Pot-bouille
Une BD de
Simon, Cédric
et
Éric Stalner
chez Les Arènes
(Les Arènes BD)
- 2020
Simon, Cédric
(Scénario)
Stalner, Éric
(Dessin)
Stalner, Éric
(Couleurs)
Jacquet, Yvan
(Lettrage)
Quaresma, Antoine
(Couverture)
Mellot, Philippe
(Autres)
Zola, Émile
(Adapté de)
03/2020 (04 mars 2020) 126 pages 9791037500625 Format normal 387365
Tout juste arrivé à Paris, Octave Mouret emménage rue de Choiseul dans un immeuble bourgeois au coeur d’une capitale en pleine transformation haussmannienne. Derrière la façade policée, il découvre l’envers du décor : basses intrigues et adultères à tous les étages ! Chacun fait sa petite cuisine peu ragoûtante pour s’acheter une place dans la société du Second Empire. Avec l’appétit d’un jeune loup affamé, Octave s’en donne à cœur joie parmi ces hypocrites, prend une maîtresse à chaque étage et s’enivre des mesquineries de familles prêtes à tout... Lire la suite
Un album intéressant.
Il se lit avec plaisir, je connaissais (mais avait largement oublié) l'œuvre de Zola.
Sur le fond, le rythme de la BD aurait pu être un peu mieux géré, avec des temps de suspens, d'actions, voir d'humour.
Sur la forme, les dialogues manquent cruellement de niveau. Le beau français fait défaut. (Il n'y a qu'à lire les deux premières planches de "Capes et de crocs") par exemple.
Et sur les dessins, rien à dire, ils sont plutôt réussi même si je n'aime pas du tout la colorisation beaucoup trop numérique. Mais on voit bien que le dessinateur ne détaille pas ses dessins et s'appuie sur la colorisation numérique pour donner un aspect propre à l'ensemble. Il faut dire qu'avec en moyenne 2 albums par an soit environ 200 planches, le dessinateur doit faire vite.
Pot-bouille se veut une réflexion sur la bourgeoisie parisienne au temps du second empire. C'est surtout une chronique d'immeuble comme on peut les voir sur la chaîne M6 mais à une époque bien plus reculée. Cependant, on remarque que certaines choses chez l'être humain dans son comportement n'évolue guère.
En vérité, je n'ai pas trop aimé ce marivaudage bourgeois qui donne parfois la nausée au niveau des valeurs véhiculées. Certes, c'est le reflet d'une époque où Haussmann avait refaçonné Paris pour l'offrir à des gens plus fortunés. On croisera le magasin « Au bonheur des Dames » par exemple et sa bonne société parisienne vivant dans l'opulence et le mépris des sans-dents.
Pour le reste, c'est assez bien dessinée au niveau des appartements luxueux mais pour moi, un bon graphisme ne suffit pas. Il faut que le récit me passionne ce qui était loin d'être le cas. Sans doute, j'aurais mieux apprécié si j'étais un littéraire féru des œuvres d'Emile Zola ce qui n'est pas vraiment mon cas en toute honnêteté.
Excellente adaptation d’une histoire qui se déroule juste avant le célèbre Au bonheur des dames. Uns histoire de mœurs, les maris, les femmes, les amants et les domestiques... Ça pourrait être du Feydaux si c’était traité avec humour mais il s’agit là d’une approche plus dramatique qui met en lumière la rapacité de la bourgeoisie su second empire. Une adaptation très réussie tant d’un point de vue scénaristique que du côté des illustrations magnifiques de Stalner.
Après un très bon « La curée », Cédric Simon et Eric Stalner continuent d’explorer les romans d’Émile Zola avec « Pot-bouille ». Il est bien sûr évident qu’en 120 pages les auteurs de cette BD ne peuvent retranscrire tout le roman et surtout la partie descriptive. Aussi, le scénariste, s’attache t’il plus aux différents jeux entre les protagonistes.
On suit l'histoire d’Octave Mouret, arriviste et grand séducteur, avec une certaine délectation parmi tous les personnages de l’immeuble où il a élu domicile. Les frasques des uns et des autres montrent une société dépravée où chacun essaye de se cacher derrière un mur d’honnêteté qui n’est qu’une façade grossière.
Cédric Simon s’attache aussi beaucoup au personnage de Madame Josserand qui essaye coûte que coûte de placer ses filles et de leur trouver un bon parti. Rien de plus normal d’ailleurs car il s’agit du personnage le plus grotesque et le plus risible du roman.
Que cela soit au dessin ou au scénario, la représentation de cette fin du XIXème siècle du Paris des Grands magasins, du moins de son début, constitue une belle réussite.
Simon et Stalner excellent dans la représentation en BD des romans de Zola. J’espère qu’ils sont déjà à l’œuvre pour nous offrir la suite directe de « Pot-bouille » « Le bonheur des dames ». Ce roman devrait sortir en BD chez Casterman adapté par Agnès Maupré mais les premières planches offertes ne me plaisent guère. Je préfère de loin le dessin plus « académique » de Stalner.
Deuxième adaptation de Zola, deuxième réussite. Il ne s'agit pas des romans les plus connus des Rougon-Macquart, je les ai lus il y a longtemps, et je ne sais plus s'il s'agit de romans particulièrement cyniques, ou si c'est Simon qui a choisi de faire ressortir ce cynisme. Quant au dessin de Stalner, il colle parfaitement avec le ton et l'époque. Un régal !