Oui, Blutch a raison, sans doute vaudrait-il mieux en finir une bonne fois pour toute avec le Cinéma !
L'analyse précédente est exacte sur au moins 2 points : 1) la présentation du cinéma proposée ici est au mieux personnelle (c'est celle de l'auteur & n'est en aucun cas universelle), au pire dissuasive. En effet, l'hommage est masqué par une lecture difficile (c'est le 2ème point) & finalement ennuyeuse.Si c'est ce que pense Blutch du 7ème art, (comme le titre, tel un jugement définitif) le laisse supposer , alors c'est réussi. Mais est-ce vraiment le cas ?
Qu’est-ce que le cinéma ? Quel effet nous fait-il ? Pourquoi l’aimons-nous ? Autant de questions auxquelles Blutch répond à sa manière – profonde, humble et réfléchie – puisant dans sa prodigieuse culture et, surtout, dans sa très grande science de raconteur de bande dessinée.
Blutch a décidé de parler de son art préféré – où, quand le Neuvième art rencontre le Septième art !
Dans ce livre aux multiples bichromies, tantôt jaune-blanc, vert-blanc, bleu-blanc, violet-blanc, ce sont autant de "nouvelles" misent bout à bout et donc avec chacune sa couleur. C'est bien fait et graphiquement c'est superbe, même, c'est saisissant par moment !
Un dessin dense et expressif. Blutch évoque une relation complexe, entre amour et répulsion, entre critique et admiration vis à vis du cinéma, des ses acteurs comme Burt Lancaster, Jean Gabin, Michel Piccoli, Luchino Visconti, Claudia Cardinale, Kirk Douglas, Godard, Catherine Deneuve, ou de ses films comme Tarzan, Psychose, Le voyeur, French Cancan, ...
Nous avons entre les mains une bande dessinée qui ressemble à un art graphique. Un recueil d'histoires, dont certaines prennent la forme de cadavre exquis dessinés – fragments de la vie de l'artiste en sept vignettes !
Blutch veut-il en finir avec le cinéma ? C'est sans compter son amour immodéré pour la chose !
Parfois énigmatique, Blutch nous conduit dans son imaginaire de cinéphile. Bien évidemment pour prendre plaisir, il faut le comprendre, quoique ... Cette lecture n'est pas forcement compliquée, j'avais peur quelle le soit ... Cette lecture va sans doute plus attirer les quarantenaire voir cinquantenaire. Disons que les personnes qui ont passés des heures dans les cinémas Art et Essai se retrouveront ... !
Rêverie et fantasme sur l’autre art de la narration par l’image, cet album est vraiment captivant.
Blutch se présente comme étant le narrateur de cet album, un album ou il nous raconte l'impact qu'a eu le cinéma sur sa vie, dans sa culture, comment il perçoit ce qu'est le cinéma ...
Bien que cela puisse demander un effort de lecture, c'est un exercice de style réussi.
Son oeil exercé et son crayon maîtrisé font de cette bd un bel hommage au ciné de grande qualité.
Au final, j'attends la prochaine séance du cinéma de Blutch avec impatience