Pandemonium (Bec/Raffaele)
INT. Intégrale
Une BD de
Christophe Bec
et
Stefano Raffaele
chez Soleil Productions
- 2012
Bec, Christophe
(Scénario)
Raffaele, Stefano
(Dessin)
<Quadrichromie>
(Couleurs)
Bec, Christophe
(Couverture)
10/2012 (03 octobre 2012) 168 pages 9782302022485 Format normal 173441
Été 1951. Doris amène Cora, sa petite fille malade au Waverly Hills Sanatorium. Elle y avait été soignée à l’âge de 11 ans. L’hôpital est le plus réputé des États-Unis en matière de traitement de la tuberculose. Mais elle ne se doute pas qu’en réalité, elle ne pouvait pas trouver pire endroit au monde pour faire soigner sa fille… Le piège se referme sur Doris et la petite Cora... Échapperont-elles à la mort blanche ? Le chef d’oeuvre de Christophe Bec !
C'est une excellente BD malgré le fait qu'il faut avouer que l'histoire n'est pas très originale. Cela renvoie incontestablement à l'excellent film 6ème sens ou encore au film plus récent Fragile où Calista Flockhart campe le rôle d'une infirmière protégeant des enfants malades dans un hôpital délabré.
Cependant, la mise en scène de Bec est très efficace et le dessin est véritablement à la hauteur du sujet. L'épouvante gagne petit à petit dans ce décor d'hôpital qui est la pièce maîtresse de cette histoire. Il se dégage tout de suite une atmosphère oppressante. Dès les premières pages, le scénario saisit le lecteur qui se met à frissonner sans discontinuer.
Et ce récit est d'autant plus angoissant qu'il est fondé sur une réalité: le sanatorium de Waverly a bel et bien existé et il s'est passé des choses pas très catholiques! Le personnage central de cette histoire, l'établissement possède tous les attributs d'un lieu maléfique avec ses ailes en forme de chauves-souris, ses façades imposantes et ses couloirs interminables. Le lecteur éprouve vite un sentiment de claustrophobie dans ce huit-clos au milieu de nulle part.
Le dessin ajoute véritablement au sentiment de malaise avec ses vues en contre-plongée, avec ses visages de personnages aux reflets troublants. La scène d'ouverture et les enchaînements sont très réussis. La fin du tome semble cependant redondante car nous avions déjà appris la vérité sur le destin tragique de l'infirmière de la chambre 502.
Le cauchemar va se poursuivre avec la lecture d'un second tome qui a le mérite d'être encore plus flippant que le premier. La petite Cora sombre de plus en plus dans la maladie qui se manifeste par des visions terrifiantes alors que sa mère cherche à découvrir la vérité.
On regrettera juste le changement de format, de couverture et d'édition qui caractérise le passage d'un tome à l'autre. Ceci n'est pas de nature à plaire aux collectionneurs de bd, c'est certain! On attendra juste une chose des auteurs: qu'ils ne déçoivent surtout pas au troisième et dernier tome! Après lecture, je peux confirmer que cela ne sera pas le cas même si la conclusion apparaît des plus classiques. Il se passe tout de même quelque chose au niveau des émotions.
Il existe que très peu de bande dessinée abordant les méthodes barbares de la médecine. Nous savons l'exercice d'adaptation difficile. Cette histoire cauchemardesque mérite d'être dans votre bibliothèque si vous aimez avoir peur. Bref, un thriller angoissant par un maître du fantastique à savoir Christophe Bec! Avec cette série, il entre définitivement dans le panthéon du frisson.
Note Dessin : 4.25/5 - Note Scénario : 4.25/5 - Note Globale : 4.25/5.
Une réussite! Terminer une BD avec un sentiment de malaise n'est pas anodin...
Lu d'une seule traite, l'univers glauque à souhait nous happe immédiatement pour nous enfoncer dans l'horreur où je me suis même surpris à retenir mon souffle.
La fluidité narrative est excellente et le dessin sert parfaitement cette histoire tirée d'une histoire qui pourrait certainement s'avérer vraie, ce sanatorium ayant bel et bien existé...
9/10
Pandemonium... Un titre idoine pour désigner le sanatorium de Waverly Hills, lieu où règne l'horreur, le chaos & où d' épouvantables sévices subissent ces personnes destinées à être soignées pour la tuberculose.
Dès les premières planches de cet album s'installe un malaise récurrent. J'ai un doute, je ne sais qui colorise la première partie de l'Intégrale (M.P Alluard ou O. Thomas, selon si c'est la réédition qui est incluse), mais c'est évident, la couleur joue un rôle primordial pour accentuer ce malaise, avec ces teintes un peu "passées". Elle intensifient cette "gêne" ressentie à être spectateur de ce qui se produit sous nos yeux...
Les couleurs changent dans les tomes suivants mais n'affectent en rien l'effet recherché par Bec & Raffaele (quel tandem génial !), à savoir cette angoisse qui noue la gorge jusqu'à la fin sans jamais faillir.
Bec met un point d'honneur à se focaliser sur les deux héroïnes tout en intégrant des faits véridiques dans un lieu réel & réputé pour toutes ces atrocités auxquelles on assistent. Les personnages secondaires restent aussi très importants pour l'histoire : du responsable du sanatorium en passant par les médecins complètement fous (sauf un...), jusqu'à ce journaliste qui sert de "mini-espoir" pour l'une des héroïnes...
Raffaele, quant à lui, par ses dessins tellement réalistes, nous dressent des cases à la limite du supportable (notamment les scènes de thoracoplastie, ou celle de la trépanation...)
En terminant cette histoire, j'étais soulagé ! Si les auteurs avaient l'idée de tenir en haleine le lecteur jusqu'au bout en l'invitant à croire à une hypothétique issue heureuse pour Doris & sa fille, Cora, pour moi c'est réussi !!!
Maintenant, si j'ai été soulagé, c'est surtout pour l'oppression, subsistante quelques minutes après lecture, qui s'est progressivement estompée...
Beau travail Mr Bec & Raffaele (tous comme vos collègues coloristes).
A noter l'addenda de C Bec au sujet de Waverly Hills illustré de quelques photos. Intéressant & qui donne envie d'en savoir un peu + en allant sur le net...
Voilà ce que j'appelle une bombe dans l'univers de Bec. J'ai lu les trois tomes d'une traite et c'est assez rare qu'une BD me fasse peur comme celle-ci.
D'autant que c'est une histoire vraie, renseignez-vous sur la Sanatorium de Waverly Hills sur Internet...cela donne encore plus de puissance à cette BD.