Pawnee
Une BD de Patrick Prugne chez Daniel Maghen - 2013
08/2013 (29 aout 2013) 74 pages 9782356740328 Grand format 194869
Alban, jeune soldat français envoyé en Louisiane et porté déserteur, partage à présent la vie des indiens Minetaree. Solidement lié d'amitié avec le trappeur Toussaint Charbonneau, il a abandonné tout espoir de retrouver Louis, l'ami qui l'avait accompagné en Amérique avant de tomber aux mains des Pawnees. Sa décision est prise, il va rentrer en Europe... Malheureusement, son chemin croise celui de guerriers Shawnees, et d'une bande de miliciens. Si ces derniers sauvent la vie d'Alban, ils se révèlent d'une sauvagerie et d'une cruauté bien supérieure... Lire la suite
De tous les albums de la "saga indienne" de Patrick Pugne, celui-ci est mon préféré. Ce récit de vengeance se lit d'une traite, avec une tension qui s'installe petit à petit et qui va crescendo au fur et à mesure que l'histoire avance. Impossible de lâcher le livre avant la fin, d'autant que les dessins sont comme d'habitude à tomber !
Un album qui a la particularité de pouvoir se lire comme un "one shot" bien qu'il s'agisse de la suite de FRENCHMAN, un autre chef d'oeuvre de P.Pugne.
Mon avis sera un peu plus mitigé...
Alors que j'avais lu Frenchman il n'y a pas si longtemps, je ne me rappelais plus du tout des différents protagonistes que nous trouvons dans Pawnee. C'est dire que l'histoire ne m'avait pas trop marqué. J'aime toujours autant le dessin à l'aquarelle de Patrick Prugne avec ses couleurs pastel. C'est une véritable oeuvre d'art digne de figurer dans une galerie comme celle de Daniel Maghen à Paris qui finance cette bd. On ressent toute la beauté de ces contrées encore sauvages et qui malheureusement vont être saccagées par l'homme blanc.
Pour le reste, il ne se passera pas grand chose. On vit surtout le contexte entre des indiens qui commencent à s'organiser pour lutter contre l'expansionnisme de l'homme blanc mais également les rivalités entre tribus ou entre les Anglais et les Français. Il y a un réel souci de la part de l'auteur de coller le plus possible à l'Histoire ce qui est louable.
J'aurais sans doute voulu aimer davantage cette aventure humaine qui nous transporte au temps des indiens. Cependant, ce n'est pas plus que cela car il manque quand même une certaine intensité. Le dessin à lui seul vaut le détour d'autant que nous aurons droit à 25 pages de cahier graphique... Bref, une illustration réussie à défaut d'un bon récit.
"Frenchman" et "Pawnee" sont un véritable poème visuel. La nature omniprésente est sublimée par les aquarelles parfaites de Patrick Prugne et ses ambiances dont lui seul a le secret. Il dépeint si bien les grands espaces d’avant la conquête de l’Ouest que le Nouveau Monde devient un personnage à part entière. En cela, ces deux albums sont avant tout un hymne majestueux aux Indiens, hôtes indissociables de ces terres vierges.
L’histoire est forcément (trop ?) romanesque mais ses ressorts, même classiques, sont assez solides. Comme chez Lepage ou Gibrat, le contraste est marqué entre les héros, idéalistes et portant beau, et la galerie de soudards aux sales gueules. Mais pas de bons sentiments pour autant : les désillusions, les compromissions et la mélancolie feront partie du chemin… L’ensemble est bien documenté et superbement mis en pages.
Cerise sur le gâteau, les cahiers graphiques sont un régal. Du grand art !
C’est un réel plaisir de se replonger dans les magnifiques aquarelles de Patrick Prugne qui fusionnent parfaitement avec la nature sauvage et luxuriante des Grandes plaines à l’époque de la Conquête de l’Ouest. On pourra également admirer dans les dernières pages les croquis et recherches préalables à la version finale.
