L'Œil du chasseur
L'Œil du Chasseur
Une BD de Philippe Foerster et Philippe Berthet chez Dupuis (Berthet) - 1988
03/1988 46 pages 2800115890 Format normal 8020
Dans un bagne du sud des Etats-Unis, le chef Hunter mène d'une poigne de fer ses prisonniers. En particulier, le jeune Climby, condamné pour vol, se voit subir les sarcasmes de ce gardien zélé à l'œil de verre, passé maître dans le harcèlement moral. Le jour où Climby s'évade, Hunter demande un congé pour poursuivre personnellement le fuyard. S'installe alors à travers le pays une course poursuite à laquelle vont se greffer curieusement "les fils de Gideon" et une jeune blondinette bien entreprenante. Le bayou va être le théâtre d'opérations bien... Lire la suite
La jeunesse de Berthet en Bd apporte son lot de belles curiosités voire d'œuvres qui auraient pu être considéré comme indispensable à lire. L'œil du chasseur en fait parti assurément.
Du coté du dessin, rien à dire. Berthet, dés le début de sa carrière, maitrise parfaitement les paysages américains des années 50, les jolies poupées et les grands cadrages silencieux qui apportent une ambiance réelle d'oppressions et de luxuriance moite des bayous. Sa gestion du trait mi réel-mi comics nous immerge totalement. C'est fluide et limpide. Le trait est au service de l'histoire. Berthet est doué.
Du coté du scénario, Foerster est doué aussi. les personnages sont intenses dans cette recherche du paradis perdu. Car tous cherchent un Graal. Tous sont en quête. les frères fanatiques le sont pour un parchemin. La jeune fille, d'amour. le chef du pénitencier de son chef d'œuvre et bien sur le personnage principal de son paradis terrestre. C'est dense et plein de rebondissement.
ça va vite. ça va trop vite.
Parce ce que cette histoire doit entrer dans 48 pages alors qu'elle en mérite le double, il y a des incohérences. Pourquoi le chef Hunter laisse libre la jeune fille ( ce n'est clairement pas dans sa philosophie de vie) ? Et il y a hélas de longs tunnels explicatifs ( Comme je déteste les personnages qui vont tuer mais explique tout avant !!! et pourquoi cette amoureuse ne dit pas tout de suite son choix d'avenir auprès du jeune homme?
Et, cette intuition finale du chef qui fait cesser le monologue de cette fameuse jeune fille est bien opportuniste!
L'œuvre aurait pu être peut être un chef d'œuvre de polar noir et oppressant, il en devient seulement une très belle curiosité avec un final incroyable.
Car le final, lui, vaut seul l'obligation à lire cet album! La claque est juste incroyable et je suis sorti sonné de la lecture. Oncle Paul est un sadique. il n' y a pas de paradis. Seule la quête du pervers sadique sera concrétisé. Doublement d'ailleurs. les auteurs nous livrent un final sordide, un message qui résonne dans notre actualité.
J'aurais tant aimé que Foerster prenne plus de temps à nous raconter sa magnifique histoire!
Anspach vient de rééditer cet album paru en 1988 chez @dupuis_bd et qui fit les beaux jours du Journal de Spirou en 1987.
Bienvenue dans un polar américain des années 50 mené tambour battant dans la chaleur poisseuse du bayou. Berthet montrait déjà sa maîtrise du décorum us, son savoir-faire sur la création de personnages originaux et solides. Quant au scénario, il rend grâce aux films de genre : « La nuit du chasseur » ou « Luke la main froide ». Est-ce que ça a pris un petit coup de vieux ? Oui peut-être…. Est-ce que ça a gardé tout son charme ? Oui sûrement !
Un cahier graphique très intéressant de 16 pages vient éclairer le lecteur. Bonne idée donc que cette réédition qui m’a permis de découvrir ce jalon important de la carrière de Berthet !
Ça te tente un polar chaud et poisseux ??
Voici une BD dont je n'attendais pas grand chose, mais qui au final est plus riche qu'elle n'y paraît.
Le postulant de départ n'est pas très original, il faut l'admettre, néanmoins le scénario s'avère plus intéressant, et ce jusqu'à cette conclusion inattendue et amorale à souhait.
Les paysages représentant le bayou sont bien retranscrits: c'est sombre, plein de verdure, d'alligators et on ressent la moiteur de l'environnement.
N'en déplaise à certains, la comparaison entre le gardien de prison et JM Lepen est très grossière et hors-propos.
Un très bon one-shot.
J'ai été sacrément surpris par cette bd d'apparence très anodine. La tournure que prennent les évènements est absolument incroyablement bien réfléchie. Pourtant, les premières pages m'avaient laissé très dubitatif. Jugez-en par vous même: un gardien de prison récite des poèmes à un prisonnier. On se dit que les poètes sont des personnes très humaines et compréhensives. Or, en l'espèce, il n'en n'est rien. C'est un sadique de la pire espèce qui s'acharne sur notre héros Climbly emprisonné par un menu larcin.
En plus, ce gardien avec son oeil de verre rappelle étrangement un homme politique célèbre pour ses discours haineux. Bref, ce n'est qu'un détail ! Ce gardien en vient même à prendre des congés pour récupérer notre héros qui s'est évadé grâce à l'aide d'une amie complice rencontré dans un bar. Climbly poursuit un idéal à savoir retrouver un endroit de son enfance perdu dans les marais de Louisiane. Il a caché dans cet îlot plus qu'un trésor.
On va se rendre compte qu'un combat d'une tout autre nature va s'engager. C'est franchement une lecture qui est bien au-dessus de la moyenne avec une exceptionnelle maturité compte tenu de l'année d'édition (1988 ). A découvrir si vous parvenez à trouver ce titre !
Une oeuvre de jeunesse pour Berthet, mais aux âmes bien nées ...
Le scénario n'est pas d'une folle originalité mais reste prenant. Un condamné aux travaux forcés, Climby, réussit à s'évader. Le gardien chef part à sa recherche dans le deep south jusqu'aux bayous.
L'occasion pour Berthet de nous offrir quelques superbes paysages et quelques trognes de plus ou moins tarés.
La moralité, totalement amorale, de l'histoire est plus que grinçante.
Les BDs antérieures à Pin-up, parues chez DUPUIS valent vraiment le détour. Cette histoire ne déroge pas à cette règle. le scénario est intéressant bien que parfois prévisible. Les dessins sont toujours très réussis, juste un peu "jeunes" ou "naïfs" par rapport à aujourd'hui, mais le talent est bien là ! Il ne manque que YANN pour que le bonheur soit complet...