Les nuits rouges du théâtre d'épouvante
Une BD de Alexandre Kha chez Tanibis - 2014
10/2014 (14 novembre 2014) 120 pages 9782848410289 Grand format 234071
Trois ans après Les Monstres aux pieds d'argile, Les Nuits rouges du théâtre d'épouvante pose un nouveau jalon dans l'univers d'Alexandre Kha. Il retrace cette fois-ci l'histoire funeste de la troupe de comédiens d'un théâtre délaissé où, peu à peu, les cauchemars imaginaires de leur spectacle macabre prennent le pas sur la réalité. Les cinq chapitres constituent autant d'histoires secondaires, tel un roman-feuilleton, et évoquent les personnages étranges qui peuplent ces nuits rouges : un épouvantail misanthrope, persécuté par les corbeaux, un... Lire la suite
Waouh! Je découvre Alexandre Kha avec cet album et je cours de ce pas me trouver ses autres BD!
Bon, pour le dessin, ce ne sera pas la tasse de thé de tout le monde, mais je trouve que ça colle bien à l'histoire d'horreur qui nous est présentée ici. Simple, mais efficace. Mais ce sont surtout les couleurs qui donnent le ton! En noir et rouge, avec leurs dégradés, nous sommes vraiment plongés dans un univers froid, urbain mais dirait-on sans vie, un monde où le bien-être semble ne pas exister.
Parfait alors, pour l'histoire à la fois terrifiante, voire choquante, et poétique sur les bords que nous propose son auteur. Pourtant, au départ, après avoir lu les 15-20 premières pages, je trouvais ça plutôt nul comme histoire. Un épouvantail qui prend soudainement vie tue son propriétaire et part à la recherche de travail en ville avec son ancienne amante, mais les corbeaux qui ne cessent de les suivre leur rendent la vie difficile...
Mouais. Mais au fur et à mesure que l'histoire avance, les personnages s'enrichissent et de nouveaux personnages surgissent -- il devient soudainement très difficile de poser cette BD qui ne cesse de captiver et de surprendre.
D'un propriétaire de théâtre qui emploie les mal-aimés pour monter une pièce d'épouvante, à notre héroïne sans-papiers qui s'éprend de tout le monde, en passant par un défiguré qui se cache le visage, mais qui va espionner des femmes le soir en grimpant sur les toits, jusqu'au loup-garou possessif et jaloux, la table de l'inattendu et du rocambolesque est mise.
L'inventivité du scénario et la qualité des textes, qui mêlent une sorte de flair romantique à l'horreur dont s'imprègne le récit, sont impressionnantes. Je recommande très fortement cette histoire à quiconque cherche à lire quelque chose d'à la fois différent et détonnant.