Par comparaison avec « Frenchman », l’action est plus présente ici. En revanche, j’ai noté plus d’invraisemblances. En effet, on imagine difficilement Angèle, cette jeune paysanne volontaire mais plutôt réservée débarquer sept ans après son amant et son frère dans cette Amérique vaste et encore inconnue, conversant sans problème avec les habitants avec un aplomb étonnant alors qu’elle semble encore submergée par le chagrin. Et il n’y a pas que cela, mais je ne peux en parler au risque de révéler l’intrigue. C’est un peu comme si l’auteur avait voulu se rattraper après le scénario un peu indolent, contemplatif si l’on veut, de l’épisode précédent. Pour cela, il n’a pas hésité à accentuer le romanesque au détriment de la crédibilité. Alors effectivement, on est un peu plus captivé, mais il y a certains moments où on ne peut pas s’empêcher de lever les yeux au ciel… et on regrette la superficialité des personnages qui n’arrange rien à l’affaire…
Dans l’ensemble, c’est sûr, on ne boudera pas son plaisir. Cette suite reste agréable à lire, davantage pour les dessins admirables que pour l’histoire. Par ailleurs, si le rappel du contexte historique en avant-propos est judicieux, je trouve dommage que l’auteur n’ait pas jugé utile d’expliquer pour quelles raisons les Anglais imposaient un blocus maritime aux Etats-Unis à l’époque (1811)…
Après Canöe, Frenchman et Pawnee, Patrick Prugne continue à nous régaler avec ses aquarelles sublimes et ses scénarios puissants (pour les 2 derniers cités). L'auteur inscrit toujours son récit dans un contexte historique précis pour mieux y introduire l'histoire de ses héros. Nous les suivons ici avec passion d’autant que nous avons fait leur connaissance dans Frenchman. Il y a beaucoup de force narrative dans ces planches et les aventures des antagonistes sont d'une intensité remarquable ! A lire absolument...
"Le Basané", "La Truite", "Le Chinois", "N’a qu’un Œil, alias Mc Leod" représentent la force obscure, tandis qu’ "Ours Gris" ou "Celui qui devait venir" incarnent la force tranquille et l’honneur, mais également le bras vengeur…Cet album, aux vignettes et aux couleurs extraordinaires est un merveilleuse suite de Frenchman, où se disputent une violence inouïe et un respect des valeurs, une soif d’aventure et l' aspiration à une certaine sédentarisation, le tout dans les grands espaces automnaux proches des Grands lacs…Alban et sa sœur Angèle, paysans normands nous ont fait vivre une belle épopée auprès des Pawnee, sans doute aujourd’hui disparus, engloutis par la folie de….l’homme blanc….
Tout simplement magnifique cette suite de Frenchman, l'histoire est secondaire car l'essentiel ce sont les rapports entre les hommes dans ce territoire sauvage en pleine mutation, et la fin nous laisse très nostalgique.
Une véritable œuvre d'art qu'on ne se lasse pas d'admirer.
Chapeau l'artiste !
Après avoir relu" Frenchman" , je me suis plongé dans le dernier ouvrage de Patrick Prugne, "Pawnee". Car s'il est annoncé comme un one shot, cet opus n'est ni plus ni moins, la suite de" Frenchman", reprenant la destinée des principaux protagonistes huit ans plus tard.
Mais ce qui retient l'attention à première vue, c'est la beauté des planches de Prugne. J'ai pris beaucoup de temps à découvrir cet album, tant les paysages y sont magnifiques (et je ne vous parle pas des doubles pages, ni du cahier graphique imposant que nous offrent les éditions Daniel Maghen)
Par rapport à" Frenchman", le rythme est plus soutenu et le scénario plus dense, nous amenant parfois des surprises.
Peut-être un peu cousu de fil blanc, les dernières pages sont somptueuses, et teintées d'émotion. D'ailleurs, dans un de ses commentaires dans le cahier graphique, Patrick Prugne écrit "je crois bien que je voulais dessiner le silence", et bien le pari est réussi dans les dernières pages (pages 72 et 73)où tout est dit , presque sans dialogue.
Un album à lire mais surtout à relire, en prenant son temps.