On dirait le Sud
1. Une piscine pour l'été
Une BD de Cédric Rassat et Raphaël Gauthey chez Delcourt - 2010
02/2010 (17 février 2010) 62 pages 9782756008448 Grand format 103280
Une petite ville ouvrière du centre de la France se prépare à vivre l'un des étés les plus caniculaires du siècle. Dans cette chaleur moite et étouffante, les esprits s'échauffent avec une affaire de disparitions d'enfants qui secoue le pays et l'appréhension grandissante d'un plan de licenciement au niveau local. S'installe un climat de tensions latentes troublant la vie des uns et des autres.
Cette lecture a été une bonne surprise pour moi. Non seulement l'ambiance des années 70 est très bien retranscrite avec une multitude de petits détails que le lecteur aura plaisir de découvrir, mais le scénario paraît assez passionnant sur fond de crise sociale.
Au début, j'ai été dérouté par cette espèce de graphisme en photographie qui fait très réaliste. Cependant, je dois reconnaître qu'on est tout de suite immergé dans le récit comme si on suivait un film sur grand écran. Les couleurs sont chaudes comme le Sud... Attention, ne pas se fier au titre qui induit forcément en erreur.
Mention spéciale pour ce jeune scénariste qui peaufine ses intrigues et qui possède indéniablement le sens du dialogue. Que de chemin parcouru depuis le fade William Panama. Je viens de lire récemment l'étonnant Erzsebet. Je m'aperçois que l'auteur sait se renouveler et surprend dans un autre genre.
C'est une bd qui semble sortir du lot grâce à son graphisme un peu spécial mais qui m'a séduit. J'ai cependant dû attendre trois ans avant de lire la suite ce qui semble assez long pour un diptyque. Le second tome multiplie les sous-intrigues au point de perdre un peu le lecteur en route. Après un excellent début, j'avoue avoir été déçu par le dénouement qui ne répond pas à toutes mes interrogations. Pour autant, cela reste une bonne oeuvre à découvrir pour son ambiance très seventies sous une chaleur étouffante.
Très bonne petite surprise de l'année.
Un dessin et une colorisation surprenants mais une intrigue finement amenée. L'ambiance des année 70 est parfaitement retranscrite .
D'ailleurs, rien n'y manque :des chansons de Joe Dassin, au méga-tube "porque te vas", jusqu'aux voitures (ne serait-ce pas des photos? voir la page 31 de sortie d'usine) ou encore les vétements ( le mythique T-shirt de l'AS St Etienne -allez les Verts !!- est même en couverture'. J'avais 7 ans en 1976, et je me reconnais dans l'atmosphère décrite.
Sur fond de crise sociale et de drame humain, Cédric Rassat, à qui l'on doit déjà "la frontière" et William Panama, nous offre un univers quasi familier avec des situations cocasses (le quasi running gag du capitaine de gendarmerie).
Un premier opus de présentation très riche et qui, dans ses dernières pages, laisse augurer un développement plus dramatique.
Bref un album intéressant à plus d'un titre et qui mérite vraiment d'être découvert surtout pour les dessins.
Longtemps, je suis passé à côté de cet album et il a fallu la pugnacité de mon libraire pour me décider , tout d'abord à l'acheter (mais je suis faible) mais surtout à le lire.
Sans aucune publicité aucune (je n'ai lu encore aucun article dans la presse spécialisée), je crois savoir que cet opus commence à trouver son public. Et c'est bon signe pour son dessinateur, Raphaël Gauthey qui, par son style (faut-il parler de dessin, tant l'on s'approche de la photo), illumine cette histoire , somme toute assez sombre.
Un régal pour les yeux,
un scénario plus qu'intéressant,
bref une bd originale dans un paysage éditorial assez morne, en ce semestre, à mes yeux.