Plunge (2020)
Plunge
Une BD de
Hill, Joe
et
Stuart Immonen
chez Urban Comics
(DC Black Label)
- 2021
Hill, Joe
(Scénario)
Immonen, Stuart
(Dessin)
Stewart, Dave
(Couleurs)
Cromatik Ltée
(Lettrage)
Petit, Arnold
(Traduction)
Gardeil, Camille
(Traduction)
05/2021 (28 mai 2021) 136 pages 9791026828389 Format comics 425021
Au lendemain d'un tsunami, on détecte au large du détroit de Béring le signal de détresse du Derleth, un navire d'exploration scientifique... disparu depuis 40 ans. Le biologiste marin Moriah Lamb rejoint l'équipe de remorqueurs d'épaves missionnée par Rococo International, un groupe privé très intéressé par la cargaison du Derleth. De même qu'il est heureux que les mystères de l'univers soient inaccessibles à l'entendement humain, certains secrets devraient quant à eux rester immergés dans les abysses du cercle arctique.
Plunge est l’un des tous premiers albums de la nouvelle collection horrifique Hill House Comics de DC Comics. Au programme de celui-ci, des personnages un brin caricaturaux mais bien amenés, le dépaysement de la haute mer et de l’Arctique, un navire – et son équipage ! – qui refont mystérieusement surface et évidemment une petite touche d’horreur qui va crescendo au fil des épisodes. Bref, l’histoire scénarisée par Joe Hill débutait parfaitement (Plunge 2020, #1-6).
Certes, elle n’est pas follement originale et certains de ses ingrédients ont un air de déjà-vu – les livres ou les films exploitant ce registre étant nombreux, The Thing notamment dont la filiation est revendiquée par les auteurs – mais elle est tout de même très prenante et divertissante. Proche du survival fantastique avec un côté série B assumé, je rangerais Plunge entre Sanctuaire (Christophe Bec) pour la BD franco-belge, et The Wake (Scott Snyder) pour les comics. L’album bénéficie du dessin de Stuart Immonen et c’est un régal pour les yeux. Quelques grandes cases en pleine page auraient toutefois été la bienvenue pour décrire l’ambiance polaire que l’on voit finalement assez peu.
Malheureusement, la fin arrive trop rapidement et n’est pas des plus subtiles. J’en aurais volontiers pris pour quelques épisodes supplémentaires, jusqu’au double s’il le fallait, si cela avait permis au scénariste d’expliquer cette lubie pour les mathématiques, le fonctionnement des trois artéfacts et peut-être sortir la carte des Grands Anciens de Lovecraft avec plus de finesse. Il y a là matière à un bon téléfilm mais pas davantage. Cela avait si bien commencé, dommage.
Oh, et puisque l’on n’a pas tous choisi russe LV2 au collège, il eut été utile de traduire, ne serait-ce qu’en appendice, les dialogues en cyrillique aux deux pages concernées, блин !
Album quasi-parfait jusqu’à la moitié du récit et l’irruption du fantastique pur, Plunge souffre alors malheureusement de la malédiction quasi-inévitable du genre. S’il évite la grandiloquence qui fait souvent sombrer les meilleurs pitch dans le n’importe quoi, Hill ne sait pourtant pas bien comment se dépatouiller de son histoire dès lors que les Grands anciens débarquent dans son intrigue. Reste les dessins somptueux de Stuart Immonen, qui justifient à eux seuls la lecture de ce (peut-être) one-shot... [...]
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