Penss et les plis du monde
Une BD de Jérémie Moreau chez Delcourt (Mirages) - 2019
09/2019 (25 septembre 2019) 215 pages 9782413013518 Autre format 372125
À l'aube des temps, Penss, piètre chasseur, passe ses journées à contempler la beauté de la nature. Rejeté par son clan, il est contraint à la survie en solitaire et promis à une mort certaine. Mais au printemps, il arrache à la terre son plus grand secret : tout dans le monde se déplie inéluctablement. Une nouvelle vie commence pour Penss et, il en est certain, un nouvel avenir pour l'humanité...
L'album est bien, en plus il est beau. L'histoire est très originale et Jérémie Moreau nous entraîne encore dans une saga qui conduit ses personnages à aller au fond d'eux-mêmes. Ce sont la réflexion, la remise en cause des habitudes et la démarche intérieure qui leurs permettent de surmonter les épreuves existentielles (ici la survie pure et simple au sein d'une nature incroyablement belle mais hostile).
Néanmoins, Jérémie Moreau nous rend exigeants. Quiconque aurait fait cet album, j'aurai mis 4/5 en appréciation. Mais dans le cas présent peut être qu'en comparant avec Grimmr, l'histoire est plus récitative et un peu plus manichéenne.
Mais c'est peut être un caprice de lecteur gâté.
Dans tous les cas Jérémie est déjà un grand de la BD avec une démarche singulière.
J'aime beaucoup le travail du talentueux Jérémie Moreau mais j'ai été moins séduit par cette dernière publication. Pourtant, il bénéficie d'une excellente qualité d'édition avec un graphisme toujours hors pair. C'est en tous les cas très soigné.
Je me suis un peu perdu dans toutes ces réflexions philosophiques qui amène un homme à survivre à la faim pendant l'ère préhistorique. Il y a une véritable force narrative et un déploiement phénoménal de moyens mais pour un résultat qui m'a semblé très abscons.
Encore une fois dans une œuvre, je n'ai pas supporté l'épisode sur le cannibalisme. C'est plus fort que moi, car cela me dégoutte vraiment. Le thème sera celui d'un doux rêveur face à une nature assez hostile.
Objectivement, c'est du tout bon. Subjectivement, on aime ou pas. Cela reste en tout cas assez poétique et presque métaphysique. Un album contemplatif.
Dans la lignée de "La Saga de Grimr", on se retrouve ici avec une nouvelle aventure au cœur d'une nature aussi belle que sauvage et dans laquelle s'entremêle poésie, romance et tragédie.
L'histoire est touchante, profonde et reflète non seulement notre passé, mais aussi ce que pourrait bien être notre avenir si l'homme ne change pas. Un homme qui n'est rien fasse à la puissance de la nature, et à plusieurs moment l'auteur nous le rappelle.
Les couleurs à l’aquarelle sont toujours aussi maitrisées et fortes. La patte graphique de Jérémy Moreau est d'ailleurs mille fois reconnaissable. Lui seul a ce talent pour nous faire partager autant d'émotions avec des planches entières de dessins sans aucun texte.
D'ailleurs, le découpage ne fait que renforcer cette impression. Entre des doubles pages pour partager avec nous l'immensité de la nature et des pages composées de dizaines de petites cases pour figer un moment fort, une émotion, l'auteur nous balade dans des rythmes très différents, ce qui ne nous laisse aucun moment de répit.
Une fois plongé dans cet album, on le dévore littéralement jusqu'à la fin.
A l'instar d'autres jeunes talents qui ont créés la surprise tels que Mathieu Bablet ou Timothé le Boucher, Jérémy Moreau est un auteur qui a sans aucun doute sa place parmi les grand, et dont je vais suivre avec intérêt la carrière très prometteuse.
Pourtant fortement conseillé par mon libraire, j'ai finalement emprunté ce livre à la médiathèque,et j'ai bien fait...
En effet, je pense être passé à côté de quelque chose, tant ce one shot m'a déçu. Je n'ai pas compris l'engouement de certains autour de cette fable philosophie et écolo qui n'a m'a guère touché.
Autant "la saga de Grimr" m'avait emballé, autant les aventures de Penss, personnage que je ne trouve pas sympathique,m'ont laissé perplexe.
Seules les pages sur le sort que Penss réserve à sa mère, après sa mort, m'ont littéralement étonnées voire dérangées.
Sinon, le sort de Penss m'a laissé complétement indifférent.
Je passe sans doute à côté d'un bon album, mais je n'ai guère trouvé un intérêt dans cette histoire
Un moment de lecture inoubliable !
Jérémie Moreau aborde un nouveau style graphique, et il fait une fois de plus mouche.
Chaque page est une merveille de composition, avec mention spéciale pour les doubles pages se déroulant au coeur des plis du monde, de toute beauté.
Le texte est à la hauteur des dessins, fin, sensible, extrêmement poétique, une plume admirable.
Hautement recommandé.
Après la formidable "saga de Grimr", j’attendais avec envie le nouvel opus de J. Moreau.
Et la grosse surprise vient du dessin. Si on reconnait bien le style de l’auteur dans les paysages, cette fois-ci ses personnages sont stylisés par un trait épaissi et très simplifié, presque enfantin. Ce côté manga est un peu déroutant, surtout quand on avait apprécié comme moi la finesse des traits de Grimr…mais on s’y fait rapidement.
Jérémie Moreau nous raconte le moment précis où l’Homme se détache de la Nature pour fonder la Culture, où il passe de la bête à l’humain : après une perte insurmontable, Penss, le petit homme préhistorique, contemplatif et fluet se dresse contre LE monde pour mettre en œuvre "SON" monde, celui qu’il a rêvé, dans lequel les hommes ne seraient plus obligés de payer un lourd tribut à la nature. Fort de ses observations et de son intelligence, il va tenter de déjouer les pièges des hivers, de la famine et de la mort pour rechercher une forme d’harmonie.
La portée philosophique de ce livre est énorme mais les mots sont simples et beaux, aussi puissants que poétiques. Un fascinant récit d’apprentissage plein de sagesse et de réflexion, universel, beaucoup plus abordable que "La saga de Grimr".