La parole du muet
1. Le géant et l'effeuilleuse
Une BD de Laurent Galandon et Frédéric Blier chez Bamboo Édition (Grand angle) - 2016
04/2016 (30 mars 2016) 46 pages 9782818932940 Grand format 274318
Fin des années 1920. Célestin n'a qu'un rêve en tête : réaliser des films. Fraichement débarqué à Paris, il devient décorateur pour un grand studio, où il rencontre Constance qui lui fait lire une histoire qu'elle a écrite. Enthousiaste, il décide de la porter à l'écran, malgré son inexpérience. Aidé de quelques amis, il va investir la nuit les studios pour réaliser son film !
Avec cette BD, le lecteur fait un plongeon dans les années 20. L'apparition et l'expansion du cinéma muet est au centre de ce scénario qui a su me captiver dès les premières planche.
Nous découvrons donc le personnage de Célestin, un homme au physique massif qui s'avère très vite être un nounours rêveur. Fasciné par le monde du cinéma, il veut réaliser ses propres films. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Célestin a une sacrée culture cinématographique. Son arrivée à Paris, sera marquée par la découverte d'un nouveau genre de film, les pornos. Il se retrouve donc à observer une femme entrain de s'effeuiller. À la sortie de la séance, Célestin a pris sa décision, l'effeuilleuse sera l'héroïne de son futur film.
Le scénario est passionnant. Il nous plonge dans une histoire émouvante. J'aime ce rythme qui rappelle justement les films des années 20. Le tout est soutenu par des personnages touchants. En effet, la galerie de protagonistes est magnifiques. Ils ont su m'émouvoir par leur sensibilité et leurs choix. J'espère que le deuxième tome offrira une belle évolution à tous ces personnages.
L'esthétique est quant à elle est très belle. J'ai adoré la façon dont les personnages sont dessinés. Les vignettes fourmillent de détails et c'est véritablement sublime. Mention spéciale à Sébastien Bouet dont le traitement des couleurs complètent cette ambiance très années 20 qui a su me séduire.
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Le dessin n'est pas stéréotypé et de bon niveau (malgré des défauts sur les visages, des proportions...)
l'histoire n'est pas forcement centrée sur le cinéma des années 20 (comme je m'y attendais) mais l'ambiance d’époque est bien restituée. On va suivre le parcours naif du héros pour devenir réalisateur et c'est loin de ce qu'il idéalise. Le scénariste ajoute un petit coté sombre et romantique à l'histoire ce qui lui donne de la profondeur...
La colorisation est plutot bonne et ne dénature pas les décors d'epoque. Par contre je ne sais pas si c'est du à l'impression mais c'est assez saturé et donc peu reposant à la lecture.
Un album plutot plaisant à lire dans son ensemble et qui donne envie de connaitre la suite (d'ailleurs la fin est un peu brutale comme si l''on avait coupé en 2 l'album ss trop tenir compte de l'histoire...)
J’ai trouvé le graphisme de cette BD vraiment sympa. L’histoire est celle d’un passionné de cinéma qui quitte sa province et l’étude notariale paternelle pour vivre sa passion. Sa naïveté fait penser parfois à celle du Schpountz de Marcel Pagnol.
Ici, tout est fait autour de bons sentiments. Il ne me semble pas avoir vu ou soupçonné la présence d’un méchant. Rien d’extraordinaire, mais efficacement apaisant.
Et puis, on a envie de connaître la suite… Est-ce que la fine équipe faite d’un passionné qui se veut scénariste, d’un autre qui se veut caméraman, d’une actrice muette de film érotique et d’une vieille actrice sur le retour pourra réaliser son rêve de film dont le tournage s’effectuera de nuit quand toutes les autres équipes des studios sont endormies.