Par la force des arbres
Une BD de
Édouard Cortès
et
Dominique Mermoux
chez Rue de Sèvres
- 2023
Cortès, Édouard
(Scénario)
Mermoux, Dominique
(Scénario)
Mermoux, Dominique
(Dessin)
Mermoux, Dominique
(Couleurs)
Boyer, Camille
(Lettrage)
Cortès, Édouard
(Adapté de)
03/2023 (15 mars 2023) 107 pages 9782810202324 Format normal 470370
Comment retrouver de l'air quand le quotidien et son rythme infernal nous étouffe ?Edouard Cortès a choisi, pour se libérer du « monde d'en bas », d'aller vers celui « du haut » : au bord du gouffre, il va quitter femme et enfants pendant plusieurs mois pour vivre dans une cabane de sa propre construction, nichée dans un arbre en pleine forêt. Loin des réseaux sociaux et du tumulte de la société, il trouve une échappatoire dans le silence et la contemplation solitaire, et redécouvre des sensations essentielles au bien-être de chacun. Après avoir... Lire la suite
Un homme qui vient de perdre son exploitation agricole dans l'élevage des brebis se met en retrait du monde et trouve tout le soutien nécessaire en vivant dans une cabane en bois.
Nous sommes dans une époque où l'on peut tout faire valser pour réaliser nos propres rêves. Alors, pourquoi pas la vie au sommet des arbres dans une forêt protectrice.
Il laissera la gestion de ses trois enfants à son épouse assez compréhensive par rapport à ce projet. D'autres hommes auraient par exemple réaliser une retraite dans un vieux monastère. Là, le lien ne sera pas définitivement coupé.
Il s'agit pour l'auteur Edouard Cortès de recréer du lien avec la nature mais en milieu forestier. Du coup, il interagira avec cet environnement peuplé non seulement d'arbres, mais d'animaux et d'insectes.
Visiblement, c'est une telle expérience qui lui permettra de venir à bout d'une grave dépression pouvant l’entraîner vers la mort qu'engendre le désespoir de vivre. C'est mieux qu'un antidépresseur. Bref, il ne faut pas négliger la force des arbres qui fournissent d'ailleurs de l'oxygène pour respirer un peu.
Personnellement, je n 'arriverai jamais à vivre au milieu des araignées et autres insectes qu'il faut pourtant respecter dans un équilibre de vie sur la planète. Du coup, j'admire réellement le courage de cet homme qui souhaite simplement se reconstruire.
Je partage également ses réflexions assez intéressantes notamment sur la posture optimiste que beaucoup de monde apprécie actuellement. Le fait de ne pas être dans ce trip entraîne une sorte de mise à l'index c'est à dire l'exclusion en plus de l'incompréhension. C'est comme une sorte de déni qui ne fait pas du tout du bien. Je peux comprendre ce qu'a dû traverser l'auteur qui a perdu la plupart de ses amis et de son entourage dans une volonté de faire un tri efficace.
Ces donneurs de leçons nous apprennent que la pensée positive est la clé pour contrer les problèmes de santé mentale que peuvent engendrer la vie de notre temps. Les personnes souffrantes sont réduites au silence et n’osent plus se confier ou encore aller chercher l’aide nécessaire à leur détresse parce qu’elles pensent qu’elles doivent faire leur bonheur elles-mêmes. Bref, souffrir dans son coin pour ne pas contaminer le reste de la société.
On se rendra compte au fil des pages que notre auteur a été victime de l'administration qui demande à un paysan de maîtriser la paperasse afin de toucher des aides. La moindre case mal cochée peut entraîner la fermeture de l'exploitation. La colère paysanne de ces derniers temps peut s'entendre.
Au final, une œuvre assez intéressante qui constitue un témoignage d'une expérience un peu unique.