Le photographe de Mauthausen
Une BD de
Rubio, Salva
et
Pedro J. Colombo
chez Le Lombard
- 2017
Rubio, Salva
(Scénario)
Colombo, Pedro J.
(Dessin)
Landa Chillón, Aintzane
(Couleurs)
Rubio, Salva
(Autres)
Rubio, Salva
(Préface)
09/2017 (29 septembre 2017) 102 pages 9782803635252 Grand format 311595
Comme beaucoup de ses camarades déportés dans le camp de Mauthausen, Francisco Boix ne pensait qu'à survivre à ce cauchemar éveillé. Mais lorsqu'il croise le chemin du commandant Ricken, esthète nazi des plus pervers, qui prend plaisir à photographier l'horreur, le jeune homme comprend qu'il tient là un témoignage unique. A condition de parvenir à faire sortir les photos du camp... L'histoire vraie d'un témoin à charge du procès de Nuremberg, et de son combat pour la vérité et le souvenir.
Pourquoi ressasser un passé aujourd'hui révolu ? se demande le premier commentaire. Justement, pour ne pas que cela se renouvelle ! Nous n'avons pas connu la guerre, et nous ne pouvons imaginer qu'elle revienne en Europe. Ce genre de témoignage est là pour nous rappeler que c'est bien ici chez nous que tout cela est arrivé au XXème siècle. Merci aux auteurs pour ce fantastique travail de mémoire !
Mon avis pourrait paraître paradoxal....
La BD est excellente. Le sujet est difficile mais traité avec humanisme, sensibilité et je crois, vérité. Le dessin cadre au scénario, rien à redire.....
C'est le très net parti pris du supplément qui me gène. Salva Rubio, le scénariste écrit : "l'Espagne (d'aujourd'hui) est elle une véritable démocratie ?" Sans commentaires!!!!!!
Et il ne cesse de désigner les bons et les méchants (je ne parle pas des nazis, s'entend!!!!)....
Je n'achète pas une BD pour subir un cours d'histoire, M. Rubio devrait en tenir compte, il est scénariste pas prof.....
Mais je persiste à dire que cette BD est vraiment à lire, le destin de Francisc Boix est tout autant extraordinaire que tragique, et cet ouvrage lui rend un hommage plus que mérité.
Vu le sujet, difficile de dire du mal de cet album.
Ce qui est décrit est atroce ; et pourtant, on ne nous montre pas tout, les auteurs ont la bienséance de nous épargner le plus dur, qui est suggéré, dit mais pas montré.
Ce n'est pas un album de BD divertissant. Le sujet est grave, d'autant plus grave qu'il est vrai, et documenté. De ce point de vue là, le travail des auteurs est remarquable.
Alors d'où vient mon malaise, au moment de dire ce que je pense de cet album ?
Le dessin, s'il n'est pas exempt de tout reproche, contient de beaux moments (graphiquement parlant). Mais, fatalement, le dessinateur a eu du mal à éviter l'écueil de l'indifférenciation des personnages, qui sont tous rasés et habillés du sinistre pyjama.
L'essentiel n'est pas là, mais il s'agit d'une BD, alors il faut bien en tenir compte.
Non, le malaise ne vient pas de la BD en elle-même, mais du sujet. Encore une histoire traitant des camps de concentration et des nazis. C'est terrible à dire, mais le sujet est vu et revu, jusqu'à l'écoeurement, à se demander si certains ne se délectent pas de cette période de l'histoire.
Avant et après cette période, il n'y a jamais eu d'atrocité, semble-t-il. Pour les autres victimes, toutes les autres victimes de toutes les autres périodes, c'est d'une grande injustice. Un peu comme ce dont se plaint (à juste titre, d'ailleurs), François dans cette histoire.
Au final, je ne relirai pas cet album, non pas par ce qu'il manquerait de qualité, pas à cause d'une mauvaise histoire, mais tout simplement parce que je suis né en 1970 et que je ne peux pas me sentir coupable de choses que je n'ai pas vécu. Chaque siècle, chaque époque a eu son lot d'atrocité.
Je préfère me tourner vers ce qui enchante, plutôt que de replonger dans ce qu'il y a de plus horrible en l'homme. Et garder mes indignations pour le temps présent, plutôt que de ressasser un passé aujourd'hui révolu.