On a mangé sur une île
Une BD de
<Collectif>
chez Delcourt
- 2019
<Collectif>
(Scénario)
<Collectif>
(Dessin)
Baru
(Dessin)
Davodeau, Étienne
(Dessin)
Tanquerelle, Hervé
(Dessin)
Bernard, Fred
(Dessin)
Braud, Claire
(Dessin)
Jourdy, Camille
(Dessin)
Abirached, Zeina
(Dessin)
Leduc, Philippe
(Dessin)
<Quadrichromie>
(Couleurs)
09/2019 (04 septembre 2019) 96 pages 9782413013341 Format normal 374774
Cuisinier étoilé installé en Anjou, avec son épouse Catherine, depuis 34 ans, militant politique et amateur de rock, Gérard Bossé est aussi réputé pour ses coups de gueule et ses opinions tranchées. Ces traits de caractère ont eu pour effet de lui attirer la sympathie de nombreux artistes et particulièrement ceux de la bande dessinée qui rendent hommage, avec ce livre, à son parcours exemplaire.
Avant l’achat, je m’attendais à un livre épicurien, hédoniste, louant l’amitié et la convivialité comme la couverture a l’air de le suggérer… Mais non.
En fait, il ne s’agit que du portrait d’un restaurateur de la Loire, vu par les 8 auteurs aux crayons. Le bonhomme parait sympathique et sa carte excellente mais je ne vois pas l’intérêt d’un tel album. Quel en est le but à part lui faire une énorme pub ? A ce compte-là, chaque petit chef, chaque gargote étoilée pourrait aussi avoir sa BD !
Au demeurant, c’est bien que Delcourt prenne des risques avec ce genre de publication, je ne dis pas le contraire, mais y a-t-il vraiment un public ..? Moi en tout cas, je ne suis pas client. Les auteurs eux-mêmes semblent un peu engoncés par l’exercice et n’ont pas grand-chose à dire. Il n’y a guère que Tanquerelle et Jourdy qui s’en sortent bien. Les autres n’ont que peu d’inspiration, et je les comprends. Ils ont sans doute mieux à faire que de s’investir dans des ouvrages promotionnels à la gloire d’untel, à grands renforts de dithyrambe et de superlatifs laudateurs.
Ce n’est pas totalement inintéressant d’ailleurs (ne serait-ce que pour les chouettes recettes proposées), mais c’est juste qu’en tant que lecteur, j’aurais aimé qu’il y ait plus de truculence, de poésie, d’anecdotes, de sens, tout simplement ! Et moins de flagornerie à l’endroit d'un cuisinier qui bénéficie déjà, on ne sait comment, des honneurs d’une BD. J’ai du mal à adhérer à ça. Dans le même style, « Les ignorants » avait su trouver un bien meilleur équilibre.
En un mot, c'est raté.