Pax Romana
Une BD de Jonathan Hickman chez Urban Comics (Urban Indies) - 2014
02/2014 (20 février 2014) 144 pages 9782365773720 Format comics 210368
2045. Alors que l'Islam est devenu la religion dominante en Europe et que l'Ouest rejette 2045. Alors que l'Islam est devenu la religion dominante en Europe et que l'Ouest rejette le monothéisme, les laboratoires du CERN découvrent la possibilité du voyage dans le temps. Le Pape ordonne alors la création d'une armée privée qu'il envoie en 312 après J.-C., au temps du règne du premier empereur chrétien, Constantin. Arrivés à destination, les paradoxes temporels, idéologiques et personnels des mercenaires du Vatican entrent alors en collision, menaçant... Lire la suite
D'abord interpellé par cette couverture flamboyante, le synopsis à terminé de me convaincre . Cette oeuvre de Jonathan Hickman est un petit bijoux visuel, esthétiquement originale, artistiquement superbe . Cependant quelques défaut viennent ternir son image .
A propos du scénario, nous traversons le temps pour participer à cette uchronie révolutionnaire dont l'objectif est d'oeuvrer pour le bien de l'humanité . Les religions, la politique et le genre humain en prennent pour leur grade à travers des tirades qui n'en finissent plus, parfois intéressantes et malheureusement trop souvent verbeuses (à tel point que plusieurs fois nous sortons du domaine de la bande dessinée pour un genre théatral) . Le lecteur, s'il n'est pas à 100% de ses facultés peut très rapidement se perdre, s'ennuyer ou pire , s'endormir . L'histoire prend un temps non négligeable à se mettre en place pour finalement très peu d'action (Il y a pourtant matière à faire avec cette période historique), et surtout pour un dénouement qui tombe comme un cheveux sur la soupe .
Le pitch uchronique avait tout pour plaire. Nous sommes en 2045 alors que l'Islam est devenue la religion dominante en Europe. Le CERN a découvert que les voyages dans le temps sont possibles. Le pape ordonne une espèce de croisade à des voyageurs temporels qu'il envoie en 312 après JC au temps du règne du premier empereur chrétien Constantin. Il s'agit de changer le passé pour sauver le futur. Bref, l'ennemi c'est l'Islam.
Inutile de dire que je n'adhère pas du tout à cette guerre des religions ou plutôt ce fantasme répandu chez les auteurs de provoquer la peur panique d'une islamisation totale de notre société. C'est à la mode actuellement chez les littéraires (mais pas que) et cela fait monter les extrêmes.
Sur la forme, c'est véritablement hideux. Les dessins ne ressemblent à rien que des formes géométriques sans aucune saveur. Les dialogues sont véritablement assommants dans un genre porté sur le bavardage incessant. On dirait un ouvrage composé sur un ordinateur. Oui, le rendu visuel est franchement hideux. Il n'y a pas d'autres mots pour décrire cela. Le problème est que le lecteur ne rentre pas dans l'histoire fort complexe car il est bloqué par cette confusion graphique.
Certes, l'auteur a ses fans avec les fameux Avengers. Cependant, je n'aime pas cette licence et encore moins le film à succès et à effets spéciaux. Pax Romana est un ratage complet. C'était prometteur mais c'est bâclé.
Après avoir survolé quelques pages, j'étais déjà intrigué par cet ouvrage. En lisant le résumé, je jubilais carrément ! L'annonce est alléchante : on navigue dans le temps, avec un brin de sf, et sur fond de bouleversements de l'histoire des religions, et donc du monde connu.
Finalement, le plus plaisant avec Pax Romana (et ici, il n'y aura surement pas l'unanimité...) c'est cette illustration fabuleuse. Plastiquement, le récit est captivant, la lecture est un apprentissage, à l'instar du renouveau voulu par les protagonistes armés du récit. Les qualités graphiques m'ont tout de suite convaincu. Seulement, cela ne suffit pas à faire une bonne BD ! Sans spoiler, je dirais que le récit se disperse très vite sur les dernières planches, il s'effrite. Quel dommage, car l'idée de départ est plutôt encourageante.
Pax Romana sonne comme un très bel essai graphique, manquant de substance, ou peut être de plusieurs volumes pour s'affirmer et pour convaincre totalement.
Tout de même, une sympathique découverte.