Petit traité d'écologie sauvage
1. Petit traité d'écologie sauvage
Une BD de Alessandro Pignocchi chez Steinkis - 2017
03/2017 (01 mars 2017) 104 pages 9782368461075 Autre format 301361
Et si le Premier ministre se prenait de passion pour les rainettes ? Et si écraser un hérisson par mégarde risquait de déclencher la fureur de son esprit protecteur ? Et si le monde et ses dirigeants adoptaient l’animisme des Indiens d’Amazonie ? La culture occidentale traditionnelle, quant à elle, ne subsisterait plus que dans quelques régions françaises, où un anthropologue jivaro viendrait l’étudier et militer pour sa sauvegarde. De ce parti pris, Alessandro Pignocchi fait émerger un monde où les valeurs s’inversent, les lignes se déplacent... Lire la suite
Au croisement de Zai zai zai et de Saison brune :
un album d'une puissante simplicité !
Drôle, poétique, politique, philosophique... en qq traits et qq bulles.
Chaque relecture amène dans un autre chemin de pensée ou d'imaginaire.
Merci
Alessandro Pignocchi, chercheur en sciences cognitives et en philosophie de l'art, spécialiste d'ornithologie, a depuis longtemps travaillé sur les indiens Jivaros Achuar, au cœur de l'Amazonie. Après un premier livre où il racontait son séjour parmi eux, qui se voulait plus le récit d'une confrontation d'un parisien à une vie totalement différente qu'un récit anthropologique, il publie ce Petit traité d’écologie sauvage, reprenant plusieurs bandes de son blog.
Loin de toute volonté universitaire ou de reportage, il nous expédie dans un futur proche où le monde entier aurait soudain décidé d'adopter la vision animiste des Jivaros. Dès lors les animaux et les plantes accèdent aux statuts d'êtres vivants et les conflits changent totalement d'ordre. Le Parlement Européen se terrifie de ses votes passés, les dirigeants tentent tant bien que mal de fuir ou de démissionné mais son forcés par leurs peuples à rester à leur place : un Hollande dépité tente tant bien que mal de démissionner pour son premier ministre, réincarné en concombre de mer...
Parmi plusieurs réjouissance, une longue partie est consacré à des saynètes ou un chercheur indiens tente de comprendre, avec une approche regard anthropologique, les us et coutumes baroques d'une des dernières peuplades de citadins fréquentant un bar PMU. Le récit de ses observations et ses conclusions, toutes marquées par le plaquage par le chercheur de ses propres visions du monde et complètement décalées avec la réalité, forme un réjouissant miroir des défauts que peut avoir ce types de recherches...
Avec sa connaissance très fine et de la recherche comme des sociétés entrant en collision, Pignocchi porte un regard très amusé sur la société contemporaine sans jamais verser dans un quelconque pittoresque. Ce jeu sur le type de récit, accentué par l'effet "carnet de voyage aquarellé" du dessin et l'humour constant, fonctionne à merveille et donne une bande dessinée politique bien plus originale que beaucoup d'ouvrages affirmant l'être.