Philémon
15. Le diable du peintre
Une BD de Fred chez Dargaud - 1987
06/1987 55 pages 2205031171 Grand format 15 à 20 euros 14978
- Le diable du peintre - 54 planches, aucune pleine page.
- Le diable du peintre - 54 planches, aucune pleine page.
Info édition : 1 planche de prélude
Fred écrit et dessine beaucoup moins durant cette décennie. La faute à un corps qui lui échappe et à un esprit retord qui, parfois, lui fait défaut.
Il y a dans cet avant dernier tome d'une série d'anthologie tout le meilleur et le moins bon de l'auteur.
C'est verbeux mais les dialogues sont drôles, piquants. Les bons mots pleuvent de d'humour nostalgique même si l'auteur les a déjà utilisé dans les albums précédents. ils deviennent alors comme un lightmotif qui construit aussi l'univers si foutraque et si jubilatoire. Les dialogues sont savoureux d'esprit vif mais, oui, il y en a beaucoup.
Les dessins sont boursouflés d'habitude et saturent parfois trop la case. Mais l'ambiance, grâce à cela, est folle tout le long de la lecture. On est immergé. On n'halète pas à savoir la suite (on s'en fout presque) mais on profite de l'instant présent, du climat poétique, de l'humour aigrefin.
Le scénario est un prétexte pour Fred. Parfois cela fonctionne merveilleusement comme par magie, parfois c'est juste un voyage, une errance de scénette en scénette. Dans cet opus, on oscille entre le grand n'importe quoi et la délicatesse des émotions humaines.
Fred sait doser ces effets. Du grand-guignol de cirque à la comédie dramatique, cet album est tout à la fois. Et c'est en cela que l'œuvre faussement naïve se lit aussi dans la réflexion philosophique intense. Fred maitrise la double lecture à la perfection. Ce 15ème album le prouve encore une fois.