Orcs & Gobelins
4. Sa'ar
Une BD de
Nicolas Jarry
et
Bojan Vukić
chez Soleil Productions
- 2018
Jarry, Nicolas
(Scénario)
Vukić, Bojan
(Dessin)
Deplano, Paolo
(Dessin)
Digikore Studios
(Couleurs)
Istin, Laurence
(Lettrage)
Héban, Olivier
(Couverture)
Vukić, Bojan
(Couverture)
08/2018 (22 aout 2018) 54 pages 9782302062153 Grand format 340947
Sa'ar n'est jamais sorti de sa mangrove et ne connaît rien des terres qui s'étendent au-delà de l'estuaire. Jusqu'au jour où un seigneur Orc réduit son clan en esclavage. Privé de tout espoir, le gobelin découvre un monde où seuls les forts survivent. Il fait alors le serment de devenir le maître de la cité des Sang-mêlés, un ramassis de voleurs, d'assassins et de bâtards... Même si pour cela il doit devenir le pire d'entre eux !
Dans ce 4ème album, Nicolas Jarry nous présente Sa’ar, un gobelin à la destinée hors du commun. Parti du plus bas de l’échelle sociale, ce dernier bravera tous les obstacles lui barrant la route vers le pouvoir.
Tout au long du récit, nous sommes spectateurs de son ascension fulgurante vers le contrôle de la pègre de la citée des sang-mêlés. Malgré ses agissements, je me suis attaché à ce personnage.
Cet album est extrêmement agréable à suivre. Le scénario bien ficelé et les retournements de situation sont très bien amenés (je n’ai presque rien vu venir). Les dessins sont très fins et particulièrement détaillés.
Il s’agit sans nul doute de mon album préféré depuis le début de cette série Orcs & Gobelins.
4e tome et la dynamique est là. Les gobelins sont mis en valeur dans les bas-fonds de la cité et dans la cité des bas-fonds. Les dessins pataugent agréablement dans la fange urbaine avec des nuances de verdâtre efficaces et une noirceur généralisée.
Saar ne s’attache pas à grand monde mais ses affects sont intéressants et nourrissent l’histoire de son endurcissement. On regrette seulement l’utilisation d’un gobelin comme récipiendaire sacrifié de l’histoire : la cohérence en souffre un peu et le process ne démontre que la cruauté du maître, déjà bien assimilée.
Un bon album, bien sombre, qui préfigure les réussites à venir.
Scénario dense et suspens haletant ... Voilà un bon résumé de cet album, servit par un dessin de haute voltige !!!
Sa'ar est une pure réussite, l'histoire d'une incroyable ascension.
La Cité des Sang-Mêlé est le lieu où se côtoient toutes les races, tous les croisements improbables, la plupart étant des êtres sans foi ni loi. Au départ, ce n’était qu’un trou puant où s’agglomérait la fange de tout ce qui parlait et marchait sur deux pattes dans ce coin du monde. Un lieu bien trop malodorant et inquiétant pour la noblesse aux narines si délicates qu’aucun de ses membres n’osait venir s’en emparer.
C’est de cet enfer que va surgir une nouvelle noblesse qui s’est extirpée de la bassesse du lieu pour bâtir la cité, imposer un code, un garde-fou contre le chaos. Le pire des traîne-savates connaît les règles qui nous empêchent de nous entre-dévorer.
Je m’appelle Sa’ar et je suis parvenu au sommet de la tour qui domine la cité. Je suis le Maître, celui qui veille au code. C’est la Cité qui m’a choisi. Personne ne m’a désigné. Je n’ai pas été élu. Je ne suis pas roi. Je resterai le Maître tant que la Cité voudra de moi. Aujourd’hui, un jeune gobelin ambitieux et virevoltant, Gnar la Gargouille, issu des mangroves comme moi, rêve de prendre ma place. La Cité a peut-être décidé de me remplacer…
Critique :
Nicolas Jarry est un extraordinaire scénariste et il le prouve une fois encore avec ce quatrième album de la série « Orcs & Gobelins ». Un album très « bavard » pour la bonne cause. Il permet de retracer en un livre de 56 pages la vie d’un gobelin qui a souffert tant et plus pour s’élever tout en haut de la Tour qui domine la Cité des Sang-Mêlé. Sa’ar en a bavé depuis qu’un immonde gobelin issu de son village de pêcheurs a été épargné après un crime. L’infâme est revenu avec des esclavagistes qui ont trucidé tous les villageois qui ont tenté de résister. Sa’ar a été vendu comme esclave à des marchands de poisson. Il croupissait dans les sinistres caves d’une fortification bâtie sur un récif perdu au milieu de l’océan. Des centaines de ses congénères s’y activaient, dans des conditions épouvantables, à trier les poissons, à les vider, les saler et les mettre en caisse. Là, il va apprendre que ce sont les plus forts qui décident et les plus faibles qui subissent. Il y perdra toute innocence et retiendra la leçon.
Deux dessinateurs, au talent fou, l’Italien Paolo Deplano et le Serbe Bojan Vukic, donnent vie à cette improbable cité et à des personnages d’un dynamisme fulgurant. Les moindres détails de la Cité ont été peaufinés.
Digikore Studios démontre une fois de plus le savoir-faire de son personnel dans cette brillante mise en couleurs.
Même si le vert a tendance à vous faire gerber, même si vous n’éprouvez aucune sympathie pour les peux-vertes, ne passez pas à côté de ce magnifique thriller rebondissant.
Le meilleur album de la série pour le moment. Il est servi par des dessins fouillés et par moment vraiment superbes. On suit l’ascension de Sa’ar pour devenir maître de la « Cité » avec délectation. Tous les coups sont permis et surtout les plus bas. Après tout, Sa’ar vivait tranquillement et n’avait rien demandé. L’histoire tient en haleine de bout en bout. Génial !
Si l'univers d'Heroic Fantasy reste très classique, cet album possède un vrai scénario, bien construit, très dense, et avec quelques surprises et retournements de situation. L'ascension de Sa'ar est assez captivante et bien servie par le dessin précis et travaillé de Vukic. Un album au dessus du lot dans ces séries commerciales.
Excellent graphisme, très précis (trop, parfois ?) et scénario bien enlevé. On est partagé entre le désir de s’attarder sur chaque case pour en fouiller les détails et celui de dévorer l’album pour ne pas casser le rythme du récit. Une série originale qui tient la distance. Les protagonistes ont une réelle épaisseur : on est bien loin des gobelins et des orques frustes à la Tolkien.
Un excellent album sur la construction d'un empire du crime.
Le thème n'est pas inédit mais le scénario est bien construit.
Très bon moment de lecture.
Grâce à cet album, vous n'aurez plus tout à fait la même vision sur les gobelins.
Je trouve de nouveau que cette série est excellente. Si Elfes et Nains peuvent sembler s’essouffler, Orcs et Gobelins renouvelle vraiment la série.
Ici pas d’histoire de noblesse, de courage ou d’heroisme. On est vraiment sur des truands, des voyous et des trafics en tout genre. Le rythme est enlevé, les dessins splendides et pour une fois le suspens est vraiment incroyable. La fin nous laisse pantois.