OmS en série
1. Terr, sauvage
Une BD de
Jean-David Morvan
et
Mike Hawthorne
chez Ankama Éditions
(Les univers de Stefan Wul)
- 2012
Morvan, Jean-David
(Scénario)
Hawthorne, Mike
(Dessin)
Hawthorne, Mike
(Couleurs)
Boyer, Camille
(Lettrage)
Parel, Gérald
(Autres)
Manchu
(Autres)
Wul, Stefan
(Adapté de)
10/2012 (11 octobre 2012) 46 pages 9782359103441 Grand format 173559
Les Oms sont des animaux : « le meilleur ami du Draag », comme le dit l’expression consacrée. Ils vivent dans de jolies niches, et lorsqu’une mère met bas, on offre le petit à une autre famille. C’est ce qu’il advient de Terr, un Om tout à fait banal… mais qui se révèle unique en son genre lorsque son collier magnétique le branche sur les ondes du casque pédagogique de sa petite maîtresse, lui ouvrant les portes de ce qu’aucun Om avant lui n’avait encore effleuré : le savoir… Le langage des Draags d’abord, puis leur histoire, qui inclut celle de... Lire la suite
Après avoir découvert Niourk en bande dessinée, je poursuis l'exploration des oeuvres imaginées par Stefan Wul. Ce dernier a écrit 11 oeuvres majeures de 1956 à 1959 qui vont bouleverser la science-fiction et surtout inspirer beaucoup d'auteurs que ce soit dans la littérature ou dans le cinéma. C'est drôle comme un chirurgien-dentiste peut s'adonner à une passion cachée pour l'écriture et l'évasion dans des mondes extraordinaires.
Par rapport à Niourk, c'est un cran en dessous. Le graphisme très désuet y est sans doute pour quelque chose. Au niveau du scénario, il n'y a rien à redire. J'ai bien aimé cette inversion des rôles entre l'homme et l'animal. Un jour, une civilisation extra-terrestre nous considérera également comme des insectes. Doit-on alors continuer à envoyer des signaux dans l'espace ?
Cet auteur a fait un long silence radio après avoir écrit ses meilleures oeuvres. C'est dommage d'avoir arrêté car le génie était à ce moment précis absolument incontestable. On le découvre maintenant et c'est une bonne chose. J'attends avec impatience La Peur Géante et Piège sur Zarkass.
Adaptation réussie du classique de Stefan Wul, que j'ai préférée finalement au dessin animé bien connu. On ne s'ennuie pas tout au long des 3 tomes, je les ai dévorés...
C'est peut-être l'adaptation que j'ai le plus aimée de toute la bonne collection "Les Univers de Stefan Wul"...
Attention culte !!!
« Oms en séries » l’est assurément autant qu’il est considéré comme un classique de notre science-fiction franchouillarde ! Et il est bien vrai que cet œuvre mérite tous ces éloges car elle était incroyablement novatrice pour 1957 et demeure toujours aussi étonnante aujourd’hui !
D’ailleurs, René Laloux ne s’y ai guère trompé en empruntant sa première moitié pour construire son dessin animé « La planète sauvage », prix du jury du festival de Cannes en 1973. Cet OVNI filmique, aux dessins brulants et sexués de Roland Topor, allie la lente contemplation, l’expérimentation visuelle post soixante-huitarde et les émotions poétiques. Mais « La planète sauvage » n’est pas « Oms en séries » car le roman, lui, s’attèle à la survie d’un peuple « fourmi » d’humains face à une civilisation Draag en déliquescence. Et Terr, le héros, est tout à la fois un Spartacus et, un Périclès moderne, alors que le dessin animé privilégie les Draags…
Morvan revient, au contraire de Laloux, en la fidélité du roman qui n’a guère besoin de modernisme tant il l’était déjà. Toutefois, le scénariste rajoute un propos filial fort salutaire entre la mère et le héros qui débute et clôt ce premier tome et qui donne la juste mesure de l’asservissement et du renouveau des Oms. Morvan ne cherche d’ailleurs pas à inscrire sa patte personnelle dans cette adaptation : il est au service de l’univers Wulien (et de son roman) qui n’a ni faille, ni vide (à part peut-être les rapports humains un peu trop vague et lapidaire dans le roman) contrairement à beaucoup d’autres œuvres de Stefan Wul.
Hawthorne, lui, ne rend pas hommage à Topor. Ses couleurs glacés sont aux antipodes des couleurs brulantes du dessin animé. Et c’est, à mon avis, préjudiciable pour la bonne immersion rapide du lecteur dans ce monde….Toutefois, le classicisme de sa plume sert merveilleusement l’histoire…Et la narration visuelle est de toutes les réussites : Les Draags sont superbes tout comme leur civilisation et leur « home, sweet home »…
Ce premier tome est une belle adaptation, sans parti pris nouveau et risqué certes, mais le roman étant suffisamment dense pour ne pas en rajouter, le découpage et les choix de mises en avant de certains propos romanesques plutôt que d’autres par Morvan sont judicieux et percutant.
L’homme connaît son boulot pour nous faire aimer Stefan Wul.
Un album d'introduction à l'univers des Oms plutôt réussi, l'adaptation est plutôt fidèle au roman. On découvre avec intérêt l’interaction entre les draags et les Oms.
La mise en case est plutôt classique mais efficace, le dessin de hawthorne est d'un bon niveau avec des influences de Caza et moebius. La gestion des perspectives et différences d’échelles est très bien rendue. La colorisation typée seventies rend homogène l'ensemble.
Un bon moment de lecture.