Le postello
Une BD de Hervé Richez et Winoc chez Bamboo Édition (Grand Angle) - 2016
01/2016 (06 janvier 2016) 112 pages 9782818934722 Format normal 267274
Passionné d'art pictural, Stéphane K. acquiert un tableau qui ressemble trait pour trait à une célèbre toile de Degas. Il croit d'abord détenir un « modello », œuvre préparatoire en vue de la réalisation du tableau final. Mais sa toile semble postérieure au chef d'oeuvre du grand maître… Stéphane n'aura alors de cesse que de prouver l'authenticité de son « postello ». C'est le début d'une enquête passionnante dans le monde impitoyable de l'Art et de l'expertise…
Un dessin avec un trait que je trouve timide, pour un scénario technique et surprenant. Je trouve intelligent qu'un auteur/scénariste ai voulu parler de l'authenticité des œuvres d'art, sujet toujours un peu brulant, car les prétendus "expert en art" ne sont jamais vraiment des personnes certifiées par un organisme ou l'état, il n'existe malheureusement pas de certificat (compliqué à mettre en œuvre). De ce fait, "Postello" devient une course à découverte de l'authenticité pour un tableau peut-être signé Edgar Degas. Et notre chère Stéphane K est donc prêt à mettre en jeu sa vie de famille pour découvrir les secrets de ce tableau (ce que je trouve vraiment dommage personnellement...), et s'il a été vraiment peint d'une main de maitre. L'intrigue présente suffisamment de rebondissement pour nous tenir en haleine, le dessin manque un peu de pêche et le scénario est très auto-centré sur un seul arc narratif : pas d'autres sujet de conversation pour nos personnages, on parle d'authenticité et d'art 100% du temps. Un roman graphique intéressant avec une explication en postface qui est la bienvenue.
Quand vous êtes né orphelin, il y a peu de chances pour vous de côtoyer le monde de l’art. C’est pourtant ce qui est arrivé à… Appelons-le Stéphane. Stéphane K.
Au milieu des années 80, il est proche de la jet-set qui passe par Paris. Il y guide même des gens tels que David Bowie. Il fréquente quelques-unes des mannequins les plus célèbres, sans toutefois avoir nécessairement un lieu où se poser, où dormir. C’est au cours d’une de ses « incrustes », qu’en se réveillant sur un canapé, il découvre une sérigraphie d’Andy Warhol… Et c’est le coup de foudre. Le virus de l’art ne le quittera plus jamais.
Il commence par travailler pour un antiquaire. Il veut étudier l’art ! De temps en temps, il réalise une jolie opération en servant d’intermédiaire.
Aux puces, il tombe un jour sur un tableau qu’une femme s’apprête à acheter. Mais ce tableau, il le veut ! Quelque chose lui parle, alors il ment effrontément à cette dame en prétendant qu’il est étudiant à l’école du Louvre et que ce tableau est mal dessiné…
Critique :
Jamais, je n’aurais cru être à ce point intéressé par un livre que j’aurais cru d’une banalité consternante : un mec qui aime l’art et un tableau en particulier. Bof !
Ah, mais non ! Pas bof du tout ! Le scénario d’Hervé Richez est admirablement construit. Il est digne d’une des meilleures intrigues policières ! Et en plus, il fait découvrir au lecteur les arcanes du monde de l’art, celui des œuvres qui se comptent en centaines de milliers d’euros, et bien plus, celui des pseudo-experts qui croient tout savoir d’un (ou de plusieurs) artiste(s), celui de ces gens qui peuvent faire chuter, ou au contraire, faire grimper la cote d’un artiste, et surtout d’un tableau. Mais ne voilà-t-il pas qu’avec le temps et les progrès de la science, ces experts tombent de leur piédestal car les techniques scientifiques viennent prouver ou démentir leurs dires de façon bien plus convaincante : faites entrer le microscope stéréoscopique, la lumière ultra-violette, les rayons infrarouges et la radiographie, pour n’en citer que quelques-unes de ces techniques.
Je ne suis pas certain que le style de dessin très épuré et les couleurs de Winoc séduiront tout le monde. Avant de me plonger dans l’histoire, juste en feuilletant le livre, je ne me sentais guère attiré par l’ouvrage. Mais, bon, voilà, on me l’offre ! Alors que faire d’autre que de le lire par pure courtoisie, histoire de ne pas décevoir la personne qui me l’a offert ? Et là, toutes mes idées préconçues s’effondrent ! Impossible de m’arrêter de le dévorer malgré la fatigue due à l’heure très tardive où j’ai entrepris la lecture. Et impossible de faire l’impasse sur le dossier « L’expertise des œuvres d’art au XXie siècle, par-delà le regard… » ! Et de revenir en arrière pour relire certains passages ! Finalement, le dessin qui ressemble à un amalgame d’esquisses me plaît infiniment. Voilà exactement le genre d’ouvrage que j’ai feuilleté sans éprouver le moindre intérêt, peut-être même en émettant en mon for-intérieur des « Beurk ! Beurk ! Beurk ! » et qu’il me plaît de rouvrir et de lire et relire... Et d’en apprécier les dessins et la mise en couleurs !
Petite précision : si les noms ont été changés, l’histoire, elle, est vraie !
Il y a des bd ou l’on passe à côté...et un jour dans un bac d’occasion on découvre une bd a petit prix qui nous attirent. Sans conviction on se laisse tenter...et surprise on se retrouve avec une superbe bd qui nous transporte. Le Postello est instructive bien ficelée avec un scenario et un dessin de grande qualité...à lire absolument !