Perico
2. Perico 2/2
Une BD de Régis Hautière et Philippe Berthet chez Dargaud (Ligne Noire) - 2014
09/2014 (26 septembre 2014) 62 pages 9782505019961 Grand format 219672
Suite et fin de Perico, polar noir bien serré de Régis Hautière et Philippe Berthet... Au programme : corruption, Mafia, Cuba, jolies filles et suspense ! Ce second tome de Perico s'ouvre quelque part entre Miami et Hollywood. Pour un service rendu à son frère, la vie de Joaquin a basculé. Le jeune serveur sans histoire s'est retrouvé au coeur d'une affaire de blanchiment d'argent et de trafic de drogue. Il devient alors l'homme à abattre. À ses trousses : les sbires du président cubain, les truands de la pègre locale et... la Mafia ! Il est totalement... Lire la suite
Un excellent dyptique Cubano-Américain, porté par 2 auteurs au sommet de leur art.
Le scénario, sur fond de crise Castrique, est mené de façon très intelligente et nous emmène avec les 2 protagonistes dans leur Road Trip.
De multiples rebondissement viennent alimentés l'histoire déjà très prenante et divertissante.
L'ambiance Seventies est très bien retranscrite à travers la patte graphique de Berthet.
Perico est un cocktail explosif, exotique et dépaysant qui mérite d'être lu tout en sirotant un bon cocktail cubain.
Très bon diptyque au scénario solide, au dessin très agréable avec des couleurs qui décrivent l’ambiance de Cuba et des USA des années 50 et 60 au plus juste. Les automobiles sont superbes (les filles aussi) et les sentiments des protagonistes sont parfaitement déclinés, pour un final cruel mais très bien orchestré.
Point final du dyptique de Régis Hautière et Berthet, cet album s’inscrit parfaitement dans l’esprit de cette collection ligne noire. Tout au long de ce voyage aux allures de chasse à l’homme, le jeune Joaquin grandit très vite et prend une belle et sombre envergure, déployant toutes ses forces pour assurer la protection de la belle Livia. Ainsi, il tentera par tous les moyens de s’affranchir de cette image un peu trop lisse dans laquelle il était enfermé dans le premier opus. Il s’affirme et prend les décisions que la course-poursuite leur impose dans un combat où tout semble pourtant perdu d’avance. Tenace, intrépide, il file droit. Le lecteur est emporté avec lui dans cette course folle et sentira tout comme lui le poids du danger qui rôde et le souffle chaud des prédateurs qui guettent leur proie, dans un silence que seuls les coups de feu savent rompre sans scrupule. Le scénario tissé par Hautière est efficace, sombre et tranchant et me réconcilierait presque avec le polar. Les dessins de Berthet sont, quitte à me répéter, assez éloignés de ma sensibilité graphique, mais force est de constater qu’ils servent à merveille l’univers et les codes du genre. Berthet joue sur les nuances, s’amuse des contrastes. Des parkings sordides noyés sous une pluie glaciale qui se mélange au sang des cadavres aux paysages désertiques où les corps sont enfouis sous un soleil de plomb, les décors se succèdent au rythme de cette diabolique fuite en avant et confèrent au récit un rythme vif et haletant. Il y a juste ce qu’il faut de ce trait un peu surannée qui transporte le lecteur dans une Amérique en pleine mutation, déjà nécrosée par une poignée d’hommes de pouvoir qui ne jurent que par la grisante corruption et les billets verts tachés de sang tout en se délectant de leur sale or blanc dans l’ombre et la sueur des étreintes coupables.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/10/08/perico-t2-hautiere-et-berthet/