Polaris ou la nuit de Circé
Une BD de
Fabien Vehlmann
et
De Bonneval, Gwen
chez Delcourt
(Mirages)
- 2018
Vehlmann, Fabien
(Scénario)
De Bonneval, Gwen
(Dessin)
De Bonneval, Gwen
(Couleurs)
<N&B>
(Couleurs)
10/2018 (03 octobre 2018) 152 pages 9782756074108 Autre format 343088
Jeanne sépare soigneusement sa vie de flic et ses activités libertines nocturnes. Mais cette frontière vole en éclats quand elle va devoir enquêter sur le meurtre d'une jeune femme impliquant Circé, un cercle mystérieux cherchant à réinventer l'art érotique grâce à d'étonnants jeux sous contraintes, comme l'Oulipo le fit jadis avec la littérature.
Cette bd qu'on pouvait espérer provocatrice finit par un regard finalement assez puritain pour désigner les fantasmes d'une bande de bourgeois friqués. Même l'esthétisme est d'une grisaille alarmante voire déprimante.
Certes, on avait connu Vehlmann dans des oeuvres plus grand public alors que Gwen de Bonneval dessinait des bds pour la jeunesse. C'est clair qu'on misait sur un grand écart mais ce n'est pas malheureusement un essai très réussi au final.
Certes, il y a un soupçon d'audace comme l'introduction de la science-fiction mais le lecteur sera vite perdu en cours de route. En effet, il y a comme une sorte de pseudo-intellectualisation de l'érotisme via l'art et la littérature. Cependant, cela ne le fait pas car il y a un vrai classicisme ajouté à une esthétique sombre assez pauvre. Bref, c'est fade.
Il n'y aura de supplice hélas que pour le lecteur...
Je me suis ennuyé , trop long : 140 pages et une enquête qui dure , qui dure . Les dessins en noir et blanc sont trop stylisés et les émotions des personnages mal retranscris et la fin sans le personnage principal ( flic en plus ) pour nous donner son avis manque ; bof
Dans le genre lecture alambiquée, on ne fait pas mieux.
Le postulat de départ est intriguant. Le crime l’est tout autant et la manière dont l’auteur distille les éléments au fur-et-à-mesure de l’enquête donne un rythme plaisant à la première moitié du récit. Mais le sujet de cette enquête qui semble léger au premier abord est en réalité assez lourd. L’intrigue est quant-à-elle complexe et à la moitié du livre, on rentre dans une seconde phase qui peut parfois s’averer gênante et mène à une lecture éprouvante. Cette seconde partie est beaucoup moins fluide que la première. Le côté glauque de certaines scènes développe la lourdeur du récit et le côté mystique de Circé est, hélas, contrebalancé par un manque de légèreté dans la narration. Dommage.
Hélas toujours, le dessin au trait épais et gras n’amène aucune légèreté lorsque le récit le nécessite. Les touches de couleur décrivant les échanges n’évoquent, pour moi, aucune poésie.
La fin, synonyme de délivrance au propre comme au figuré ne m’a, hélas encore une fois, pas mené à une quelconque réflexion sur cette lecture ni sur son sujet.
Soit cette lecture manque de finesse et de rythme, soit je suis complètement passé à côté.
Dans ces deux cas, je ne peux vous la conseiller.